Le Sri Lanka renouvelle l'état d'urgence avant un vote clé

Un homme lève le drapeau national sri-lankais près du secrétariat présidentiel à Colombo le 17 juillet 2022 (Photo, AFP).
Un homme lève le drapeau national sri-lankais près du secrétariat présidentiel à Colombo le 17 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 juillet 2022

Le Sri Lanka renouvelle l'état d'urgence avant un vote clé

  • Ranil Wickremesinghe est devenu automatiquement président par intérim lorsque Gotabaya Rajapaksa a démissionné la semaine dernière après avoir fui à Singapour
  • L'état d'urgence permet aux troupes d'arrêter et de détenir des suspects, et au président d'adopter des règlements qui annulent les lois existantes pour faire face aux troubles

COLOMBO: Le président par intérim du Sri Lanka a renouvelé l'état d'urgence lundi, à l'approche d'un vote parlementaire visant à désigner un nouveau chef de l'État, un scrutin dans lequel il est l'un des principaux candidats.

Ranil Wickremesinghe est devenu automatiquement président par intérim lorsque Gotabaya Rajapaksa a démissionné la semaine dernière après avoir fui à Singapour.

L'état d'urgence permet aux troupes d'arrêter et de détenir des suspects, et au président d'adopter des règlements qui annulent les lois existantes pour faire face aux troubles.

L'état d'urgence était déjà en place mais le Parlement ne s'était pas réuni pour ratifier la déclaration comme requis, et Wickremesinghe l'a prolongé à partir de lundi "dans l'intérêt de la sécurité publique", a-t-il déclaré.

La police et l'armée ont renforcé la sécurité avant le vote de mercredi pour élire un président pour le reste du mandat de M. Rajapaksa, qui se termine en novembre 2024.

L'ex-président a été contraint de fuir lorsque des dizaines de milliers de manifestants ont pris d'assaut sa résidence officielle après des mois de manifestations dans tout le pays, exigeant sa démission en raison de la crise économique.

M. Wickremesinghe, qui a été six fois Premier ministre, est soutenu pour ce poste par le parti de M. Rajapaksa.

Cherchant à gagner le soutien de 14 législateurs catholiques, selon certains, M. Wickremesinghe a demandé l'aide de la Grande-Bretagne pour mener à terme les enquêtes sur les attentats à la bombe du dimanche de Pâques 2019 qui ont fait 279 morts.

M. Wickremesinghe "demande l'aide du gouvernement britannique et de ses services de renseignement", a annoncé son bureau.

La minorité catholique du Sri Lanka, petite mais influente, estime que l'attaque suicide coordonnée contre trois églises et trois hôtels était un "complot politique" visant à porter M. Rajapaksa au pouvoir. Elle réclame depuis longtemps une enquête indépendante.

Le haut-commissariat britannique n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Les attentats à la bombe ont été attribués à des djihadistes locaux et 25 hommes ont été inculpés en octobre pour leur implication présumée.

Mais l'Église et les partis d'opposition affirment que des agents des services de renseignement de l'État fidèles à Gotabaya Rajapaksa ont soutenu directement ou indirectement les poseurs de bombe.

L'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de produits de première nécessité depuis la fin de l'année dernière, le pays n'ayant plus de devises étrangères pour financer les importations essentielles.

Le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril et est en pourparlers avec le FMI pour un éventuel renflouement.

Sri-Lanka: des communautés pauvres tenaillées par la faim tandis que les prix grimpent

Ses cheveux sont soigneusement peignés, mais ses joues sont creuses et des veines visibles courent sur son corps décharné: comme de nombreux Sri Lankais, Milton Pereira et sa famille n'ont pas les moyens d'acheter suffisamment de nourriture.

Alors que le pays connaît sa pire crise économique et une inflation galopante, suscitant une vague de manifestations qui ont abouti à la chute du président la semaine dernière, les Sri Lankais achètent moins, mangent moins et travaillent moins.

"C'est très difficile de vivre, même une miche de pain est chère", explique M. Pereira à l'AFP devant sa modeste maison de Slave Island, une enclave pauvre de la capitale Colombo.

"Si nous prenons un repas, nous en sautons un autre", déclare cet homme de 74 ans, dont la famille compte six enfants.

"Comme nous n'avons pas beaucoup d'argent, alors nous donnons parfois le poisson aux enfants", dit-il, les adultes "se contentant de la sauce".

Déclenchées par la pandémie de coronavirus, les difficultés financières ont été exacerbées par la mauvaise gestion du gouvernement, selon les critiques.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.