Sonnés par les attentats de Nice, les catholiques fêtent la Toussaint

Messe à l’église de Saint François-Xavier à Paris, retransmise sur les réseaux sociaux pour les fidèles (Photo, Ludovic MARIN/AFP).
Messe à l’église de Saint François-Xavier à Paris, retransmise sur les réseaux sociaux pour les fidèles (Photo, Ludovic MARIN/AFP).
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Publié le Samedi 31 octobre 2020

Sonnés par les attentats de Nice, les catholiques fêtent la Toussaint

  • Les catholiques français pratiquants s'apprêtent à fêter la Toussaint dimanche et lundi, un moment particulier cette année après l'attentat de Nice
  • Le 1er novembre, les catholiques fêtent « les hommes ou femmes qui font le bien, à travers différents chemins, celui de la solidarité, du pardon, de la recherche de la justice... »

PARIS: Les catholiques français pratiquants s'apprêtent à fêter la Toussaint dimanche et lundi, un moment particulier cette année après l'attentat de Nice et alors que les messes avec public vont être suspendues pour un mois en raison du reconfinement.

Cette fête se déroule « dans un contexte où l'Eglise a été meurtrie, blessée par l'assassinat de trois fidèles » jeudi dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice, une ville de la Côte d'Azur (Riviera française), déclare à l'AFP Hugues de Woillemont, un porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF).

Le 1er novembre, les catholiques fêtent tous les saints, mais aussi « les hommes ou femmes qui font le bien, à travers différents chemins, celui de la solidarité, du pardon, de la recherche de la justice... », rappelle-t-il. 

Le lendemain, ils prient pour leurs défunts et leur rendent visite au cimetière.

Alors que le reconfinement a débuté vendredi, les cultes ont obtenu auprès des pouvoirs publics une dérogation jusqu'à lundi inclus.

« Les célébrations de la Toussaint et de la Journée de commémoration des défunts auront bien lieu », « les messes peuvent encore être célébrées en présence des fidèles ce week-end, dans le respect des consignes sanitaires », se félicitent ainsi certains diocèses sur les réseaux sociaux, avertissant ces derniers des horaires de messe.

Après lundi soir et jusqu'au 1er décembre, les églises pourront rester ouvertes mais aucune célébration avec public ne sera permise, tout comme dans les synagogues, temples, mosquées...

Seules exceptions : les enterrements, dans la limite de 30 personnes et les mariages (6 personnes).

 « Pas la priorité »

Déjà, comme au moment du premier déconfinement mi-mai, certains protestent, réclamant le droit de pouvoir poursuivre les messes. Sur ce sujet, il y a « une discussion en cours » et des « divergence de vues », reconnaît-on à la Conférence des évêques.

« La liberté de culte n'est pas négociable. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d'assister à la messe », estime l'évêque de Fréjus-Toulon, Dominique Rey sur Twitter.

En mai, plusieurs associations et requérants individuels avaient saisi le Conseil d'Etat, protestant contre le fait que les réunions de cultes demeuraient toujours interdites dans le premier décret de déconfinement.

Ils avaient obtenu gain de cause. L'un de leurs avocats, Jérôme Triomphe, a averti cette semaine dans Famille chrétienne : « s'il y a une interdiction du culte comme on a pu la connaître, nous attaquerons en justice ».

De son côté, la Conférence des baptisés, un réseau d'associations de catholiques qui s'est créé en 2009 en opposition à une conception cléricale de l'Eglise, affirme que « la priorité n'est pas à la messe, quand on a l'évangile et le souci du prochain au cœur », l'essentiel étant « la sauvegarde des personnes ».

Et, après l'attentat de Nice, surveiller des offices « induirait des protections supplémentaires et onéreuses en personnels dédiés, qui ont d'autres tâches à accomplir en ce moment », souligne sa présidente Paule Zellitch.

Jeudi, trois fidèles sont décédés dans cette attaque au couteau. Les motivations précises de l'auteur présumé, un Tunisien de 21 ans, grièvement blessé par la police alors qu'il menaçait les agents en criant ‘Allah Akbar’, restent encore inconnues.

Après ce drame, le président français Emmanuel Macron a annoncé le passage de 3 000 à 7 000 soldats pour l'opération de sécurité Sentinelle, mise sur pied lors des sanglants attentats de 2015, afin de protéger les lieux de culte et les écoles.

A cela viennent s'ajouter quelque 7 000 membres des forces de l'ordre, pour moitié des gendarmes réservistes, qui seront mis dès lundi à disposition des préfets pour assurer la sécurité.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".