Comment des Sud-Américains originaires du Moyen-Orient transforment la cuisine arabe

Une nouvelle génération d'Arabes en Amérique latine cherche à élargir les possibilités de leurs traditions culinaires (Photo fournie).
Une nouvelle génération d'Arabes en Amérique latine cherche à élargir les possibilités de leurs traditions culinaires (Photo fournie).
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Publié le Samedi 23 juillet 2022

Comment des Sud-Américains originaires du Moyen-Orient transforment la cuisine arabe

  • Une nouvelle génération cherche à élargir les concepts et les possibilités de ses traditions culinaires
  • L'expansion de la cuisine arabe en Amérique latine est en partie due à l'afflux de réfugiés syriens

SAO PAULO, Brésil: Dans une région où les premiers immigrants arabes sont arrivés au XIXe siècle et où l'on estime que 18 millions de personnes ont des racines moyen-orientales, la cuisine arabe fait désormais partie intégrante de la cuisine locale de plusieurs pays d'Amérique latine. Une nouvelle génération d'Arabes sur le continent cherche dorénavant à élargir les concepts et les possibilités de leurs traditions culinaires.

Au Brésil, où les chercheurs estiment qu'au moins 10 millions de personnes sont d'origine syrienne ou libanaise, le Kebbeh et la sfiha sont devenus si populaires que beaucoup ont oublié leur origine levantine. «La Sfiha a été principalement apportée au Brésil par les Arméniens d'Alep», a révélé à Arab News, le chef Georges Barakat, né au Liban.

Lorsqu'il est arrivé dans la ville de Sao Paulo en 2004, il s'est rendu compte que les Brésiliens étaient très intéressés par la nourriture arabe. Depuis qu'il a ouvert son restaurant Shahiya (Appétit) en 2012, il réinvente les plats libanais, leur donnant des attributs contemporains sans leur faire perdre leurs racines.

«Comme toute autre cuisine, la cuisine arabe peut être transformée, mais en gardant toujours son essence», a-t-il expliqué.

«J'essaie de proposer à mes clients des recettes nostalgiques qui leur rappellent les plats qu'ils mangeaient avec leurs grands-mères, mais avec une touche de modernité.»

La cuisine d'inspiration libanaise de Georges Barakat. (Photo fournie)

Que ce soit au Shahiya, situé dans un quartier huppé de São Paulo, ou dans son travail de consultant culinaire au Mount Lebanon Club — l'une des institutions les plus traditionnelles de la communauté libanaise de la ville — Barakat offre une présentation des plats de haut niveau et une atmosphère somptueuse.

Ses expériences comprennent des rouleaux de feuilles de vigne farcis de morue portugaise, une fusion du plat traditionnel libanais avec une garniture populaire au Brésil.  «Je veux satisfaire des goûts différents. Personne ne perdra rien à cet effort», a-t-il affirmé.

Les Brésiliens ont transformé la sfiha en leur propre plat, et en font maintenant des versions à base de saucisses et même de chocolat. Au Mexique, la présence historique d'immigrants arabes a également généré une curieuse synthèse avec la cuisine locale. L'exemple le plus notoire est le taco arabe, une fusion entre le chawarma arabe et le taco mexicain.

C'est une création des immigrants assyro-chaldéens qui se sont installés dans la ville de Puebla au début des années 1920.

À gauche:  La mjadra de Shahiya ; à droite: Le kebbé nayé de Shahiya. (Photo fournie)

«Mon grand-père et son frère ont réalisé qu'il n'était pas facile de trouver du pain pita, alors ils ont commencé à utiliser des tortillas», a expliqué à Arab News Zacarias Galiana, l'héritier de Tacos Bagdad — le restaurant pionnier dans la préparation de tacos arabes.

«Ils ont aussi remplacé le yaourt par de la sauce chipotle, et la viande préférée est devenue du porc», a-t-il ajouté.

Galiana, qui prépare la sauce chipotle que son grand-père a créée, sert également une version plus arabisée du taco, en utilisant une tortilla plus proche du pain pita et des garnitures traditionnelles de chawarma comme le yaourt et les oignons. «Nous sommes totalement connectés, et la nourriture fusion est une conséquence naturelle», a-t-il indiqué.

Au Chili, où au moins 600 000 Palestiniens forment leur plus grande communauté en dehors du Moyen-Orient, la nouvelle génération semble vouloir innover.

