Un enfant tué, 11 blessés dans une attaque d'artillerie Houthie à Taiz

La dernière attaque au mortier des Houthis a déclenché la colère dans la ville et l'indignation des Yéménites qui ont mis en garde contre la rupture de la trêve (Photo, AP).
La dernière attaque au mortier des Houthis a déclenché la colère dans la ville et l'indignation des Yéménites qui ont mis en garde contre la rupture de la trêve (Photo, AP).
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Publié le Lundi 25 juillet 2022

Un enfant tué, 11 blessés dans une attaque d'artillerie Houthie à Taiz

  • Les habitants de la ville assiégée du Yémen affirment ne pas avoir bénéficié de la trêve négociée par l'ONU
  • Les Houthis n'ont pas levé le siège ni cessé de cibler les zones résidentielles de la ville

AL-MUKALLA: Un garçon yéménite de six ans est mort dimanche après le bombardement par les Houthis d'une zone résidentielle dans la ville assiégée de Taiz, a déclaré un médecin local à Arab News.

Depuis leurs positions à l'extérieur de la ville, les Houthis ont tiré samedi après-midi un barrage d'artillerie sur des maisons de la ville densément peuplée, blessant mortellement Albara Murad Abdullah al-Sharef et 11 autres enfants qui jouaient devant leur maison.

Ahmed Mansour, un responsable sanitaire local, a déclaré à Arab News que les 11 autres enfants souffraient de blessures d'éclats d'obus de différents degrés et étaient pris en charge dans un hôpital local.

«Leurs cas sont globalement stables. Ils souffrent de blessures d'éclats d'obus aux mains et à l'abdomen», a-t-il déclaré.  

Le bombardement de Taiz par les Houthis est le dernier d'une série d'attaques meurtrières similaires qui se sont produites au cours des quatre derniers mois.

Les habitants de la ville affirment ne pas avoir bénéficié de la trêve négociée par l’ONU et entrée en vigueur le 2 avril, puisque les Houthis n'ont pas levé le siège ni cessé de cibler les zones résidentielles de la ville.

La dernière attaque au mortier des Houthis a déclenché la colère dans la ville et l'indignation des Yéménites qui ont mis en garde contre la rupture de la trêve.

Quelques heures après le bombardement, des dizaines d'habitants de Taiz ont organisé une petite manifestation devant un hôtel local qui accueille le chef du comité de coordination militaire facilité par l’ONU, le général de brigade Antony Hayward, et l'ont appelé, ainsi que l’ONU, à dénoncer les attaques des Houthis contre les civils.

Les manifestants ont brandi des photos des enfants visés et des slogans appelant à la fin des bombardements et du siège.

«La milice houthie continue de commettre des massacres contre les civils», lisait-on sur l'une des affiches.

«La levée totale du siège est un droit humain inaliénable », pouvait-on lire sur une autre.

Parallèlement, les responsables gouvernementaux et les militants des droits de l'homme ont exhorté la communauté internationale, principalement l'ONU, à condamner clairement les Houthis pour leurs violations continues de la trêve.

«Ce crime odieux, commis pendant la trêve de l'ONU et la présence d'une délégation de l'ONU à Taiz pour surveiller la trêve, confirme la défiance de la milice terroriste des Houthis à l'égard de la communauté internationale (sic) et son indifférence aux appels à la désescalade et aux efforts déployés par l'ONU pour soulager les souffrances humaines et mettre fin aux souffrances des civils», a tweeté le ministre yéménite de l'Information, Muammar Al-Eryani.  

Abdul Baset Al-Qaedi, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information, a déclaré que les bruits d'explosions des attaques des Houthis sur la ville n'ont pas cessé depuis le début de la trêve, accusant les Houthis d'exploiter la trêve pour attaquer Taiz.

«Les meurtres se poursuivent quotidiennement, et cet enfant est l'une des victimes des bombardements de la milice criminelle des Houthis», a déclaré Al-Qaedi.

L'organisation Save the Children a déclaré dans un communiqué que certains des enfants blessés avaient moins de cinq ans, exhortant les factions belligérantes au Yémen à éviter de cibler les enfants pendant le conflit.

«Notre équipe a rapporté que certains des enfants sont dans des conditions critiques et que la plupart d'entre eux ont moins de cinq ans», a déclaré l'organisation d'aide internationale.

«Il est de la responsabilité des parties belligérantes de protéger les enfants et de leur épargner cette horreur à tout prix.»

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com
 


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.