FSO Safer: Les organisations humanitaires sollicitent des dons pour financer l’initiative de l'ONU

Construit il y a quarante-cinq ans, le pétrolier a servi pendant longtemps de réservoir flottant. À l'abandon au large du port de Hodeïda, au Yémen, il est menacé de se briser «à tout moment». (Fichier/AFP)
Construit il y a quarante-cinq ans, le pétrolier a servi pendant longtemps de réservoir flottant. À l'abandon au large du port de Hodeïda, au Yémen, il est menacé de se briser «à tout moment». (Fichier/AFP)
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Publié le Mardi 19 juillet 2022

FSO Safer: Les organisations humanitaires sollicitent des dons pour financer l’initiative de l'ONU

  • Les organisations ont reproché aux gouvernements et aux donateurs d'avoir tardé à répondre aux appels aux dons lancés par les Nations unies
  • La milice houthie a signé en mars un protocole d'accord avec les Nations unies autorisant l'organisation internationale à transporter la cargaison du pétrolier sur un autre navire

AL-MUKALLA: Les organisations humanitaires ont exhorté lundi les gouvernements de tous les pays du monde à faire preuve de générosité en appuyant la campagne de collecte de fonds initiée par les Nations unies en vue de sauver le pétrolier en détresse au large du Yémen.

Amnesty International, Human Rights Watch, Mwatana for Human Rights et le groupe International Crisis ont adressé une lettre commune aux États-Unis, au Royaume-Uni, à l'Union européenne (UE) et à bien d'autres pays. Cette lettre invite ces pays à s'empresser d'allouer des fonds aux opérations d'urgence menées par les Nations unies afin de prévenir une catastrophe écologique de grande ampleur que pourrait provoquer le tanker en détresse.

En raison de la prise de contrôle par les Houthis (une milice soutenue par l'Iran) de la ville de Hodeïda (ouest du Yémen), le tanker se trouve coincé au large de cette ville depuis 2015, avec un chargement évalué à plus d'un million de barils de pétrole brut.

À la suite de la conquête de la ville par la milice houthie, les ingénieurs internationaux ont fui le pays; le pétrolier est donc resté sans maintenance.

En effet, le navire a retenu l'attention de la communauté internationale trois ans auparavant, lorsque la rouille a érodé ses parois. Cette évolution a déclenché une série de mises en garde contre une catastrophe écologique de taille qui surviendrait en mer Rouge en cas de fuite de pétrole ou si le pétrolier explosait.

«Les organisations soussignées vous exhortent, en votre qualité de gouvernements donateurs principaux, à soutenir sans plus attendre l'opération de sauvetage visant à prévenir le déversement par le superpétrolier de plusieurs centaines de milliers de barils de pétrole dans la mer Rouge», indiquent les organisations dans leur lettre. «Nous vous appelons à honorer les engagements de financement auxquels vous avez déjà souscrit et à vous engager davantage et autant que nécessaire pour entreprendre immédiatement l'opération de sauvetage.»

Les organisations ont reproché aux gouvernements et aux donateurs d'avoir tardé à répondre aux appels aux dons lancés par les Nations unies.

«Nous sommes profondément préoccupés par l'attitude de la communauté internationale qui se montre peu empressée à faire des dons, ce qui place le Yémen au bord d'une nouvelle catastrophe humanitaire et environnementale», peut-on lire dans la lettre.

En raison de la charge considérable du pétrolier Safer, les experts internationaux prédisent que celui-ci pourrait provoquer une catastrophe environnementale plus dévastatrice que la marée noire engendrée par le superpétrolier Exxon Valdez aux États-Unis en 1989.

Selon les Nations unies, l’opération de sauvetage est pressante, mais elle a toutefois été reportée faute de financement; cela a incité l'organisation à lancer une campagne de crowdfunding en ligne pour réunir les fonds nécessaires au sauvetage du tanker.

«Il est inconcevable que les Nations unies soient contraintes aujourd'hui de collecter 20 millions de dollars (1 dollar = 0,99 euro) par crowdfunding alors même que le tanker risque d'engendrer des dégâts mille fois plus importants. Il incombe aux donateurs d'intervenir sans délai pour parer à cette menace», peut-on lire dans un communiqué publié par Michael Page, directeur adjoint de l'organisation Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

La milice houthie refuse obstinément que les experts internationaux inspectent le pétrolier qui se dégrade. La milice a signé en mars un protocole d'accord avec les Nations unies autorisant l'organisation internationale à transporter la cargaison du pétrolier sur un autre navire.

Pour les officiels du gouvernement yéménite, les Houthis n'ont consenti à signer ce protocole d'accord que lorsque les Nations unies ont promis de remplacer le vieux pétrolier par un nouveau.

