Macron replace l'Etat au plus près des JO de Paris

De la Première ministre Elisabeth Borne, au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, à celui de l'Intérieur Gérald Darmanin, de l'Education nationale Pap Ndiaye ou encore des Sports Amélie Oudéa-Castéra, tous ont présenté leur agenda olympique (Photo, AFP).
De la Première ministre Elisabeth Borne, au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, à celui de l'Intérieur Gérald Darmanin, de l'Education nationale Pap Ndiaye ou encore des Sports Amélie Oudéa-Castéra, tous ont présenté leur agenda olympique (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

Macron replace l'Etat au plus près des JO de Paris

  • Près d'une dizaine de ministres ont passé leur oral olympique pendant plus de deux heures à l'Elysée lundi
  • Durant le Conseil olympique, tous les sujets ont été passés au crible, sans exception

PARIS: Le Conseil olympique convoqué lundi par Emmanuel Macron a permis au président de replacer l'Etat au coeur de la préparation des JO-2024, demandant une implication maximale à ses ministres, signe d'une volonté d'accompagner au plus près les organisateurs.

Près d'une dizaine de ministres ont passé leur oral olympique pendant plus de deux heures à l'Elysée lundi. De la Première ministre Elisabeth Borne, au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, à celui de l'Intérieur Gérald Darmanin, de l'Education nationale Pap Ndiaye ou encore des Sports Amélie Oudéa-Castéra, tous ont présenté leur agenda olympique.

Le but de cette "réunion de chantier" comme l'avait qualifiée Macron semble double: passer en revue tous les dossiers afférents aux JO (26 juillet - 11 août 2024), et signer la mobilisation à tous les étages de l'Etat.

"On est à deux ans jour pour jour du début des Jeux. Maintenant c'est vraiment un contre-la-montre", a souligné Emmanuel Macron dans un entretien accordé au journal L'Equipe.

Dialogue avec le CIO

Durant le Conseil olympique, tous les sujets ont été passés au crible, sans exception: de la sécurité, avec un ministre de l'Intérieur "rassurant", aux défis logistiques que ces JO représentent (logement, transport, restauration...), à l'emploi, ainsi que la question budgétaire.

Sur ce point, qui cristallise des inquiétudes notamment en raison de l'inflation née principalement du conflit en Ukraine, l'Etat a "engagé un dialogue" avec le Comité international olympique (CIO) pour réfléchir à des pistes d'économie, a indiqué l'Elysée.

Le président du CIO Thomas Bach, présent à Paris, a d'ailleurs rencontré Emmanuel Macron lundi où ce sujet a été abordé.

"C'est bien la preuve que le budget du comité d'organisation des JO (COJO) est quelque peu tendu en ce moment", décrypte une source proche des arcanes olympiques.

Les discussions entre le CIO et le COJO – dont le budget de 4 milliards est quasi intégralement financé par des recettes privées – pour tenter d'isoler des pistes d'économies avaient déjà été entamées il y a quelques semaines. Les organisateurs, dont le budget est garanti par l'Etat, doivent encaisser le choc inflationniste, et procèdent cette année à une revue budgétaire.

"J'ai réaffirmé un principe simple: il n'y aura pas d'impôt JO. Les Jeux doivent financer les Jeux", a insisté Emmanuel Macron dans l'entretien à L'Equipe.

Le budget de la Solideo, la société chargée de livrer les ouvrages olympiques devrait être "globalement tenu", selon l'Elysée malgré un budget passant de 4 milliards d'euros à 4,3 milliards projeté en 2024 en raison de l'inflation. "L'idée émise par certains d'un impôt JO est totalement infondée et farfelue", a rappelé l'Elysée, assurant qu'entre "1,7 ou 1,8 milliard d’argent public" était engagé dans ces JO.

Mais au sortir de ce Conseil, quasiment pas de grandes annonces en dehors de la création à venir de 11 nouvelles unités mobiles côté police en vue de l'évènement, et de la décision du chef de l'Etat et d'Elisabeth Borne d'élever la pratique du sport au rang de "grande cause nationale en 2024".

Il fallait surtout voir dans ce Conseil olympique et paralympique un message clair délivré par le président à son gouvernement, aux services de l'Etat et au président du Comité d'organisation des JO, Tony Estanguet, présent lundi: l'Etat va pleinement se mobiliser pour l'évènement.

«L'Etat au coeur de la machine»

Preuve de l'implication étatique: une réunion consacrée aux JO sera organisée conjointement entre le président et la Première ministre tous les trimestres. Une réunion de ce type est calée avec les "parties prenantes" et les élus en septembre, a rappelé l'Elysée.

Par ailleurs, l'Etat "va acheter 400 000 billets qu'il distribuera aux jeunes et scolaires, surtout les moins de 16 ans", et - entre autres - à des "bénévoles qui contribuent aux Jeux et au sport en France", a expliqué Emmanuel Macron.

En tout, 10 millions de billets seront mis en vente pour les JO et près de 3,4 millions pour les Jeux paralympiques de Paris, selon le site internet des organisateurs.

Avec ce Conseil olympique, "il y avait peut-être besoin de rassurer un peu tout le monde et de bien signifier aux ministres l'importance que revêt pour le président ces JO, tout en rappelant que l'Etat était bien au coeur de la machine", souffle un élu proche de la macronie.

Interrogé sur une éventuelle reprise en main des Jeux par Emmanuel Macron à travers cette séquence, Tony Estanguet a rappelé que le président était "pleinement mobilisé, depuis le premier jour." "Ces derniers mois, la situation l’a un peu éloigné du projet des Jeux, donc il souhaitait se reconnecter aux différents sujets", a-t-il estimé.

Si ce n'est pas à proprement parler une 'reprise en main' des JO par l'Etat, "ça y ressemble tout de même pas mal", estime elle la source proche des arcanes olympiques.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.