RIO DE JANEIRO: Le président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro a lancé dimanche sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre, au cours d'un meeting à Rio, critiquant à nouveau la Cour suprême et son adversaire en tête dans les sondages, l'ex-président de gauche Lula.
M. Bolsonaro a incité ses partisans à le soutenir en descendant dans la rue le 7 septembre prochain, le jour de la fête nationale, comme ils l'avaient déjà fait l'an dernier avec dans certaines manifestations des slogans antidémocratiques.
"Je vous appelle tous à descendre dans la rue pour la dernière fois le 7 septembre", a-t-il déclaré sur un ton enflammé, s'en prenant au Tribunal fédéral suprême (STF) comme il en a l'habitude. "Ces quelques sourds en blouse noire doivent comprendre ce qu'est la voix du peuple", a-t-il déclaré à propos de cette institution.
"Le Suprême, c'est le peuple !", ont répondu ses partisans.
Jair Bolsonaro a dit prier Dieu "pour que le Brésil ne connaisse jamais les douleurs du communisme", dans une référence à Luis Inácio Lula da Silva qu'il a accusé, sans le nommer, de vouloir restreindre les libertés s'il revient au pouvoir à l'occasion de l'élection présidentielle des 2 et 30 octobre dont il est le grand favori.
Selon le dernier sondage Datafolha, réalisé en juin, le fondateur du Parti des travailleurs (PT) obtiendrait au premier tour 47% des suffrages, loin devant M. Bolsonaro (28%).
Le chef de l'Etat sortant a lancé un appel direct aux jeunes Brésiliens dont la plupart, selon les sondages, préfèrent Lula : "nous devons attirer les jeunes de gauche dans notre camp, leur montrer la vérité (...) Là où votre candidat en a soutenu d'autres en Amérique du Sud, regardez la misère dans ces pays, regardez le Venezuela (...), regardez où va notre Argentine, avec 50% de ses habitants proches du seuil de pauvreté".
Cette annonce de candidature a été faite à l'occasion de la convention du Parti libéral (PL), au gymnase Maracanazinho de Rio de Janeiro.
Douze mille personnes ont suivi le discours, ont assuré ses organisateurs, même si le stade couvert ne semblait pas rempli.
Le président est apparu sur scène avec un gilet pare-balles sous sa chemise, tandis qu'un important dispositif de sécurité, incluant des détecteurs de métaux, avait été mis en place.
Un mois avant l'élection présidentielle de 2018 qu'il a remportée, Jair Bolsonaro avait été poignardé au ventre au cours d'un rassemblement.