Tout ce que vous devez savoir sur les élections américaines avec Sam Feist, de CNN

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Publié le Samedi 31 octobre 2020

Tout ce que vous devez savoir sur les élections américaines avec Sam Feist, de CNN

  • La plupart des États américains choisissent leurs grands électeurs en utilisant la méthode «le-vainqueur-prend-tout»
  • Tout ce que Joe Biden doit faire dans cette élection est de s’emparer des États qu'Hillary Clinton a gagnés, plus trois autres États, et il sera président

Arab News est rejoint par le vice-président principal de CNN et le chef du bureau de Washington, Sam Feist, pour une discussion sur la prochaine élection présidentielle américaine.

Qu'est-ce que le collège électoral?

Le collège électoral est le mécanisme par lequel l'Amérique élit son président, et il est unique aux États-Unis. Dans la plupart des pays, soit vous élisez démocratiquement un membre du Parlement, puis ces membres forment un gouvernement, soit il y a un vote populaire pour choisir le président. Dans le système américain, le vote populaire de chaque État choisit plutôt un certain nombre d'électeurs, et ce nombre est calculé sur le nombre de membres du Congrès et le nombre de sénateurs dans chaque État. Donc, si vous avez un État qui a, disons, cinq membres du Congrès, ajoutez les deux sénateurs, et vous aurez sept votes électoraux dans cet État.

C’est important parce que la plupart des États américains choisissent leurs grands électeurs en utilisant la méthode «le-vainqueur-prend-tout», de sorte que même si un candidat ne gagne que de 1 % dans un État particulier, il remportera tous ses électeurs. Par exemple, la Floride a 29 voix électorales, donc si vous gagnez cet État, même avec une petite marge, vous gagnerez les 29 voix; ce n’est pas proportionnel.

Le jour du scrutin, les Américains choisissent leurs électeurs, et ces derniers voteront généralement pour le candidat qui remportera cet État. Puis, plus tard dans l'année, ces électeurs se réuniront pour voter et officialiseront les résultats du jour du scrutin.

Il y a deux exceptions: le Nebraska et le Maine choisissent un électeur dans chaque district congressionnel, plutôt que par la méthode «le-vainqueur-prend-tout». Donc si Donald Trump remporte les élections au Nebraska, Joe Biden pourrait toujours obtenir des électeurs en remportant un district congressionnel dans l'un de ces deux États, ou vice versa.

Ainsi, l'élection présidentielle n'est pas un vote populaire dans le pays. En fait, lors de plusieurs élections récentes – les années 2000 et 2016 me viennent à l'esprit – le vainqueur n'a pas remporté le vote populaire national.

Combien de votes faut-il pour gagner?

Il y a 538 votes électoraux à gagner, et pour être élu, un candidat doit obtenir une majorité d'au moins 270 grands électeurs.

Quels sont les Swing StatesÉtats-charnières»)

Les États que nous avons surveillés tout au long de cette année à CNN sont le Wisconsin, le Michigan, la Caroline du Nord, l'Arizona, la Pennsylvanie et la Floride, auxquels j'ajouterais également l'Ohio. Au fil de l’année, nous en avons ajouté d’autres: l’Iowa, la Georgie, le Nevada et certains indiquent même le Texas.

Ce qui est intéressant à propos de ces États du champ de bataille, c’est qu’à l'exception du Nevada ce sont tous des États que Donald Trump a gagnés en 2016. Tout ce que Joe Biden doit faire dans cette élection est de s’emparer des États qu'Hillary Clinton a gagnés, plus trois autres États, et il sera président. En 2020, Donald Trump devra défendre plus d'États que Joe Biden s'il veut gagner.

Ces États-charnières se divisent en réalité en deux catégories. Premièrement, vous avez les États de la Rust Belt: des régions industrielles comme le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ce sont des États qui ont traditionnellement voté démocrate, et dans lesquels Donald Trump a battu Hillary Clinton en 2016.

La deuxième catégorie comprend ceux qui ont connu des changements démographiques. Ces États, comme la Floride, l'Arizona, la Géorgie et la Caroline du Nord, ont vu un nombre croissant d'Hispaniques et, dans certaines régions, d'Afro-Américains, de sorte que la population passe de majoritairement blanche à une population minoritaire croissante. Cela conduit également à des changements politiques: à mesure que ces États se diversifient, sans parler dans certains cas de profil plus jeune, cela pourrait profiter à Joe Biden et aux Démocrates. Ils espèrent que 2020 sera l'année où certains de ces États atteindront un tournant pour les Démocrates.

Pour ce qui est des enjeux, il y en a toujours qui sont spécifiques et qui motivent certaines parties de l'électorat. Pour certains électeurs évangéliques, il peut s'agir de l’avortement; pour les autres électeurs, ce pourrait être l'immigration ou peut-être le contrôle des armes à feu.

Mais dans cette élection, nos sondages nous montrent que deux problèmes éclipsent tous les autres: premièrement, la pandémie de coronavirus (Covid-19) et la façon dont le président l'a gérée; puis l'économie dans son ensemble et le candidat qui sera le plus susceptible de ramener le pays vers une forte reprise.

