CASABLANCA: Un drone expérimental testé en collaboration avec l'armée américaine a plané au-dessus du désert de Sonora pendant 42 jours, battant son propre record du plus long vol sans équipage.
Après s'être élevé en 2018 à une altitude de 21 915 m et réalisé un vol record de 26 jours consécutifs, le Zephyr S d’Airbus fonctionnant à l’énergie solaire est à nouveau entré dans l’histoire de l’aviation en ajoutant un palmarès pour le compte de l'Army Futures Command américaine en charge de modernisation de l’appareil militaire américain.
Après avoir pris son envol le 15 juin 2022, le drone a plané à une altitude de plus de 21 300 m au-dessus de l'Arizona aux États-Unis jusqu’au 26 juillet.
Un Zephyr pas si léger
L'aéronef de 28 m d'envergure pèse 75 kg. L'avion sans pilote dispose de batteries embarquées pour le maintenir en vol pendant la nuit. Le drone stratosphérique peut transporter une charge de 22 kg tout en étant capable de planer, a minima, durant un mois, selon la fiche technique des concepteurs d’Airbus.
Le Zephyr peut transporter un large éventail d’objets. Le drone peut être muni d’équipements adaptables selon les besoins d’usage: un capteur optique, infrarouges, hyperspectral, ainsi qu’un radar à synthèse. L’aéronef est capable de renseigner sur une zone au sol mesurant entre 20 et 30 km ce qui en fait un redoubale outil d’espionnage
L’armée aux commandes
L'objectif des concepteurs est de remplacer les satellites sur une zone de surveillance.
Un porte-parole de l’armée américaine a déclaré au site spécialisé des questions militaires The Drive - War Zone que les essais actuels ont pour objet de mettre à l’épreuve le Zephyr afin de tester «sa capacité de stockage d’énergie, la longévité de ses batteries, et l’efficacité de ses panneaux solaires».
Capturing ? over 20,000 images and real time video during one test flight this summer, solar-powered #Zephyr shows how we can fly precisely over areas of interest to bring new Earth Observation capabilities.#Stratospheric https://t.co/YgVz7lyha3 pic.twitter.com/7jM6Kn2N08
— Airbus Space (@AirbusSpace) October 13, 2021
En effet, l’avion peut fournir des images comme un satellite, sans pour autant qu’il ne soit tenu d’orbiter autour de la Terre. Il est en capacité de survoler, de façon continue, une zone cible tout en fournissant, sur l’espace sous surveillance, des renseignements en instantané. En ce sens, les Etats Majors militaires sont intéressés par ce substitut en cas de défaillance des liaisons satellitaires. L’aéronef pourrait maintenir aux armées des capacités de surveillance et de communication.
Interrogé par la BBC, Airbus n’a pas voulu commenter le vol dont les évolutions sont suivies par la plate-forme en ligne FlightRadar24.