Liban: Des manifestants en colère prennent d'assaut le ministère de l'Énergie

Le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, s'est engagé à contrecarrer toute tentative de déstabilisation de l'État (Photo, Reuters).
Le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, s'est engagé à contrecarrer toute tentative de déstabilisation de l'État (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

Liban: Des manifestants en colère prennent d'assaut le ministère de l'Énergie

  • Nous n'accepterons ni le chaos, ni les tentatives de déstabilisation de l'État, prévient le général Joseph Aoun
  • Les manifestants qui ont exigé de rencontrer le ministre de l'Énergie n'ont pas été autorisés à accéder aux étages des bureaux du ministère par les forces de sécurité intérieure

BEYROUTH: S'adressant au personnel militaire à l'occasion de la 77e Journée de l'armée, le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a averti que les forces de sécurité «ne permettront pas au chaos ou aux conflits de trouver leur chemin vers notre pays».

Il s’est engagé à contrecarrer toute tentative de déstabilisation de l'État. «Nous sommes soucieux de la cohésion et de la continuité de notre institution dans l'accomplissement de ses missions, ainsi que de la sécurité et de la stabilité du Liban», a-t-il ainsi prévenu.

L'avertissement du chef de l'armée est intervenu alors que des manifestants libanais ont pris d'assaut le ministère de l'Énergie à Beyrouth jeudi. «Nous continuerons le parcours en tant que révolutionnaires libres jusqu'à la chute du pouvoir des voyous», ont-ils scandé.

Les manifestants qui ont exigé de rencontrer le ministre de l'Énergie, Walid Fayyad, n'ont pas été autorisés à accéder aux étages des bureaux du ministère par les forces de sécurité intérieure.

Depuis le rez-de-chaussée, ils ont protesté contre les coupures de courant et l'incapacité de la plupart des Libanais à payer les frais des générateurs privés.

 «Il y a une panne d'électricité au Akkar depuis des mois. Que faites-vous, en tant qu'employés, dans vos bureaux, à toucher vos salaires alors que nous nous noyons dans l'obscurité?» s’est-interrogé l’un des manifestants.

«Nous n'avons qu'une demi-heure d'électricité par semaine, et les frais du générateur privé s'élèvent à plus de 200 dollars (196.06 euros). Ayez pitié!» a lancé un autre protestataire.

L'activiste Wassef al-Haraké a souligné que «les manifestations se poursuivront dans tous les ministères».

 «Nous exigeons de vivre dignement. Ils ont caché la farine pour pouvoir la vendre à des prix élevés jusqu'à ce que la subvention soit totalement levée, exactement comme les autres produits subventionnés», a-t-il ajouté.

«Les gens ne peuvent plus tolérer cela. Ils sont privés d'électricité, de pain et de médicaments.»

Une altercation a eu lieu entre les manifestants et les employés du ministère qui sont affiliés au Courant patriotique libre.

Al-Haraké a révélé qu'«il y aura plus de confrontations partout avec les autorités, et les disputes pacifiques sont la seule solution».

Le Syndicat des travailleurs et des employés de l'électricité du Liban a annoncé jeudi qu'il se joignait à la grève illimitée des employés du secteur public pour protester contre l'absence de leur intégration dans les institutions publiques et les intérêts indépendants.

Le président du Syndicat général du travail, Bechara al-Asmar, a appelé le secteur public à reprendre le travail après une grève illimitée qui a duré près de cinq mois.

Il a assuré qu'«un autre décret sera publié la semaine prochaine, mettant les institutions publiques, les intérêts indépendants, les municipalités, les hôpitaux gouvernementaux, la sécurité sociale et Télé Liban sur un pied d'égalité avec le secteur public, en termes de subvention à la production».

Les employés du ministère des Finances ont repris le travail jeudi pour achever le paiement des salaires des civils, des militaires et des retraités.

Alors que les files d'attente s'allongent devant les boulangeries, de nouveaux conflits ont éclaté entre les propriétaires de boulangerie et les personnes qui attendent pour acheter du pain - et entre les acheteurs eux-mêmes.

 «Alors que nous étions censés recevoir 27 000 tonnes de blé en juin, nous n'avons reçu qu'une quantité de 7 000 ou 8 000 tonnes. Si le blé passe en contrebande, c'est la responsabilité de l'État» a expliqué Antoine Seif, responsable du Syndicat des propriétaires de boulangeries au Mont-Liban.

«La cause de la crise n'est pas le résultat d'une mauvaise utilisation du blé. La cause est le manque de blé.»

Seif a précisé que «le ministère de l'Économie et du Commerce a mis en place un mécanisme pour distribuer équitablement le blé aux boulangeries, et nous espérons que la crise prendra fin».

Dans son discours au personnel de l'armée, Aoun a également déclaré: «Vous traversez des circonstances exceptionnelles, et comme notre peuple, vous souffrez d'une crise économique et financière qui a commencé il y a environ trois ans et qui a conduit à la paralysie de la plupart des secteurs et institutions de l'État, entraînant des répercussions négatives dans divers domaines.

«Seule l'institution militaire est encore prête à assumer pleinement ses responsabilités envers la patrie et son peuple, avec détermination et conviction», a-t-il assuré.

 «Vous vous battez pour votre survie, car le Liban a désespérément besoin de vous aujourd'hui.»

«Continuez à être prêts à faire face à tous les dangers», a-t-il insisté, faisant référence à de diverses menaces comme Israël, le terrorisme et la drogue.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.