La trêve entre Israël et le Djihad islamique prend effet à Gaza

Des jeunes palestiniens célèbrent l’annonce de la trêve, lundi matin à Gaza (Photo, Reuters).
Des jeunes palestiniens célèbrent l’annonce de la trêve, lundi matin à Gaza (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 08 août 2022

La trêve entre Israël et le Djihad islamique prend effet à Gaza

  • «L'Egypte s'attelle depuis 48 heures» à obtenir une trêve «entre les deux parties», a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat
  • «La partie israélienne a accepté la trêve», a déclaré un responsable de la sécurité en Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza

GAZA: Le médiateur égyptien a affirmé dimanche avoir obtenu l'accord d'Israël pour une trêve avec le Djihad islamique mais dit attendre une réponse du groupe armé palestinien, au 3e jour d'hostilités qui ont tué 31 Palestiniens dont des enfants et des combattants. 

Le puissant Djihad islamique, implanté dans l'enclave palestinienne de Gaza, a confirmé des « négociations en cours au plus haut niveau en vue d'une trêve ». Il n'a pas indiqué s'il l'acceptait ou pas mais averti que « la résistance ne s'arrêtera pas si l'agression et les crimes de l'occupation ne cessent pas ». 

Dimanche, pour la première fois depuis le début des hostilités vendredi, le Djihad islamique a affirmé avoir tiré des roquettes en direction de Jérusalem. Mais comme 97% des 585 roquettes lancées depuis Gaza selon l'armée israélienne, elles ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien. 

Les frappes israéliennes ont continué sur la bande de Gaza, notamment sur la ville de Rafah dans le sud de ce territoire sous contrôle du groupe islamiste armé Hamas et sous blocus israélien depuis plus de 15 ans. 

« La partie israélienne a accepté la trêve », a déclaré un responsable de la sécurité en Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza. 

L'armée israélienne a affirmé avoir lancé vendredi une «« attaque préventive » contre le Jihad islamique, tuant plusieurs de ses combattants et »neutralisant » ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour. 

Leur mort a été confirmée par le Djihad islamique, considéré comme « terroriste » par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. 

« Chaque jour des martyrs »  

Selon le ministère de la Santé à Gaza, 31 Palestiniens dont six enfants sont morts et 275 ont été blessés depuis vendredi dans la bande de Gaza. 

Les autorités israéliennes contestent ce bilan et assurent que des enfants palestiniens ont été tués samedi par un tir de roquette raté du Djihad islamique vers Israël. 

En Israël, deux personnes ont été légèrement blessées par des tirs de roquettes depuis vendredi, selon des secouristes. 

Dimanche matin, des sirènes ont retenti dans le secteur de Jérusalem, alertant sur des tirs de roquettes, interceptées selon l'armée israélienne. Des journalistes de l'AFP ont entendu des explosions au loin. 

Au moment des tirs, des centaines d'Israéliens avaient commencé à se rassembler dans la Vieille ville à Jérusalem-Est à l'occasion d'une fête juive. Des nationalistes juifs se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam mais aussi site le plus sacré du judaïsme appelé Mont du Temple. Jérusalem-Est est occupée et annexée par Israël. 

« La résistance » est « unie dans la bataille » contre Israël, a assuré Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, qui n'a pas jusqu'ici pris part aux hostilités en cours. 

Cette confrontation est la pire depuis celle entre Israël et les organisations armées de Gaza en mai 2021, qui a fait en 11 jours 260 morts côté palestinien dont des combattants et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales. 

« Chaque jour nous nous réveillons avec des martyrs, des enfants et des femmes », s'est désolé dimanche Abou Mahmoud al-Madhoun, 56 ans, à Gaza. « A chaque instant un appartement ou une maison sont détruits, des gens sont tués, blessés ou déplacés. » 

« Résultat extraordinaire »  

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que l'opération à Gaza continuerait « aussi longtemps que nécessaire », qualifiant la frappe ayant tué samedi Khaled Mansour de « résultat extraordinaire ». 

Cette frappe survenue à Rafah a fait huit morts, selon le ministère de l'Intérieur de Gaza. Des immeubles résidentiels ont été détruits dans des raids israéliens, selon le Hamas. 

Avant le lancement de l'opération israélienne, l'armée avait arrêté le 1er août un chef du Djihad islamique en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. 

Les autorités israéliennes ont justifié leurs premières frappes vendredi sur Gaza par leurs craintes de représailles en provenance de Gaza. 

Quelque 40 membres du groupe ont été arrêtés ces deux derniers jours en Cisjordanie. 

« La situation est très mauvaise », a témoigné Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital Chifa à Gaza. « Nous avons urgemment besoin que les frontières ouvrent pour permettre l'entrée des médicaments et du carburant pour l'électricité ». 

L'unique centrale électrique de Gaza a cessé de fonctionner faute de carburant, Israël ayant bouclé ces derniers jours les points de passages avec Gaza. 


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.