Jad Alarja, un chef de 33 ans d'origine palestinienne installé dans la capitale Santiago, est instructeur culinaire sur la plateforme en ligne Ochomil.cl, et enseigne aux téléspectateurs comment préparer des plats arabes traditionnels. Il ne craint pas d'expérimenter de nouvelles saveurs et textures.

La réfugiée syrienne Haneen Nasser et son mari, l'Argentin d'origine libanaise Besim Assad. Ils cuisinent et vendent de la nourriture arabe à Santa Rosa, dans la province de La Pampa, en utilisant le nom commercial Arabian. (Photo fournie)

«Les nouvelles générations sont prêtes à vivre de nouvelles expériences alimentaires, mais nous, les Arabes, avons tendance à rester bloqués sur les mêmes vieilles façons de faire les choses», a-t-il déclaré à Arab News. Les cours d'Alarja ont été partagés sur les médias sociaux par la communauté palestinienne du Chili. Parfois, il reçoit des commentaires négatifs.

«Une fois, j'ai enseigné comment je prépare le taboulé et une personne a dit: ‘Je viens d'une famille avec cinq générations de cuisiniers, et ce n'est pas comme ça qu'il faut faire le taboulé’», a-t-il affirmé.

Il s’est demandé: «Pourquoi les gens préfèrent-ils rivaliser pour savoir qui fait les choses de manière plus traditionnelle au lieu de créer de nouvelles choses ?»

Selon Alarja, pendant la pandémie de la Covid-19, de nombreux Chiliens arabes ont commencé à cuisiner et à vendre de la nourriture, ce qui pourrait contribuer à étendre la portée de la cuisine arabe dans le pays.

L'expansion de la nourriture arabe en Amérique latine est également le résultat de l'afflux de réfugiés syriens, qui viennent dans la région depuis 10 ans grâce aux visas humanitaires distribués par des pays comme le Brésil et l'Argentine.

Les Arabes d'Amérique latine s'efforcent de préserver les cuisines traditionnelles de leurs pays d'origine, mais parfois, comme dans le cas du taco arabe, la fusion crée de nouveaux phénomènes culinaires. (Photo fournie)

Certains d'entre eux ont ouvert des restaurants et servent la nourriture qu'ils préparaient en Syrie, ce qui peut parfois surprendre les Latino-Américains habitués à une cuisine arabe spécifique.

Haneen Nasser, une Syrienne de 30 ans qui est arrivée en Argentine il y a six ans, a épousé un Argentin libanais et s'est installée à Santa Rosa, une petite ville de la province de La Pampa.

Là-bas, ils ont commencé à cuisiner en 2018 et n'ont pas tardé à créer la surprise parmi leurs clients. «La ville n'a pas une grande communauté libanaise comme Buenos Aires et Cordoba, mais les gens ont leurs idées établies sur la nourriture arabe. Parfois, nous les influençons», a-t-elle déclaré à Arab News.

C'est le cas de la sfiha à la menthe et au fromage, un plat traditionnel dans sa ville natale de Lattaquié mais jusqu'alors inconnu en Argentine.

Zayas Galeana Antar, un immigrant assyro-chaldéen à Puebla, au Mexique, dans les années 1930, devant la Taquería Bagdad. (Photo fournie)

«Même ma belle-mère libanaise ne le connaissait pas. Maintenant, c'est un succès, surtout parmi les végétariens et les enfants», a révélé Nasser.

Diplômée en études anglaises, elle n'a jamais fait de cuisine professionnelle en Syrie mais elle est tombée amoureuse de l'idée en Argentine. À l'occasion, elle demande l'aide de sa mère et de sa tante en Syrie pour certaines recettes.

«Nous sommes en train de lancer un petit restaurant avec l'idée de ne pas seulement servir de la nourriture, mais aussi de présenter notre culture aux gens», a soutenu Nasser. «C'est notre projet de vie pour l'avenir.»

Barakat a précisé: «De nombreux chefs arabes vont se former en Europe et finissent par devenir des chefs de cuisine étrangère. Moi, c'est le contraire: Je veux être un ambassadeur de la cuisine libanaise — et arabe — dans le monde entier.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d'initié

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
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  • Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
  • Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique

WASHINGTON: Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.

"Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d'initiés ?", a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  "Le Congrès doit savoir", a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

"Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde", ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d'effondrement, l'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Un spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu'il y avait matière à enquête.

"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison Blanche a assuré que Donald Trump ne voulait que "rassurer".

"Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l'alarmisme permanent des médias", a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.

 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.