DUBAÏ: Des créateurs émiratis ont expliqué comment le Pavillon national du pays à la Biennale de Venise a élargi leur carrière et changé leur vie.
Artiste pluridisciplinaire, conservatrice et éducatrice, Sarah al-Agroobi figure parmi les premiers participants du stage organisé par le Pavillon national des Émirats arabes unis (EAU) lors de la Biennale de Venise de 2011. Elle travaille aujourd’hui à temps plein en tant que spécialiste de l'interprétation au sein du département de l'éducation au département de la culture et du tourisme d'Abu Dhabi, et à temps partiel en tant que professeure adjointe à l'université Zayed. Elle y enseigne la conception graphique et les bases de l'art.
Selon Mme Al-Agroobi, ce programme a servi de véritable catalyseur pour sa carrière. Il a été conçu pour offrir aux Émiratis et aux résidents des EAU âgés de 21 ans et plus passionnés par les arts, la diplomatie et l'architecture la possibilité de passer un mois à Venise pour présenter les expositions d'art et d'architecture du pays à la Biennale de Venise. Sarah al-Agroobi est l'une des quelque deux cents stagiaires qui ont participé à ce programme. Ils occupent aujourd'hui des postes importants dans le domaine de l'art et de la culture.
Ce qu'elle a particulièrement apprécié dans ce stage, c'est «la liberté d'être curieux, ainsi que la flexibilité et la capacité d'explorer cette curiosité».
La première fois que Mme Al-Agroobi s'est rendue à la Biennale de Venise, se souvient-elle, c’était en 2007, alors qu'elle avait 16 ans. «Je me souviens encore de ce que j'ai ressenti en entrant dans l'Arsenale et en me disant que, un jour, j'y travaillerai afin de représenter les EAU», confie-t-elle à Arab News. «Que ce soit une intervention divine ou la magie de l’événement, c'était en tout cas une sorte d'appel.»
Bien qu'elle se considère avant tout comme une praticienne de l’art, Sarah al-Agroobi est également la fondatrice de The Letters Project. Cette plate-forme en ligne a pour objectif de mettre en avant les lettres anonymes qui reflètent le climat anthropologique et socioculturel de la région arabe.
Elle a été conservatrice adjointe et a collaboré avec des initiatives locales telles que Banat Collective et Samt, deux communautés créatrices créées pour les artistes et ouvertes aux débats sur la féminité dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
«J'ai vraiment profité de la possibilité qui m’a été offerte pour naviguer dans la sphère artistique et poser des bases solides dans mon parcours professionnel», souligne-t-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com