Nos sondages suggèrent que si votre problème numéro un est la Covid-19, vous êtes plus enclin à voter pour Biden. Si vous êtes plus concentré sur la meilleure façon de remettre l’économie sur les rails, vous êtes plus enclin à voter pour Trump. Alors que nous abordons la dernière semaine, ce sont vraiment les deux problèmes clés dans le pays.

Quand connaîtrons-nous le résultat?

Il est moins probable que nous obtenions un résultat le soir des élections que les autres années, car plus d'Américains voteront par correspondance que lors de toute élection américaine de l'histoire.

En d’autres termes, il faut plus de temps pour compter les votes par correspondance. Il y a des contraintes pratiques qui ralentissent le processus. Par exemple, vous devez ouvrir l'enveloppe (dans certains états, il y en a deux)… La plupart des États vérifient les signatures avec votre carte d'inscription électorale; vous devez vous assurer que les informations d'inscription correspondent au bulletin de vote et que vous n'avez pas encore voté.

Toute cette procédure prend du temps. Pour cette raison, et parce que certains États mettent plus de temps que d'autres à compter, nous nous attendons à ne pas pouvoir faire de projection le soir des élections – mais cela reste possible. Certains États ont déjà commencé à compter les bulletins de vote par correspondance dont la Floride dès la deuxième semaine d'octobre.

Mais même si nous n’avons pas de gagnant le soir des élections, ce n’est pas grave. Ça ne veut pas dire qu’il y a un problème. Souvenez-vous que pour deux des cinq dernières élections, nous n’en connaissions pas le résultat le soir même. En 2000, cela a pris trente et un jours, car il a fallu recompter tous les bulletins de vote de Floride. En 2004, l’élection s’est jouée dans un seul État – l’Ohio – et ce n’est qu’à midi le lendemain que nous avons pu considérer l’Ohio acquis pour George W. Bush, et il a vaincu John Kerry.

Tout le monde doit être patient et laisser les États compter les votes, ouvrir ces bulletins de vote par correspondance, rapporter les votes et nous connaîtrons le gagnant assez tôt.

Existe-t-il un risque de fraude avec les bulletins de vote par correspondance? 

Il n'y a aucune preuve de fraude généralisée lors d'élections par correspondance ou en personne aux États-Unis. Toutes sortes de mesures de sécurité sont prises pour s'assurer que les gens ne votent qu'une fois et que la personne qui envoie le bulletin de vote est celle dont le nom est inscrit.

Certains États, républicains et démocrates, votent par correspondance depuis de nombreuses années. L'Utah et l'Oregon n’ont eu quasiment que des bulletins de vote par correspondance depuis des années, et sans aucune preuve significative de fraude. Le vote par correspondance a souvent un taux de participation plus élevé, il présente donc des avantages pour la société.

Que se passera-t-il si Trump n'accepte pas le résultat?

Il existe des possibilités de contestations judiciaires ou de recomptes dans certains États si le résultat est exceptionnellement serré – comme nous l'avons vu en Floride en 2000 – mais la plupart des élections ne le sont pas, donc je pense qu'il y a de fortes chances qu'un gagnant clair émerge.

Les rapports de votes se feront de manière ordonnée, et à un moment donné, nous aurons un gagnant potentiel, et les États finiront par certifier les résultats. Cela peut prendre quelques jours.

Quand le gagnant emménage-t-il à la Maison Blanche?

Le 20 janvier, à midi, l'investiture a lieu. C’est inscrit dans la Constitution. À ce moment-là, s'il y a un nouveau président, il existe une tradition intéressante: lorsque le président sortant se rend au Capitole pour l'investiture, une équipe de déménageurs entre et déplace ses effets personnels hors de la Maison Blanche et apporte ceux du nouveau président. Vous voyez arriver les camions alors que les dignitaires se rassemblent au Capitole. 

Après l'investiture, lorsqu'un nouveau président arrive, toutes ses affaires sont en place, ses photos sont sur son bureau et tout est prêt pour qu'il se mette au travail.

Que se passe-t-il en cas d’égalité?

C’est hautement improbable, mais techniquement possible. Il existe plusieurs types d’égalités. Vous pourriez avoir une égalité dans un État, mais c’est quasiment impossible étant donné le grand nombre d’électeurs.

Un scénario plus probable est une égalité entre les collèges électoraux, et la Constitution contient une disposition à cet effet: l'élection est décidée à la Chambre des représentants, chaque État émettant une voix. Dans la composition actuelle de la Chambre, puisque les Républicains détiennent la majorité des délégations, Donald Trump serait probablement réélu dans ce scénario.

Compte tenu de leur âge, que se passe-t-il si celui qui gagne décède durant l’exercice de ses fonctions?

Le vice-président prend le relais et le nouveau président choisit un vice-président. Cela s’est produit en 1963, lorsque Lyndon B. Johnson a pris ses fonctions après la mort de John F. Kennedy; et Johnson a nommé Hubert Humphrey au poste de vice-président.

Existe-t-il aussi des élections pour le Congrès?

En 2020, nous élirons l'ensemble de la Chambre des représentants américains – 435 sièges – et environ un tiers du Sénat. Les sénateurs ont un mandat de six ans donc, tous les deux ans, environ un tiers de cette Chambre est élu. De nombreux États organisent des élections pour les gouverneurs, les maires, des élections locales, de sorte que de nombreuses élections auront lieu cette année.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.