Nord Stream, une source vitale de gaz pour l'Allemagne

Le premier des gazoducs jumeaux de 1 224 kilomètres de Nord Stream à Lubmin (Photo, AFP).
Le premier des gazoducs jumeaux de 1 224 kilomètres de Nord Stream à Lubmin (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Nord Stream, une source vitale de gaz pour l'Allemagne

  • En 2021, environ 40% des exportations de gaz russe vers l'UE passaient par Nord Stream
  • Nord Stream relie la Russie au nord de l'Allemagne, via deux conduites passant sous le mer Baltique de 1224 kilomètres

BERLIN: Du gaz russe va-t-il ou non en sortir à nouveau ? Le gazoduc Nord Stream, dont dépend la sécurité énergétique de l'Europe, est emblématique de la dépendance du continent aux matières premières de Moscou.

55,5 milliards de mètres cubes

Nord Stream relie la Russie au nord de l'Allemagne, via deux conduites passant sous le mer Baltique de 1.224 kilomètres et d'une capacité totale de 55,5 milliards de m3 par an.

En 2021, environ 40% des exportations de gaz russe vers l'UE passaient par Nord Stream.

Opérationnel depuis 2011, il appartient au russe Gazprom, qui en détient 51% des parts. Des énergéticiens européens -Eon, Wintershall, Gasunie et le français Engie- se partagent le reste du capital.

Ce gazoduc est au coeur de la confrontation entre Européens et Russes depuis le début de la guerre en Ukraine.

Arguant de l'absence d'une turbine en maintenance au Canada, Gazprom a diminué de 60% les livraisons via Nord Stream en juin. Un "prétexte", selon Berlin, qui dénonce une décision "politique".

Il y a dix jours, il a été mis à l'arrêt pour maintenance. Et personne ne sait quelles quantités Moscou livrera jeudi à la réouverture programmée de la conduite.

Infarctus économique

Un arrêt de Nord Stream -ou une nouvelle diminution- serait d'autant plus problématique que les autres gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne ne fonctionnent pas ou peu.

Le Yamal, passant par la Pologne, a été arrêté en mai par Moscou en représailles à des sanctions européennes.

Et le trafic gazier via l'Ukraine vers l'Europe centrale et l'Allemagne est réduit massivement depuis plusieurs semaines.

Or l'Allemagne achetait toujours début juin 35% de son gaz en Russie, un chiffre qui s'élevait à 55% avant la guerre.

Si Nord Stream s'arrête, le secteur manufacturier craint un "infarctus économique". La perte de PIB pourrait atteindre 6,5% de la richesse annuelle entre 2022 et 2023, selon des instituts économiques allemands.

Les ménages seront aussi touchés: le gaz alimente 55% du système de chauffage en Allemagne.

Berlin appelle foyers et entreprises aux économies, mais n'exclut pas un rationnement.

Chauffage des piscines, éclairage des bâtiments publics: de nombreuses municipalités allemandes réduisent déjà leur consommation.

Crise européenne

La crise gazière devrait toucher toute l'Europe. Berlin réexporte en effet 40% du gaz russe vers ses voisins, notamment République tchèque et Autriche.

C'est pourquoi la Commission européenne a annoncé mercredi vouloir réduire de 15% la demande de gaz de l'UE dès "août", n'excluant pas des réductions "obligatoires" pour les 27 en cas d'urgence.

"Une crise du gaz dans la principale puissance économique de l'Union européenne provoquera de la nervosité sur tout le continent", estime Constanze Stelzenmueller, une experte pour le centre de réflexion Brookings Institution.

L'Allemagne pourrait être également contrainte de faire appel à la solidarité européenne pour récupérer du gaz.

"C'est déjà ce qui se passe, avec des flux plus importants venant de Norvège, de Belgique ou des Pays-Bas", commente Ben McWilliam, du Centre de réflexion européen Bruegel, à l'AFP.

Peu d'autres options

Pour remplacer le gaz russe, l'Allemagne investit des milliards dans la mise en place de terminaux permettant d'importer du gaz liquide par la mer, dont les premiers devraient être disponibles entre fin 2022 et début 2023.

Berlin a aussi décidé de relancer la production dans certaines centrales à charbon. La prolongation du nucléaire fait même débat, Berlin ayant prévu en principe de renoncer à cette source d'énergie.

Sans Nord Stream, l'Allemagne risque de se retrouver à court de gaz dès mi-décembre, même avec une baisse drastique de la consommation.

Si l'approvisionnement en gaz via Nord Stream reprend mais reste au faible niveau actuel- à 40% de la normale-, la pénurie arrivera en février 2023, selon des calculs faits à la demande du gouvernement.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.