En Finlande, des appels à stopper «l'insupportable» tourisme russe

Des personnes visitent la zone de la marina de la ville de Lappeenranta en Finlande, le 28 juillet 2022. (AFP).
Des personnes visitent la zone de la marina de la ville de Lappeenranta en Finlande, le 28 juillet 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

En Finlande, des appels à stopper «l'insupportable» tourisme russe

  • Après que l'Union européenne a fermé son espace aérien aux vols russes, la Finlande est aussi devenue un rare pays de transit pour les Russes souhaitant ensuite prendre l'avion pour d'autres destinations dans l'UE
  • Avec la levée de restrictions Covid par les deux pays ces dernières semaines, le passage des Russes est devenu beaucoup plus simple, suscitant une frustration croissante côté finlandais

LAPPEENRANTA : Au poste frontière de Nuijamaa près de la ville finlandaise de Lappenranta, des cars de touristes russes affluent, certains pour profiter de l'été nordique, d'autres pour se rendre ailleurs en Europe.

Si le pays nordique a demandé son adhésion à l'Otan après l'invasion russe de l'Ukraine, il est le seul pays de l'UE frontalier de la Russie à encore délivrer des visas touristiques aux citoyens russes.

"Je voyage ici depuis douze ans", explique à l'AFP Boris Sourovtsev, un habitant de Saint-Pétersbourg de 37 ans, alors qu'il attend de passer la frontière. "C'est un pays magnifique avec de la nature et des lacs".

Après que l'Union européenne a fermé son espace aérien aux vols russes, la Finlande est aussi devenue un rare pays de transit pour les Russes souhaitant ensuite prendre l'avion pour d'autres destinations dans l'UE.

Avec la levée de restrictions Covid par les deux pays ces dernières semaines, le passage des Russes est devenu beaucoup plus simple, suscitant une frustration croissante côté finlandais.

Propositions au Parlement

"Ce n'est pas bien que les Russes puissent voyager librement en Finlande. Cela enlève toute la logique des sanctions", dit Kirsi Iljin, une habitante de Lappenranta.

En solidarité avec l'Ukraine, le parti conservateur finlandais a proposé d'arrêter d'accorder de nouveaux visas touristiques aux Russes, avec un vaste soutien qui se dessine au Parlement.

"La situation est insupportable", estime Jukka Kopra, un député du parti de la Coalition nationale. "Des Ukrainiens se font tuer, y compris des civils, des femmes et des enfants, et dans le même temps des Russes passent leurs vacances dans l'UE", dit-il à l'AFP.

Aki Lindén, le responsable social-démocrate qui assure les fonctions de la Première ministre Sanna Marin pendant ses vacances, a exprimé son soutien.

"Personnellement, je pense que les restrictions doivent être renforcées", dit-il à l'AFP.

La question est rendue compliquée par le nombre élevé de visas existants, près de 100 000.

"Des alternatives sont en cours d'examen", selon le ministère finlandais des Affaires étrangères.

D'autres pays de l'espace Schengen frontaliers de la Russie - l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne - ont déjà pris des restrictions sur les visas russes.

Moscou "réagira très négativement" si Helsinki les imite, a affirmé mardi le porte-parole du Kremin Dmitri Peskov.

Voie de passage

Depuis que la Finlande a levé ses restrictions Covid à la frontière fin juin et que la Russie a allégé les siennes mi-juillet, le nombre de touristes russes passant en Finlande n'a cessé d'augmenter, bondissant de 125 000 en juin à plus de 185 000 en juillet.

Pour le seul mois de juillet, plus de 10 000 visas de tourisme ont été délivrés à des Russes, selon les médias finlandais.

Côté russe, les compagnies de cars de Saint-Pétersbourg disent tourner à plein régime avec Helsinki, d'autant que le train reliant les deux villes a été interrompu à cause des sanctions.

"Ces dernières semaines c'est systématiquement plein. Les gens veulent profiter d'un passage plus facile", explique à l'AFP Sergueï Ivanov, de la compagnie Balt Car.

D'autant que les avions pour Istanbul ou Belgrade, autre voie d'accès encore possible pour l'Europe, atteignent des prix très élevés.

Si les Finlandais affichent une forte solidarité avec les Ukrainiens, les emplettes des Russes de passage sont ici une ressource importante pour les villes frontalières.

Des commerçants locaux envisagent d'un très mauvais oeil de voir redisparaître les touristes russes, à peine revenus après deux ans de Covid.

"C'est l'idée la plus absurde qui soit. Que gagnent-ils à isoler de simples citoyens russes?", peste Mohamad Darwich, le patron de Laplandia Market, une enseigne située à quelques minutes de la frontière. "Ils provoquent un énorme problème pour les locaux et le business".

Si l'histoire des deux pays a été lourde, les habitants des zones frontalières ont eu traditionnellement des contacts proches. Mais les choses ont changé avec le Covid puis la guerre.

Avec son visa de cinq ans en Finlande, Boris Sourovtsev, lui, avait l'habitude de visiter le pays jusqu'à dix fois par an. Mais il craint que cela touche à sa fin.

"J'en serais très triste et déçu. J'espère que la guerre va bientôt se terminer", lâche-t-il.


