Sri Lanka: pour «Oncle Percy», le cricket est plus fort que «les cinglés» de la politique

Le fan de cricket sri-lankais Percy Abeysekera regarde le quatrième jour de jeu du premier match test de cricket entre le Sri Lanka et le Pakistan au stade international de cricket de Galle à Galle (Photo, AFP).
Le fan de cricket sri-lankais Percy Abeysekera regarde le quatrième jour de jeu du premier match test de cricket entre le Sri Lanka et le Pakistan au stade international de cricket de Galle à Galle (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 juillet 2022

Sri Lanka: pour «Oncle Percy», le cricket est plus fort que «les cinglés» de la politique

  • Aujourd'hui âgé de 85 ans, ce familier des lieux accompagne immanquablement l'équipe sri-lankaise, victorieuse ou non, après chaque match
  • Le vieil homme était naturellement au stade international de Galle, au sud de Colombo, pour le deuxième test contre l'Australie

GALLE: Le Sri-Lankais Percy Abeysekara, vieux passionné de cricket, a rarement manqué les matchs de l'équipe du Sri Lanka depuis le premier test contre l'Angleterre en 1982 et ce n'est pas la crise d'aujourd'hui qui l'en privera, aussi catastrophique soit-elle.

Il y a 40 ans, celui que les aficionados nomment affectueusement "Oncle Percy" avait escorté, sous un grand drapeau sri-lankais, le célèbre batteur anglais Chris Tavare sur le terrain du stade international de cricket P. Sara Oval, à Colombo, la capitale.

Fervent supporter de l'équipe nationale, le respect qu'il témoigne aux équipes adverses se démarque, avec élégance, des grossièretés que s'échangent les fans et parfois même les joueurs de certaines équipes.

Aujourd'hui âgé de 85 ans, ce familier des lieux accompagne immanquablement l'équipe sri-lankaise, victorieuse ou non, après chaque match, les couleurs du pays flottant toujours au-dessus de sa casquette.

Le vieil homme était naturellement au stade international de Galle, au sud de Colombo, pour le deuxième test contre l'Australie, au début du mois, quand des centaines de manifestants qui exigeaient le départ du président Gotabaya Rajapaksa ont escaladé les murs de l'ancien fort surplombant le terrain de cricket.

A Colombo, la population, excédée par des mois de pénuries de nourriture, d'électricité, de carburant et de médicaments, était alors sur le point de chasser le président Gotabaya Rajapaksa. Depuis, ce dernier a trouvé refuge à Singapour où il a donné sa démission.

"Les performances de notre équipe sont bien meilleures que celles des politiciens du Sri Lanka", remarque M. Abeysekara. "Pas un seul politicien n'arrive à la cheville de ces joueurs de cricket", dit-il encore à l'AFP, "ce ne sont pas des politiciens, ce sont des cinglés".

Et d'ajouter: "Je hais la politique".

Il a travaillé 59 ans pour la même société sri-lankaise, ACL cables. Mais il a refusé, par deux fois, de siéger au conseil d'administration du cricket sri-lankais qui le lui demandait.

«Honorer le perdant»

"Il y a trois choses que je déteste au monde, d'abord la politique, ensuite l'administration du cricket et enfin le contrôle des naissances", déclare le grand-père au franc-parler.

Un de ses deux petits-fils s'appelle Garfield - en hommage au batteur antillais Sir Garfield Sobers, le premier à avoir frappé "six six" dans un match de première classe, et l'autre se nomme Sachinka, en référence au grand batteur indien Sachin Tendulkar.

Le cricket offre aux Sri-Lankais un divertissement rare dans l'adversité de leur quotidien.

Le Pakistan est actuellement en tournée sur l'île de l'océan Indien qui, elle, cherchera à rebondir dimanche après une défaite dans le premier test.

Habitant Colombo, M. Abeysekara a rejoint Galle en bus pour assister à la série de matchs, mais il doit se rendre à pied jusqu'au stade, faute de tuk-tuks (triporteurs).

"Je n'ai jamais vu une telle crise", assure-t-il, pourtant "j'ai vu la guerre mondiale, j'ai vu le tsunami, j'ai vu la rébellion des Tigres tamouls..."

Ses amis et sa famille s'occupent d'organiser son hébergement sur tous les sites de matchs où il se rend.

"Oncle Percy" a vu le batteur australien Don Bradman, légende du cricket, jouer à Colombo en 1948. Il n'avait alors que 12 ans. Près d'un demi-siècle plus tard, il a vu le Sri Lanka battre l'Australie à Lahore (Pakistan) et remporter la Coupe du monde de cricket 50-over, un des moments les plus forts de sa vie.

L'ancien capitaine néo-zélandais Martin Crowe lui a, un jour, offert son trophée "man-of-the-match" (l'homme du match) et l'Indien Virat Kohli, à l'occasion d'une tournée au Sri Lanka en 2015, l'a invité dans le vestiaire des visiteurs.

"Quand le Grand Marqueur vient noter votre nom, il n'écrit pas que vous avez gagné ou perdu, mais comment vous avez joué", se plaît-il à dire, citant le journaliste sportif américain Grantland Rice.

Il s'agit, dit-il, de "jouer loyalement, d'applaudir le vainqueur et d'honorer le perdant".


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).