BEYROUTH: À quelques jours du deuxième anniversaire de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, les habitants de la capitale libanaise ont connu une nouvelle frayeur ce dimanche 31 juillet. Les silos à grains qui tenaient encore debout sur le port ont été endommagés à la suite d’un incendie et ont fini par s’effondrer dans un important vacarme. Mais quel impact sur la santé des citoyens?
Lorsque les silos s'effondrent, ils libèrent un nombre incalculable de produits toxiques qui contaminent non seulement les personnes présentes à l’instant T, mais également toutes personnes qui se trouvent sur place les jours et les semaines suivantes, selon un article publié sur le site de la Commission européenne.
Sans le savoir, tous les habitants des quartiers de La Quarantaine, Geitaoui, Mar Mitr et du centre-ville de Beyrouth – tous situés à proximité du port – sont hautement exposés aux substances toxiques et cancérigènes.
EN BREF
Les champignons toxiques dont les spores (poussière contenant un ovule fécondé qui peut donner naissance à un champignon) peuvent voyager à des kilomètres à la ronde et causer des maladies respiratoires et épidermiques.
Les Libanais, déjà plongés dans une interminable crise économique et sociale, pourraient désormais aussi être potentiellement exposés à des maladies graves, notamment du poumon, liées aux poussières toxiques.
En conséquence, une alerte pour mettre en garde les populations se trouvant dans un rayon de 1 500 mètres autour des silos a été publié par les ministères de l’Environnement et de la Santé, ainsi que par l’ambassade de France et des États-Unis au Liban.
Conformément à ces recommandations, il est conseillé de fermer les fenêtres et les portes extérieures des immeubles pendant les premières vingt-quatre heures après l’apparition du nuage de poussière.
Les personnes qui se trouvent à l’extérieur doivent porter un masque filtrant (FFP2/KN95) et s’abriter pendant au moins deux heures à l’intérieur d’un lieu clos proche, avant de regagner son domicile ou une zone non atteinte par le nuage de poussière. Et il est recommandé à ceux qui se déplacent en voiture de fermer les fenêtres, de régler la ventilation en mode recyclage de l’air ou de porter un masque filtrant.
On peut s’interroger sur les indemnisations en cas de dégradation de l’état de santé des Libanais, alors que le pays est aussi confronté à une grave crise médicale. Affaire à suivre.