Rubio jeudi à Paris pour des discussions sur l'Ukraine

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio participe à un entretien après une réunion avec des responsables russes, au palais de Diriyah, à Riyad, en Arabie saoudite, le 18 février 2025. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio participe à un entretien après une réunion avec des responsables russes, au palais de Diriyah, à Riyad, en Arabie saoudite, le 18 février 2025. (AFP)
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  • Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio va se rendre à Paris mercredi pour des discussions sur le conflit en Ukraine
  • Le secrétaire d'Etat aura des entretiens jeudi avec son homologue français Jean-Noël Barrot au cours desquels "ils aborderont ensemble plusieurs crises internationales: guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, dossier nucléaire iranien"

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio va se rendre à Paris mercredi pour des discussions sur le conflit en Ukraine notamment, a annoncé le département d'Etat, au moment où les relations entre les Etats-Unis et l'Europe sont tendues.

M. Rubio sera accompagné de l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, pour des "discussions avec leurs homologues européens afin d'avancer l'objectif du président Trump de mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie et d'arrêter la tuerie", selon un communiqué.

Le secrétaire d'Etat aura des entretiens jeudi avec son homologue français Jean-Noël Barrot au cours desquels "ils aborderont ensemble plusieurs crises internationales: guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, dossier nucléaire iranien", selon une source diplomatique.

Traditionnellement, les secrétaires d'Etat américains sont reçus à l'Elysée mais aucune rencontre avec le président Emmanuel Macron n'a été annoncée pour le moment.

Il s'agira du troisième déplacement en Europe de M. Rubio depuis sa prise de fonctions après sa participation à la conférence sur la sécurité à Munich mi-février et une réunion de l'Otan à Bruxelles en mars.

Tandis que M. Rubio sera à Paris, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu sera lui à Washington jeudi où il s'entretiendra avec le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth.

Outre l'épineux dossier des droits de douane, qui avive les tensions entre Washington et les capitales européennes, l'administration Trump ne cesse d'augmenter sa pression sur les Européens accusés d'abuser des Etats-Unis notamment dans le cadre de l'Otan.

Les négociations à l'initiative de Donald Trump en vue d'un cessez-le-feu général entre Kiev et Moscou n'ont pour l'instant pas abouti, l'attaque russe dimanche contre Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, ayant causé la mort d'au moins 35 civils, venant rappeler selon Washington et Paris l'urgence à trouver une issue au conflit.

L'émissaire du président américain avait affirmé lundi, trois jours après une nouvelle rencontre avec le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine, que les pourparlers étaient "sur le point" de permettre des avancées.

La France et le Royaume-Uni sont tout particulièrement engagés dans les discussions en vue d'apporter des garanties de sécurité pour l'Ukraine en cas de cessez-le-feu.

Les entretiens à Paris interviennent, par ailleurs, au moment où de rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l'Iran ont eu lieu samedi dernier dans le sultanat d'Oman, et qu'un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d'Oman.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie.


Alzheimer : la vente d'un traitement pour certains patients est autorisée par Bruxelles

Vue générale prise le 04 novembre 2010 au Mans, de l'atrium, équipé d'un bar, d'une boutique de coiffeuse-esthéticienne et d'une volière, de "La Souvenance", maison d'accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Vue générale prise le 04 novembre 2010 au Mans, de l'atrium, équipé d'un bar, d'une boutique de coiffeuse-esthéticienne et d'une volière, de "La Souvenance", maison d'accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
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  • L'autorisation de ce traitement, commercialisé sous le nom de Leqembi, a été accordée mardi, sur la base d'une analyse scientifique de l'EMA
  • Le Leqembi, mis au point par les laboratoires pharmaceutique japonais Eisai et américain Biogen, a été autorisé en janvier 2023 aux États-Unis.

BRUXELLES : La Commission européenne a annoncé mercredi qu'elle avait formellement autorisé un traitement destiné à réduire le déclin cognitif chez certaines personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments.

L'autorisation de ce traitement, commercialisé sous le nom de Leqembi, a été accordée mardi, sur la base d'une analyse scientifique de l'EMA « qui a conclu que les bénéfices de ce médicament étaient supérieurs aux risques », a souligné la Commission dans un communiqué.

Fin 2024, le régulateur européen avait recommandé d'accorder une autorisation de mise sur le marché du Leqembi (lécanemab) pour « le traitement des troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire et de la pensée) ou de la démence légère dus à la maladie d'Alzheimer (maladie d'Alzheimer au stade précoce) ».

Elle avait précisé que ce feu vert était valable uniquement pour les patients présentant un risque plus faible d'hémorragie cérébrale potentielle, c'est-à-dire ceux qui n'ont « qu'une ou aucune copie du gène ApoE4 », un type de gène connu pour être un facteur de risque important pour la maladie d'Alzheimer.

Le Leqembi, mis au point par les laboratoires pharmaceutique japonais Eisai et américain Biogen, a été autorisé en janvier 2023 aux États-Unis pour les patients n'ayant pas atteint un stade avancé de la maladie. Il est également commercialisé au Japon et en Chine.

Malgré des décennies de recherche, les scientifiques n'ont pas encore réussi à faire une véritable percée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde. 


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
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  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef.