RABAT: Israël et le Maroc ont consolidé leur alliance militaire lors d'entretiens mardi à Rabat entre le chef de l'armée israélienne Aviv Kochavi et de hauts responsables marocains, dans le cadre d'une coopération grandissante entre les deux Etats.
Arrivé lundi au Maroc, le général Kochavi a été reçu par Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense, pour la première visite officielle d'un chef d'état-major d'Israël dans le royaume chérifien, a indiqué mardi l'armée israélienne dans un communiqué.
Le général israélien s'est ensuite rendu au quartier général des Forces armées royales (FAR) marocaines, où il s'est entretenu avec son homologue, le général Belkheir Al-Farouq, et le chef du renseignement militaire Brahim Hassani.
Lors des discussions, la partie marocaine a fait part de "(son) intérêt à monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc", a précisé mardi l'état-major général des FAR dans un communiqué séparé.
Côté militaire, "cette visite a permis d'examiner les opportunités de développer davantage les axes de la coopération portant principalement sur la formation, le transfert de technologies ainsi que sur le partage d'expériences et d'expertises", s'est félicité l'état-major marocain.
Le rapprochement entre les deux Etats s'accélère depuis la normalisation de leurs relations en décembre 2020, soutenue par Washington.
Des observateurs israéliens ont participé pour la première fois fin juin à l'exercice militaire "African Lion 2022", le plus large sur le continent africain, co-organisé par le Maroc et les Etats-Unis.
Fin mars, une délégation de hauts gradés israéliens avait effectué une visite au Maroc, une autre première, qui avait abouti à la signature d'un accord de coopération, envisageant la création d'une commission militaire mixte.
Ce partenariat se fonde sur un accord-cadre signé en novembre 2021 à Rabat par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz. L'accord prévoit notamment une coopération entre services de renseignement, le développement de liens industriels, l'achat d'armements et des entraînements conjoints.
Scellée avec la bénédiction de Washington, cette alliance stratégique et militaire suscite la défiance de l'Algérie, rivale régionale du Maroc et soutien de la cause palestinienne, qui a fustigé "l'arrivée à présent de +l'entité sioniste+ (Israël) à nos portes".