Projet de loi sanitaire: les sénateurs rétablissent une possibilité limitée de «certificat» aux frontières

Le Premier ministre français Jean Castex prononce un discours dans le cadre de la déclaration du gouvernement français, suivi d'un débat, au Sénat français, à Paris, le 16 juillet 2020. (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex prononce un discours dans le cadre de la déclaration du gouvernement français, suivi d'un débat, au Sénat français, à Paris, le 16 juillet 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 19 juillet 2022

Projet de loi sanitaire: les sénateurs rétablissent une possibilité limitée de «certificat» aux frontières

Le Premier ministre français Jean Castex prononce un discours dans le cadre de la déclaration du gouvernement français, suivi d'un débat, au Sénat français, à Paris, le 16 juillet 2020. (Photo, AFP)
  • La commission des Lois du Sénat a voté mardi les six amendements proposés par Philippe Bas
  • Les sénateurs ont rétabli en commission, dans une rédaction beaucoup plus limitative, l'article 2 qui prévoyait la possibilité, si nécessaire, de rétablir un pass sanitaire pour les voyages «extra-hexagonaux»

PARIS: Les sénateurs ont adopté mardi en commission le projet de loi sanitaire, après avoir explicitement prévu l'abrogation des restrictions aux libertés face à l'épidémie de Covid-19 et rétabli une possibilité limitée de recours à un « certificat sanitaire » aux frontières et outremer. 

Le texte ainsi réécrit à l'initiative du rapporteur LR Philippe Bas sera examiné mercredi en première lecture dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, dominé par l'opposition de droite. 

A l'Assemblée nationale, la semaine dernière, le projet de loi avait été amputé de son article-clé sur le possible retour d'un pass sanitaire anti-Covid pour les entrées dans l'Hexagone, par une conjonction de votes du RN, de LR et d'une majorité de l'alliance de gauche Nupes. 

La commission des Lois du Sénat a voté mardi les six amendements proposés par Philippe Bas. 

Le texte serait ainsi renommé « projet de loi mettant fin aux régimes d'exception créés pour lutter contre l'épidémie liée à la Covid-19 ». Il abrogerait formellement, et non plus seulement implicitement, les régimes dérogatoires, impliquant « la fin définitive » des mesures telles que confinement, couvre-feu ou pass sanitaire, a précisé M. Bas. 

Les sénateurs ont rétabli en commission, dans une rédaction beaucoup plus limitative, l'article 2 qui prévoyait la possibilité, si nécessaire, de rétablir un pass sanitaire pour les voyages « extra-hexagonaux ». 

Le nouvel article propose deux dispositifs distincts, le rapporteur préférant parler de « certificat sanitaire de voyage » pour bien signifier la disparition du pass sanitaire, tel qu'il a été en vigueur dans les restaurants ou autres lieux publics. 

Le premier concerne les voyageurs en provenance de pays étrangers. En cas d'apparition d’un nouveau variant de Covid particulièrement dangereux, le gouvernement pourrait imposer la présentation d'un test de dépistage négatif à l'embarquement. 

Un second dispositif similaire pourrait s'appliquer pour les voyages vers les collectivités ultramarines « en cas de risque de saturation » de leur système de santé. La Corse n'est plus mentionnée. 

Un autre amendement concerne la question sensible d'une éventuelle réintégration des soignants non vaccinés. 

Il prévoit que l’obligation vaccinale des personnels soignants soit suspendue dès qu'elle ne sera plus justifiée au vu de l'évolution de l'épidémie ou des « connaissances médicales et scientifiques ». 

En conséquence, les personnels soumis à cette obligation vaccinale et suspendus car non vaccinés seraient alors « immédiatement réintégrés ». 

Selon une source dans la majorité, il n'est pas possible de « rester sur quelque chose de bancal » sans l’article sur la protection sanitaire aux frontières. « Il faut trouver une sortie élégante pour les politiques », mais « sans compromissions », ajoute-t-on. 

Une fois adopté en première lecture par le Sénat en séance, députés et sénateurs tenteront jeudi de s'accorder sur une version commune du texte. En cas d'accord, il devra encore être voté une dernière fois par les deux chambres. En cas d'échec, une nouvelle lecture sera organisée, l'Assemblée nationale ayant le dernier mot. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".