Dans le collège de Samuel Paty, une rentrée redoutée mais nécessaire pour «se reconstruire»

Au collège du Bois d'Aulne où enseignait Samuel Paty, des parents d'élèves craignent pour la sécurité et la santé mentale de leurs enfants (Photo, AFP)
Au collège du Bois d'Aulne où enseignait Samuel Paty, des parents d'élèves craignent pour la sécurité et la santé mentale de leurs enfants (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Dans le collège de Samuel Paty, une rentrée redoutée mais nécessaire pour «se reconstruire»

  • « Je suis complètement paumée. Plus les jours passent vers la rentrée, plus c'est la boule au ventre »
  • Une rentrée aux contours encore flous, que les parents d'élèves espèrent surtout loin des caméras et à hauteur d'enfant, pour pouvoir entendre leurs inquiétudes

CONFLANS-SAINTE-HONORINE : Comment reprendre le chemin de l'école, après l'horreur ? Au collège du Bois d'Aulne où enseignait Samuel Paty, des parents d'élèves craignent pour la sécurité et la santé mentale de leurs enfants, s'estimant trop peu informés du déroulé de la rentrée.

« Je suis complètement paumée. Plus les jours passent vers la rentrée, plus c'est la boule au ventre », confie Sabrina, mère d'élève à Conflans-Sainte-Honorine, commune pavillonnaire à l'ouest de Paris dont la tranquillité a été bouleversée par l'assassinat sauvage de M. Paty, le 16 octobre.

Au début du mois, ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet, lors d'un cours sur la laïcité. Il a été décapité dix jours plus tard par un Tchétchène radicalisé, à la veille des vacances.

Sabrina, qui préfère taire son nom de famille, a « peur que le collège soit la cible d'autres menaces » à la rentrée, peur exacerbée par l'attentat jeudi à Nice, qui a fait trois morts.

« Mettre des policiers devant le collège rassurerait peut-être les parents, mais est-ce que ce serait bien pour les enfants ? Ca les inquiéterait peut-être encore plus », relève la quadragénaire, dont le fils ne veut plus « rester seul » depuis le drame.

« Franchement, rien ne peut me rassurer », renchérit de son côté Nathalie Allemand, dont le fils avait Samuel Paty en professeur principal. « Qu'est-ce qu'ils vont dire (aux élèves) à la rentrée? Et il va avoir qui en prof, mon fils, après Samuel Paty? On ne sait rien du tout », regrette-t-elle.

« Se réapproprier les lieux »

Une rentrée aux contours encore flous, que les parents d'élèves espèrent surtout loin des caméras et à hauteur d'enfant, pour pouvoir entendre leurs inquiétudes.

Comme celles de la fille de Marion, en 4e, qui se demande comment entrer dans le collège sans écraser les fleurs déposées en l'honneur de son ancien professeur devant l'établissement, ou encore où trouver la force de réétudier l'histoire-géographie, sans flancher.

« Ma fille a envie de retourner au collège, car elle a envie de reprendre le cours de sa vie d'adolescente, de revoir ses amis, ses enseignants... mais elle appréhende énormément car elle ne sait pas si elle va réussir à penser à autre chose », explique Marion.

Cette mère d'élève espère que la rentrée permettra aux 750 élèves du Bois d'Aulne de rendre hommage dans « l'intimité » à M. Paty, mais aussi « de se reconstruire derrière », en créant « d'autres souvenirs » dans leur collège.

« Il faut que les élèves et les professeurs se réapproprient les lieux, le collège », abonde Corinne Grootaert, présidente FCPE des Yvelines et de Conflans.

Et pour ce faire, la FCPE, fédération majoritaire au Bois d'Aulne, demande l'instauration d'un « dispositif exceptionnel » avec plusieurs psychologues accompagnant élèves et enseignants dans la durée.

Mais si le collège « fait son maximum », Mme Grootaert déplore un manque d'informations à l'échelon supérieur, du côté de l'Education nationale.

Même regret pour l'Alpec, autre association de parents d'élèves de Conflans. La PEEP nuance, disant « comprendre que les choses ne puissent pas être déterminées à l'avance ».

Un psychologue par classe

Seules données connues des parents vendredi soir, selon ces fédérations: la rentrée se fera lundi pour les enseignants, mardi pour les enfants, et la cellule psychologique rouvrira. Mais pour combien de temps ? Avec combien de spécialistes ?

« Notre préoccupation majeure, c'est la santé mentale des enfants », insiste Mme Grootaert.

Le rectorat de l'académie de Versailles a assuré avoir travaillé avec les fédérations et communiqué « l'organisation retenue » aux parents d'élèves « en fin de semaine dernière ».

L'accueil des élèves au Bois d'Aulne se fera par niveau, pendant deux heures, avec notamment un psychologue de l'Education nationale « pour chaque classe ».

« Trois équipes d'écoutants » (composées d'un médecin, une infirmière et un assistant scolaires) seront aussi présentes.

Un « accompagnement » qui pourra être « amplifié » et « reconduit autant que nécessaire ».

Mardi, « il s'agira de revenir avec les élèves sur ce qu'il s'est passé et de participer à une minute de silence », avant de reprendre les « cours habituels » mercredi.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.