Dans tout conflit international qui implique des mesures politiques et diplomatiques dures et des violences d'une sorte ou d'une autre, une question clé se pose aux adversaires des deux côtés : quel est le seuil de douleur de l'autre côté ?
Plus de six mois après l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, ses adversaires feraient bien de réfléchir à cette question.
Le seuil de douleur est un point qui, lorsqu'il est atteint, oblige l'adversaire à repenser sa stratégie actuelle et à chercher un soulagement. Certains adversaires peuvent essayer de repousser ce seuil aussi loin que possible même après avoir entendu leurs os se faire écraser. Ce fut le cas d'Adolf Hitler qui était prêt à voir toute l'Allemagne transformée en un tas de décombres mais ne pouvait envisager la reddition.
D'autres, comme feu l'ayatollah Khomeiny en août 1988, « boiraient le calice empoisonné » pour éviter l'effondrement de leur régime.
L’ irakien Saddam Hussein nous a proposé une fois sa propre définition du seuil de la douleur. Il a raconté comment, adolescent, lui et ses copains à Tikrit sautaient sur des camions transportant des marchandises à Bagdad pour obtenir un tour gratuit pour des coups de pied. Le problème était que le garde du camion les frappait sur les doigts avec un fouet en fil de fer qui faisait saigner.
Selon Saddam, tous les garçons sautaient après quelques coups de fouet, mais il se pendait jusqu'à ce que ses mains dégoulinent de sang. "J'étais fier de voir qu'au fil du temps, j'ai pu tenir un peu plus longtemps."
Le régime d'apartheid en Afrique du Sud s'est avéré avoir un seuil de douleur élevé et a décidé de jeter l'éponge non pas à cause des sanctions et des pressions de proximité, mais à la suite de changements psychopolitiques au sein des élites dirigeantes blanches.
En Corée du Nord et en République islamique d'Iran, le seuil en question est fixé par le degré de menace contre le régime et non par les souffrances des masses. À Pyongyang et à Téhéran, chaque douleur vaut la peine d'être endurée tant que la survie du régime est assurée.
Alors, quel est le seuil de douleur de Poutine ?
Certains dirigeants occidentaux semblent avoir adopté un seuil plutôt bas, estimant que Poutine céderait une fois que les «sanctions écrasantes» commenceraient à produire leurs effets.
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