Lufthansa redécolle après le choc de la pandémie

Sur cette photo d'archive prise le 1er août 2022, un Airbus A340-300 de Lufthansa est représenté après son décollage de l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne. (Photo par Daniel Roland / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 1er août 2022, un Airbus A340-300 de Lufthansa est représenté après son décollage de l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne. (Photo par Daniel Roland / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 05 août 2022

Lufthansa redécolle après le choc de la pandémie

  • Le dernier bénéfice remonte à 2019 ; depuis, les pertes abyssales s'enchaînent en raison du Covid-19
  • La branche cargo a dégagé de son côté 482 millions d'euros de bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, en hausse sur un an

FRANCFORT : Le numéro un européen du transport aérien a réalisé au deuxième trimestre son premier bénéfice net depuis le début de la pandémie de Covid-19 malgré les conflits sociaux et le manque de personnel qui perturbent l'été.

Le dernier bénéfice remonte à 2019. Depuis, les pertes abyssales s'enchaînent en raison du Covid-19: 6,7 milliards d'euros en 2020 puis 2,2 en 2021.

En 2022, le tournant semble réussi, surtout grâce au fret aérien: pour le deuxième trimestre, le groupe a annoncé jeudi avoir réalisé son premier bénéfice net -259 millions d'euros- et prévoit pour l'année un résultat d'exploitation «d'au moins» 500 millions.

Si Lufthansa avait indiqué précédemment qu'il visait un retour dans le vert, le groupe a chiffré pour la première fois jeudi la marge attendue.

- Demande cargo -

Le transporteur, qui regroupe outre Lufthansa aussi Austrian, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings, a surtout profité à travers sa branche cargo d'une demande et de prix toujours élevés dans le transport de fret.

Côté passagers, leur nombre a été multiplié par quatre au premier semestre sur un an, à 42 millions en six mois.

L'activité passagers a donc pu réduire la perte, à 86 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 1,2 milliard en 2021.

Sur les six premiers mois, les compagnies aériennes du groupe restent dans le rouge de 1,2 milliard d'euros au total, seul Swiss ayant réalisé un maigre bénéfice d'exploitation de 45 millions. Austrian Airlines est passé tout juste dans le vert au deuxième trimestre uniquement.

La branche cargo a dégagé de son côté 482 millions d'euros de bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, en hausse sur un an, atteignant un bénéfice opérationnel de presque un milliard au premier semestre.

Sa filiale technique, qui assure les réparations d'un avion passagers sur cinq dans le monde, a dégagé 100 millions d'euros au deuxième trimestre.

L'année prochaine, la progression des voyages devrait se confirmer avec la réouverture du Japon et de la Chine, selon le patron, Carsten Spohr.

La capacité, représentant le nombre de sièges ouverts à la réservation en fonction de la demande attendue, devrait atteindre en 2023 entre 85% et 90% du niveau de 2019.

- Perturbations «douloureuses» -

Or, «la joie de voir une forte demande est troublée» par des «problèmes opérationnels douloureux», a reconnu M. Spohr.

En cause: les perturbations dans les aéroports en raison d'un manque de personnel, qui coûteront entre 350 et 400 millions d'euros en remboursements et manque à gagner cette année.

«Le groupe Lufthansa est de retour dans le vert» mais «il s'agit désormais de poursuivre la stabilisation des opérations.»

Lufthansa a déjà dû supprimer des milliers de vols pour tenter d'apaiser le désordre qui a gagné les aéroports avec la forte reprise post-pandémie.

Le groupe a en conséquence légèrement abaissé ses attentes de trafic au troisième trimestre.

Lufthansa, qui a supprimé plus de 30.000 emplois depuis 2020, prévoit aussi d'embaucher 5.000 personnes au deuxième semestre, et un nombre équivalent l'année prochaine.

«La grande majorité» de ces recrutements concerne les pilotes, personnel naviguant et au sol, a détaillé M. Spohr.

Malgré une amélioration de la régularité des vols et des week-ends de départs chargés émaillés de moins de problèmes, «nous pensons que la situation restera difficile ces prochaines semaines», a-t-il jugé.

Lufthansa a dû en outre faire face à une journée de grève de son personnel au sol fin juillet, entraînant l'annulation d'une grande partie de ses vols en Allemagne.

Jeudi soir toutefois, le groupe a annoncé avoir conclu un accord de revalorisation salariale mettant fin au conflit. Il prévoit des hausses de salaire comprises entre 377 et 498 euros sur une période de 18 mois.

Les négociations se poursuivent avec le syndicat Verdi en parallèle de discussions avec les représentants des pilotes, qui ont voté dimanche en faveur du principe d'une grève.

La direction est «optimiste» sur une résolution du conflit au sol et «identifie une volonté de discuter» chez les pilotes, selon le PDG.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.