Election US: comment le coronavirus a bouleversé la campagne

Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, Joe Biden et Donald Trump (Photo, Saul LOEB, Angela WEISS/AFP).
Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, Joe Biden et Donald Trump (Photo, Saul LOEB, Angela WEISS/AFP).
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Election US: comment le coronavirus a bouleversé la campagne

  • En plus de désorganiser l'élection présidentielle américaine, le coronavirus est devenu un des sujets centraux de cette campagne
  • Le 22 septembre, la barre des 200 000 Américains morts du coronavirus est dépassée

WASHINGTON: En plus de désorganiser l'élection présidentielle américaine, le coronavirus est devenu un des sujets centraux de cette campagne, la gestion de la pandémie et de ses conséquences économiques cristallisant les divisions entre républicains et démocrates.

Mars: campagne en sourdine

Au printemps, la pandémie prive Joe Biden du contact direct avec les électeurs. Confiné début mars et pendant deux mois chez lui dans le Delaware, il n'organise aucun meeting et fait du respect des gestes barrières un des marqueurs de sa campagne. 

« Joe l'endormi se cache dans son sous-sol », ne cesse de se moquer Donald Trump, lui-même contraint d'annuler ses déplacements dans les Etats confinés.  

Juin: meeting controversé à Tulsa

Le 20 juin, le président Trump veut relancer sa campagne avec un grand meeting à Tulsa (Oklahoma). Ce premier rassemblement politique depuis le début de la pandémie dans une salle fermée est vivement critiqué.

La découverte le matin même de six cas positifs dans l'équipe organisatrice ne remet rien en cause. Et si la température des participants est prise et des masques distribués, l'écrasante majorité du public y assiste à visage découvert. 

Deux semaines plus tard, le nombre de cas de Covid-19 s'envole dans la ville. Le responsable local des services de santé reconnaît un lien « plus que probable ».

Août: conventions virtuelles

Le 20 août, la convention démocrate programmée à l'origine à Milwaukee (Wisconsin) se réduit à une émission de deux heures sans les applaudissements des milliers de participants traditionnels. 

Seul moment plus convivial : Joe Biden et sa colistière Kamala Harris acceptent leur nomination en direct de Wilmington (Delaware), avant de sortir masqués sur le parking pour saluer des partisans réunis en « drive-in ». 

Le 25 août, soucieux de se démarquer de son adversaire, Donald Trump inaugure en personne la convention républicaine à Charlotte (Caroline du Nord).

Mais à l'exception de cette première journée, le républicain a dû lui aussi se résoudre à un format largement virtuel, après avoir longtemps défendu une grande convention festive.  

Septembre: 200 000 morts et 12,6 millions de chômeurs -

Le 22 septembre, la barre des 200 000 Américains morts du coronavirus est dépassée. 

« La première responsabilité d'un président est de protéger le peuple américain et il ne le fait pas », assène Joe Biden. Sa gestion du virus le « disqualifie totalement ». 

Le président a toujours minimisé en public la gravité de la pandémie. Son gouvernement a stoppé un plan de distribution générale de masques et contraint les autorités sanitaires à édulcorer leurs consignes pour encourager le retour à la normale. 

« Cela n'affecte presque personne », martèle Donald Trump. « C'est en train de disparaître. Et cela disparaîtra encore plus vite avec les vaccins », qu'il promet avant l'élection. 

Le coronavirus, qui a laminé une économie jusque-là florissante, prive aussi Donald Trump de son principal argument électoral. 

Le pays, officiellement en récession, est passé en neuf mois du plein emploi à un taux de chômage de 7,9% en septembre, avec un pic de 14,7% en avril. Au total, 12,6 millions de personnes sont au chômage, tandis que le Congrès ne parvient pas à s'entendre sur un quatrième plan d'aide.  

Octobre: Trump positif

Le président annonce le 1er octobre être positif au coronavirus, tout comme sa femme Melania.  

Le tribun qui a jusque-là sillonné le pays à la rencontre de milliers de partisans est hospitalisé trois nuits, sa campagne est arrêtée net. 

Pendant ses neuf jours de confinement, Joe Biden occupe seul, mais à un rythme très ralenti, le terrain des Etats-clés et continue de creuser son avance dans les sondages.

De retour à la Maison Blanche, Donald Trump appelle les Américains à ne pas laisser le virus les « dominer ». Se disant immunisé, toujours réticent à porter un masque, il reprend ses voyages à un rythme effréné.

Melania Trump annonce plus tard que leur fils, Barron, a lui aussi été testé positif.

Le 15 octobre, le virus provoque l'annulation du deuxième débat entre les deux candidats, remplacé par des séances de questions-réponses sur deux chaînes concurrentes.

« Que fait-il (contre le virus, ndlr) ? Rien », l'accuse Joe Biden, qui dira quelques jours plus tard préférer « la science à la fiction ».


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.