Hussein al-Ezzi, un responsable houthi, a fait savoir en juin qu'il s'était entretenu avec l’ambassadeur des Pays-Bas au Yémen, Peter-Derrek Hof, au sujet du plan des Nations unies qui prévoit de remplacer le pétrolier endommagé par «un autre tanker similaire et neuf».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Irak: le Parlement échoue à élire son président

Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
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  • Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents
  • De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux

BAGDAD: Les députés irakiens n'ont pas réussi à élire un président du Parlement samedi, aucun des deux principaux candidats n'ayant obtenu la majorité lors d'une séance tendue.

A la mi-novembre, la Cour suprême, plus haute instance judiciaire d'Irak, avait mis fin au mandat du précédent titulaire, l'influent politicien sunnite Mohamed al-Halboussi, après la plainte d'un député pour "falsification" de document.

Depuis, les parlementaires ont échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau président en raison de querelles politiques et surtout de divisions entre les principaux partis sunnites.

Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents.

Le bureau parlementaire des médias a annoncé que 137 avaient choisi Mahmoud al-Mashhadani, le plus ancien membre du Parlement, et 158 avaient voté pour Salem al-Issawi, soit moins pour chacun des deux candidats que les 165 voix requises.

De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux et faisant état d'au moins un blessé.
 

Processus ardu 

La séance a ensuite été ajournée.

Dans ce pays majoritairement chiite, le Parlement est dominé par une coalition de partis chiites pro-iraniens.

La vie politique en Irak, pays multiethnique et multiconfessionnel, est régie par un partage du pouvoir entre les différentes communautés: le poste largement honorifique de président revient traditionnellement aux Kurdes, celui de Premier ministre aux chiites, tandis que la communauté sunnite est représentée par le président du Parlement.

Les élections et nominations de responsables aux plus hauts postes sont bien souvent des processus ardus qui peuvent durer plusieurs mois, compliqués par des tractations interminables et des accords âprement négociés.


Israël: Gantz menace de quitter le cabinet de guerre si pas de plan d'après-guerre à Gaza

 De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
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  • «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement
  • L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas»

JÉRUSALEM : Le principal rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d'action» stratégique notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il démissionnera.

«Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz lors d'un discours télévisé, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».

Chef du Parti de l'Union nationale (centre-droit) et ancien ministre de la Défense, M. Gantz a intégré le cabinet de guerre d'union nationale après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas, qui a entraîné la mort de plus 1.170 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Le cabinet compte cinq membres, dont les trois principaux sont M. Netanyahu, M. Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a expliqué M. Gantz.

Il a aussi appelé à une normalisation avec l'Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le +monde libre+ et le monde arabe contre l'Iran et ses alliés».

«Si vous choisissez la voie des fanatiques et menez la Nation entière vers l'abîme, nous serons forcé de démissionner», a lancé M. Gantz - ministre sans portefeuille depuis le 7 octobre - à M. Netanyahu.

«Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair: la fin de la guerre et la défaite d'Israël», a réagi M. Netanyahu dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d'un Etat palestinien».

Sans majorité parlementaire pour son parti, le Likoud, M. Netanyahu mène une coalition considérée comme la plus à droite de l'histoire d'Israël.

M. Gallant avait déjà sommé publiquement le 15 mai M. Netanyahu de «préparer immédiatement» une «alternative gouvernementale au Hamas» dans la bande de Gaza, où l'armée a indiqué intensifier ses opérations à Rafah, dans le sud, pour une bataille qualifiée de «décisive» par le Premier ministre.

Le ministre avait dit son opposition à une administration civile ou militaire de la bande de Gaza par Israël.

Lancée en riposte à l'attaque du 7 octobre, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

 


Le Hezbollah dit recourir à de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
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  • Le Hezbollah, selon l'analyste militaire Khalil Helou, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars»
  • Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël

BEYROUTH, Liban : Le puissant Hezbollah libanais a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d'exploser en attaquant ses cibles.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l'Iran affirme attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d'Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le mouvement islamiste palestinien.

- Drones et missiles -

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël.

Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d'exploser contre sa cible.

C'est la première fois que le mouvement annonce l'utilisation d'une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.

L'armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d'un drone à Metoulla.

Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.

L'importance de cette arme, explique à l'AFP l'analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l'attaque depuis l'intérieur du territoire israélien.

Le Hezbollah, selon lui, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars».

- Missiles iraniens -

Mercredi, le mouvement libanais a annoncé avoir lancé des «drones d'attaque» contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

C'est la première fois selon des experts qu'il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.

Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.

Il a aussi eu recours à des «missiles guidés» et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d'un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.

Mais, dit M. Helou, le Hezbollah continue d'utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles antichars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.

Le missile antichars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense antimissiles israélien Dôme de fer.

- «Guerre d'usure» -

Le Hezbollah, qui possède un énorme arsenal, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d'atteindre Israël en profondeur.

Le 5 avril, son secrétaire général Hassan Nasrallah avait affirmé que le mouvement n'avait «pas encore employé ses principales armes» dans la bataille.

Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d'attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.

Mais selon M. Helou, le mouvement libanais «ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s'agit d'une guerre d'usure» dans laquelle il tente de pousser l'armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de «lancer une attaque d'envergure au Liban».