PARIS: Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau a appelé le gouvernement à "quitter sa posture hautaine vis-à-vis du Sénat", assurant que son groupe était prêt à "réécrire" l'article du projet de loi sanitaire évincé à l'Assemblée cette semaine, dans une interview au JDD.
Alors que le projet de loi sanitaire arrive mardi au Palais du Luxembourg, "il est hors de question de rétablir l’article supprimé tel que le gouvernement l’avait rédigé", a affirmé M. Retailleau au Journal du Dimanche, arguant que cela reviendrait à "aboutir à un même échec en seconde lecture à l’Assemblée".
"Nous allons donc le réécrire", a-t-il poursuivi, en plaidant pour ne garder que "le strict nécessaire pour protéger la population".
Le texte avait été amputé mardi soir à l'Assemblée d'un article clé sur un possible retour du pass sanitaire aux frontières, auquel se sont opposés le RN, LFI et LR.
"Le contrôle aux frontières d’un certificat sanitaire doit être possible en cas de mutation grave du virus, et nous veillerons à un contrôle étroit du gouvernement par le Parlement", a précisé l'élu de Vendée.
M. Retailleau a aussi ouvert la porte à une future réintégration des soignants non-vaccinés, qui constitue un point de crispation entre l'exécutif et une partie des oppositions. La "possibilité" doit être inscrite "dans la loi", charge incombant au gouvernement de prouver que "nous sommes toujours en phase épidémique" et que le retour des ces soignants n'est donc pas souhaitable.
Plus généralement, M. Retailleau a exhorté l'exécutif à "quitter sa posture hautaine vis-à-vis du Sénat", observant que faute de majorité absolue pour le chef de l'Etat à l'Assemblée, "le Sénat va peser dans la fabrique de la loi".
"Élisabeth Borne ne peut pas à la fois proclamer son amour de notre chambre dans sa déclaration de politique générale et ne pas écouter les présidents de groupes", a-t-il aussi fait valoir, précisant qu'il serait reçu à Matignon "cette semaine".
Face aux projets du gouvernement, "on ne dit ni +oui+ par discipline macronienne, ni +non+ par réaction pavlovienne", a-t-il renchéri, en se projetant sur le projet de loi pouvoir d'achat qui arrive lundi à l'Assemblée.
Dans ce cadre, M. Retailleau a souhaité des "mesures d’encouragement du travail" et "la fin du +quoi qu’il en coûte+" avec une "réduction des dépenses".
Enfin, M. Retailleau a dit soutenir Laurent Wauquiez pour prendre la tête de LR. "Il est très attendu. S’il faisait un pas de côté, la déception serait très grande", a-t-il souligné.