Biden réaffirme son soutien à la solution à deux États, mais ne propose pas de piste pour l'avenir

Le président américain Joe Biden salue avant de monter à bord d'Air Force One pour quitter l'aéroport Ben Gourion d'Israël. (MANDEL NGAN/AFP)
Le président américain Joe Biden salue avant de monter à bord d'Air Force One pour quitter l'aéroport Ben Gourion d'Israël. (MANDEL NGAN/AFP)
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Publié le Samedi 16 juillet 2022

Biden réaffirme son soutien à la solution à deux États, mais ne propose pas de piste pour l'avenir

  • «Il doit y avoir un horizon politique pour le peuple palestinien», a reconnu vendredi le président américain Joe Biden
  • M. Biden a appelé à ne pas «abandonner» l'idée d'une paix israélo-palestinienne et plaidé en faveur d'un Etat palestinien «indépendant» avec une «continuité territoriale», au côté d'Israël

RAMALLAH: Vendredi, le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas abandonner les efforts visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien, mais n'a fait aucune nouvelle proposition pour relancer le dialogue politique, actuellement au point mort.

Après une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem, en Cisjordanie occupée, Biden a admis que la création d'un État palestinien indépendant était une perspective lointaine et qu'il n'y avait aucune chance que de nouveaux pourparlers soient engagés avec Israël.

«Même si le terrain n'est pas mûr en ce moment pour relancer les négociations, les États-Unis et mon administration ne renonceront pas à essayer de rapprocher (...) les deux parties», a déclaré le président.

«Il doit y avoir deux États pour deux peuples vivant côte à côte dans la sécurité et la paix. Chaque peuple doit vivre dans la dignité, mais l'objectif de la solution à deux États est hors de portée parce qu'il y a des restrictions de mouvement et d'autres restrictions imposées aux Palestiniens.»

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Si M. Biden a aussi plaidé pour un "Etat palestinien indépendant" avec une "continuité territoriale", il a toutefois affirmé que les conditions n’étaient actuellement pas réunies pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014. (AFP)

Biden a reconnu qu'après des années de tentatives infructueuses pour résoudre le conflit, les Palestiniens vivant sous des restrictions onéreuses en Cisjordanie et à Gaza occupées souffraient. «Le peuple palestinien est triste, et nous ressentons ce qu'il ressent, mais nous ne renoncerons pas à poursuivre nos efforts de paix», a-t-il ajouté.

«Répondre aux besoins urgents des Palestiniens est maintenant le meilleur moyen d'améliorer la situation. Nous sommes des partenaires de vie pour améliorer la vie des Palestiniens.»

Abbas a exhorté Biden à rouvrir le consulat américain à Jérusalem-Est, à retirer l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de la liste des organisations terroristes et à rétablir son bureau à Washington. «La clé de la paix et de la sécurité dans notre région commence par la reconnaissance de l'État de Palestine et la possibilité pour le peuple palestinien d'obtenir ses droits légitimes en vertu des résolutions internationales légitimes», a-t-il affirmé.

«Les questions relatives au statut permanent doivent être résolues, y compris la question des réfugiés, et la voie à suivre est de commencer par la fin de l'occupation israélienne du territoire de l'État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur les frontières de 1967. Si Israël veut être un État normal, il ne peut pas continuer à agir comme un État supérieur à la loi. Cela exige qu'Israël mette fin à son occupation.»

Abbas a également demandé le soutien des États-Unis pour traduire en justice les assassins de la journaliste Shireen Abu Akleh, citoyenne américano-palestinienne abattue par des soldats israéliens lors d'un raid dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Biden a déclaré que les États-Unis continueraient à demander des comptes pour sa mort.

Avant son départ pour l'Arabie saoudite, Biden a visité un hôpital à Jérusalem-Est et s'est engagé à fournir une aide financière et technique pluriannuelle de 100 millions de dollars (99 millions d’euros). Il est également prévu de moderniser les réseaux de télécommunications en Cisjordanie et à Gaza pour les rendre conformes aux normes 4G d'ici à la fin de 2023, et d'adopter d'autres mesures pour faciliter les déplacements entre la Cisjordanie et la Jordanie.

Un financement distinct de 200 millions de dollars (198 millions d’euros) sera accordé par l'intermédiaire de l'UNRWA, l'agence humanitaire des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens.

La réception de Biden en Cisjordanie occupée s'est démarquée de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé en Israël, où il a été reçu comme un vieil ami et a reçu la médaille d'honneur présidentielle.

Alors qu'il était conduit au palais présidentiel de Bethléem, des pancartes avec l'inscription «Monsieur le Président, ceci est l'apartheid» étaient affichées le long de la route. À Bethléem, une grande banderole «Justice pour Shireen» a été déployée, et les anciens collègues de la journaliste assassinée lui ont symboliquement laissé un siège vide alors qu'ils couvraient la rencontre avec Abbas.

Le politicien palestinien Moustafa Barghouti a déclaré à Arab News que la réunion Biden-Abbas n'avait rien apporté au peuple palestinien, mais montrait le parti pris des États-Unis pour Israël. «Pourquoi Biden consacre-t-il trois jours de sa visite à Israël et n'accorde-t-il qu'une heure aux Palestiniens ?», a-t-il déclaré.

«Biden a confirmé être favorable à la solution à deux États sur le long terme, et non dans une perspective immédiate. Quand fait-il pression sur Israël pour mettre fin à la colonisation? Cela perpétue le régime d'apartheid israélien dans les Territoires palestiniens.

«Après cette réunion décevante, nous, Palestiniens, devons unir nos forces car aucun espoir n'attend les négociations israélo-palestiniennes sous l'égide des États-Unis.»


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".