Sri Lanka: le président démissionne, élection d'un successeur prévue mercredi

De nombreux manifestants considèrent M. Wickremesinghe comme un complice du pouvoir de M. Rajapaksa et demandent sa démission. (AFP)
De nombreux manifestants considèrent M. Wickremesinghe comme un complice du pouvoir de M. Rajapaksa et demandent sa démission. (AFP)
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Sri Lanka: le président démissionne, élection d'un successeur prévue mercredi

  • Le Parlement se réunira mercredi pour élire, parmi les députés, un successeur à M. Rajapaksa. Le nouveau président assumera ses fonctions jusqu'à la fin du mandat initial, c'est-à-dire novembre 2024
  • M. Rajapaksa a fui samedi sa résidence, prise d'assaut par des manifestants lui reprochant sa mauvaise gestion au moment où le Sri Lanka traverse la plus grave crise économique de son histoire

COLOMBO: Le Premier ministre du Sri Lanka a été investi vendredi président par intérim après la démission officielle de Gotabaya Rajapaksa, au surlendemain de sa fuite en exil après l'invasion de sa résidence par des manifestants.

"Le président a officiellement démissionné de ses fonctions", a annoncé vendredi aux journalistes le président du Parlement, Mahinda Yapa Abeywardana, au lendemain de l'envoi par email de la lettre de démission.

Peu après, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a prêté serment devant le président de la Cour suprême devenant ainsi officiellement le président par intérim du pays, ainsi que le prévoit la constitution.

Le Parlement se réunira mercredi pour élire, parmi les députés, un successeur à M. Rajapaksa. Le nouveau président assumera ses fonctions jusqu'à la fin du mandat initial, c'est-à-dire novembre 2024.

M. Rajapaksa a fui samedi sa résidence, prise d'assaut par des manifestants lui reprochant sa mauvaise gestion au moment où le Sri Lanka traverse la plus grave crise économique de son histoire.

Il a réussi à sortir de son pays mercredi pour aller aux Maldives, où il a pris jeudi un avion pour Singapour, d'où il a envoyé sa lettre de démission.

Il est le premier chef de l'Etat à démissionner depuis que le Sri Lanka a opté pour un régime présidentiel en 1978.

«Une victoire monumentale»

Dans la capitale Colombo, placée sous couvre-feu, une foule peu nombreuse mais jubilatoire, certains brandissant le drapeau national, a dansé et chanté pour exprimer sa joie devant le secrétariat de la présidence lorsque la nouvelle de sa démission a été annoncée.

"C'est une victoire monumentale", s'est écrié Harinda Fonseka, l'un des manifestants. "Mais ce n'est qu'un premier pas".

De nombreux manifestants considèrent M. Wickremesinghe comme un complice du pouvoir de M. Rajapaksa et demandent sa démission. Ils avaient envahi ses bureaux mercredi, avant de les libérer en même temps que les autres bâtiments publics occupés.

Des témoins ont vu des dizaines de personnes quitter jeudi les bureaux du chef du gouvernement et les forces de l'ordre y pénétrer. Des véhicules blindés de transport de troupes patrouillaient dans certains quartiers.

Jeudi après-midi, les portes du palais présidentiel étaient gardées par des hommes en armes, après que des centaines de milliers de personnes ont visité le bâtiment depuis son ouverture au public samedi.

Près de 85 personnes ont été blessées mercredi dans les heurts, et un homme est mort asphyxié par du gaz lacrymogène lorsque les manifestants ont pris d'assaut les bureaux du Premier ministre.

L'armée et la police ont reçu de nouveaux ordres jeudi pour réprimer fermement toute violence et ont averti les fauteurs de troubles qu'ils étaient "légitimement habilités à exercer leur force".

M. Rajapaksa a rejoint Singapour avec sa femme Ioma et leurs deux gardes du corps, à bord d'un appareil de la compagnie aérienne Saudia.

Selon la presse locale, il avait dans un premier temps exigé un jet privé, refusant de prendre l'avion avec d'autres passagers à cause de l'accueil hostile qu'il avait reçu à son arrivée aux Maldives mercredi.

Conspué et insulté 

Il avait été conspué et insulté à sa sortie de l'aéroport et une manifestation contre lui avait été organisée dans la capitale Malé.

En tant que président, M. Rajapaksa ne pouvait légalement pas être arrêté. Il semble qu'il ait voulu se rendre à l'étranger avant de démissionner pour justement éviter une éventuelle arrestation.

L'ancien président des Maldives Mohamed Nasheed, qui aurait joué un rôle en coulisses pour l'aider à s'enfuir, a déclaré qu'il craignait d'être tué s'il restait au Sri Lanka.

Singapour n'est pas sa destination finale, la cité-Etat ayant précisé que M. Rajapaksa y était en visite privée et qu'"il n'a(vait) pas demandé l'asile".

Des sources proches de la sécurité sri-lankaise pensent qu'il cherchera à rester quelque temps à Singapour avant de rejoindre les Emirats arabes unis.

"Il a ruiné notre pays avec la famille Rajapaksa, donc nous ne lui faisons pas du tout confiance. Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement", s'est exclamé Gihan Martyn, un commerçant de 49 ans, qui l'a qualifié de "lâche".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.