MONTRÉAL : Le président français Emmanuel Macron revient sur les évènements récents qui ont ébranlé la France et les violentes réactions internationales suscitées, lors d'un entretien avec une chaîne de télévision au cours de laquelle il explique, « pas de stigmatisation : la France est attachée à la paix et au vivre-ensemble ».
Il assure que « contrairement à ce que j'ai beaucoup entendu et vu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notre pays n'a de problème avec aucune religion. Elles s'y exercent toutes librement !»
« Je n'accepterai jamais qu'on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c'est notre vocation de les protéger », explique le chef de l'Etat dans cette interview de près d'une heure diffusée, doublée en arabe.
« Moi, je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays. C'est un droit, ce sont nos libertés. Je comprends que ça puisse choquer, je respecte cela, mais il faut en parler », affirme-t-il.
Dans l'entretien, Emmanuel Macron revient longuement sur l'importance du principe de laïcité, « ce terme si compliqué qui donne lieu à tant de malentendus » et qui « fait de la France un pays où nous souhaitons que chacun soit citoyen quelle que soit sa religion », mais « la laïcité n'a jamais tué personne », affirme-t-il.
« J'ai vu trop de mensonges, je veux être clair : ce que nous sommes en train de faire en France, c'est combattre le terrorisme qui est fait au nom de l'islam, pas l'islam. Il a coûté la vie à plus de 300 de nos concitoyens ! » avertit Emmanuel Macron.
Il ajoute aussi que « des extrémistes enseignent qu'il ne faut pas respecter la France. Ils enseignent que les femmes ne sont pas l'égal des hommes, que les petites filles ne doivent pas avoir les mêmes droits que les petits garçons. Je vous le dis très clairement : pas chez nous. »
Détaillant les « fondements du modèle républicain », il cite aussi la liberté de la presse, soulignant que les caricatures n'ont pas été publiées à l'initiative du gouvernement mais par « des journaux libres et indépendants ». Les caricatures se moquant « des dirigeants politiques », lui « le premier, et c'est normal, et de toutes les religions », selon lui.
« Ca ne veut pas dire que je soutiens à titre personnel tout ce qu'on dit, qu'on dessine », souligne-t-il.
« Dans beaucoup de pays qui ont appelé au boycott » des produits français, « il n'y a plus de presse libre, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de possibilité de caricaturer, pas seulement le prophète ou Dieu ou Moïse, mais les dirigeants mêmes du pays », fait-il remarquer.
Revenir sur ce droit en France reviendrait à « instaurer » une « forme d'ordre moral ou d'ordre religieux », avertit Emmanuel Macron, en regrettant que « beaucoup de pays dans le monde » aient « renoncé à la liberté d'expression ces dernières décennies parce qu'il y a eu des polémiques, par la peur, par le chaos des réactions ».
Interrogé, Emmanuel Macron a ajouté « J'ai vu trop de gens ces derniers jours dire des choses inacceptables sur la France, corroborer tous les mensonges qui étaient dits sur nous, sur ce que j'avais pu dire, et être les complices tacites du pire ».