EREVAN: Les chefs de la diplomatie arménienne et azerbaïdjanaise se sont réunis vendredi à Genève pour tenter de trouver une solution au conflit armé au Nagorny Karabakh, a indiqué le ministère des Affaires étrangères arménien.
Cette annonce intervient peu après des rencontres séparées à Genève de ces responsables avec les co-présidents du groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, France, Etats-Unis), principal médiateur international dans le conflit au Nagorny Karabakh, région sécessionniste azerbaïdjanaise peuplée aujourd'hui quasi-exclusivement d'Arméniens et dont Bakou veut reprendre le contrôle.
La rencontre entre le ministre arménien des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, et son homologue azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov, a commencé à Genève, a déclaré à l'AFP la porte-parole de la diplomatie arménienne, Anna Nagdalian.
Elle avait affirmé la veille à la presse que la mise en place d'un cessez-le-feu et des mécanismes de sa vérification étaient une priorité pour Erevan.
Le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan dans les années 1990 à l'issue d'une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
L'indépendance du Nagorny Karabakh, soutenu économiquement et militairement par Erevan, n'a pas été reconnue par la communauté internationale, ni même par l'Arménie.
Depuis le 27 septembre, les forces azerbaïdjanaises et celles du Nagorny Karabakh soutenues par Erevan s'affrontent à nouveau. Jusqu'ici, trois tentatives de trêve humanitaires ont volé aux éclats.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a indiqué cette semaine ne pas s'opposer à une nouvelle cession de pourparlers à Genève, mais a semblé minimiser leur importance.
"Il y a eu beaucoup de réunions inutiles durant les 28 dernières années", a-t-il déclaré.
Selon des bilans partiels, plus de 1.250 personnes dont plus de 130 civils ont été tuées au cours de ces affrontements, les pires depuis la guerre des années 1990.
Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays fait traditionnellement office d'arbitre dans la région, a évoqué la semaine dernière un bilan s'approchant de 5.000 morts.