Au Soudan, lacrymogènes et défilés contre l'armée et les violences tribales

Des manifestants posent devant des pneus en feu lors d'un rassemblement contre les dirigeants militaires du pays, dans la capitale Khartoum, le 17 juillet 2022 (Photo, Reuters).
Des manifestants posent devant des pneus en feu lors d'un rassemblement contre les dirigeants militaires du pays, dans la capitale Khartoum, le 17 juillet 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 18 juillet 2022

Au Soudan, lacrymogènes et défilés contre l'armée et les violences tribales

  • Le front anti-armée s'était lancé début juillet dans un bras de fer avec le pouvoir au lendemain de la journée de répression la plus sanglante de l'année
  • Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour les repousser, avant que la vague de protestataires ne revienne

KHARTOUM: Les prodémocratie au Soudan ont essuyé dimanche des tirs de grenades lacrymogènes lors de manifestations dédiées aux dizaines de victimes d'un nouveau conflit tribal, illustrant selon eux l'incapacité du pouvoir militaire à gérer le pays, l'un des plus pauvres au monde.

Dans le centre de Khartoum, des centaines de manifestants hostiles au pouvoir installé après le coup d'Etat mené en octobre par le général Abdel Fattah al-Burhane ont tenté d'approcher du palais présidentiel.

Dans un ballet hebdomadaire depuis neuf mois, les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour les repousser, avant que la vague de protestataires ne revienne, comme à chaque défilé, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces échauffourées dégénèrent régulièrement en violences meurtrières et la répression a fait depuis octobre 114 morts et des milliers de blessés, selon des médecins prodémocratie.

Cette journée de mobilisation est un test.

Le front anti-armée s'était lancé début juillet dans un bras de fer avec le pouvoir au lendemain de la journée de répression la plus sanglante de l'année – neuf manifestants tués le 30 juin. Il avait toutefois ensuite levé des sit-in qu'il promettait "illimités" au moment de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha la semaine passée.

Don de sang collectif

Face aux manifestants, les forces de l'ordre avaient installé dès l'aube des blocs de béton en travers des ponts reliant la capitale à ses banlieues, ainsi que des principales artères menant au QG de l'armée, habituel lieu de manifestation.

Si à chaque fois des portraits des manifestants tués sont brandis, ce dimanche, ce sont d'autres morts que les manifestants ont décidé de mettre à l'honneur: les 60 victimes, selon le dernier bilan du ministre de la Santé du Nil Bleu, d'un conflit tribal déclenché lundi dernier près d'al-Damazine, chef-lieu de cet Etat frontalier de l'Ethiopie.

"Al-Damazine saigne", pouvait-on lire sur une pancarte brandie dans le centre de Khartoum.

D'autres manifestants criaient des slogans comme "Non au racisme, non au tribalisme".

À Wad Madani, à 200 kilomètres plus au sud, les manifestants ont défilé vers l'hôpital "pour donner du sang à nos frères blessés dans les affrontements au Nil Bleu", a rapporté l'un des organisateurs de ce cortège, Ammar Mohammed.

Car dans le Nil Bleu, comme dans la plupart des Etats du Soudan, les médecins, les médicaments, les lits d'hôpitaux et les équipements manquent cruellement. Et avec 163 blessés, toujours selon le ministre de la Santé, "tous les équipements de premiers soins ont été épuisés", prévenaient dès samedi les médecins.

Violence tribale, gains politiques

Les affrontements entre les tribus Barti et Haoussa, ont éclaté lundi après que la tribu Barti a rejeté la demande des Haoussas de créer une "autorité civile chargée de superviser l'accès aux terres", selon un membre éminent des Haoussas.

Mais selon un membre important des Bartis, la tribu répondait à une "violation" de ses terres par les Haoussas.

Des dizaines de Haoussas ont bloqué l'entrée ouest de la ville de Kassala (est) avec des pneus enflammés et des pierres "en solidarité avec notre peuple dans le Nil (bleu), pour arrêter leur meurtre et leur déplacement", a rapporté Mohammed Abkar.

Dimanche, selon des témoins sur place, des troupes envoyées en renfort par Khartoum maintenaient le calme à al-Damazine et ses environs.

Mais pour les anti-putsch, la clé du problème tribal – qui a fait des centaines de morts, notamment au Darfour (ouest) ces derniers mois – est entre les mains des généraux et de leurs alliés ex-rebelles à Khartoum qui, accusent-ils, exacerbent les tensions ethniques et tribales pour leurs gains personnels.

Samedi, des dizaines de familles – majoritairement des femmes et des enfants – avaient fui leur maison par peur des balles perdues à al-Damazine.

"La violence n'est jamais une solution", a répondu l'Unicef alors que deux enfants sont déjà morts de malnutrition cette année dans le pays où, selon l'ONU, d'ici septembre un Soudanais sur deux connaîtra la faim.

Le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N), principale faction armée du Nil Bleu, a nié dimanche toute implication dans les affrontements.

Ajoutant à la détresse des plus vulnérables, la saison des pluies a également fait son lot de victimes dans ce vaste pays d'Afrique de l'Est. Les autorités ont annoncé dimanche que 12 personnes avaient été tuées vendredi et 30 maisons emportées au Darfour-Sud.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.