RAMALLAH: Vendredi, le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas abandonner les efforts visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien, mais n'a fait aucune nouvelle proposition pour relancer le dialogue politique, actuellement au point mort.
Après une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem, en Cisjordanie occupée, Biden a admis que la création d'un État palestinien indépendant était une perspective lointaine et qu'il n'y avait aucune chance que de nouveaux pourparlers soient engagés avec Israël.
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— Arab News (@arabnews) July 15, 2022
«Même si le terrain n'est pas mûr en ce moment pour relancer les négociations, les États-Unis et mon administration ne renonceront pas à essayer de rapprocher (...) les deux parties», a déclaré le président.
«Il doit y avoir deux États pour deux peuples vivant côte à côte dans la sécurité et la paix. Chaque peuple doit vivre dans la dignité, mais l'objectif de la solution à deux États est hors de portée parce qu'il y a des restrictions de mouvement et d'autres restrictions imposées aux Palestiniens.»
Biden a reconnu qu'après des années de tentatives infructueuses pour résoudre le conflit, les Palestiniens vivant sous des restrictions onéreuses en Cisjordanie et à Gaza occupées souffraient. «Le peuple palestinien est triste, et nous ressentons ce qu'il ressent, mais nous ne renoncerons pas à poursuivre nos efforts de paix», a-t-il ajouté.
«Répondre aux besoins urgents des Palestiniens est maintenant le meilleur moyen d'améliorer la situation. Nous sommes des partenaires de vie pour améliorer la vie des Palestiniens.»
Abbas a exhorté Biden à rouvrir le consulat américain à Jérusalem-Est, à retirer l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de la liste des organisations terroristes et à rétablir son bureau à Washington. «La clé de la paix et de la sécurité dans notre région commence par la reconnaissance de l'État de Palestine et la possibilité pour le peuple palestinien d'obtenir ses droits légitimes en vertu des résolutions internationales légitimes», a-t-il affirmé.
«Les questions relatives au statut permanent doivent être résolues, y compris la question des réfugiés, et la voie à suivre est de commencer par la fin de l'occupation israélienne du territoire de l'État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur les frontières de 1967. Si Israël veut être un État normal, il ne peut pas continuer à agir comme un État supérieur à la loi. Cela exige qu'Israël mette fin à son occupation.»
Abbas a également demandé le soutien des États-Unis pour traduire en justice les assassins de la journaliste Shireen Abu Akleh, citoyenne américano-palestinienne abattue par des soldats israéliens lors d'un raid dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Biden a déclaré que les États-Unis continueraient à demander des comptes pour sa mort.
Avant son départ pour l'Arabie saoudite, Biden a visité un hôpital à Jérusalem-Est et s'est engagé à fournir une aide financière et technique pluriannuelle de 100 millions de dollars (99 millions d’euros). Il est également prévu de moderniser les réseaux de télécommunications en Cisjordanie et à Gaza pour les rendre conformes aux normes 4G d'ici à la fin de 2023, et d'adopter d'autres mesures pour faciliter les déplacements entre la Cisjordanie et la Jordanie.
Un financement distinct de 200 millions de dollars (198 millions d’euros) sera accordé par l'intermédiaire de l'UNRWA, l'agence humanitaire des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens.
La réception de Biden en Cisjordanie occupée s'est démarquée de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé en Israël, où il a été reçu comme un vieil ami et a reçu la médaille d'honneur présidentielle.
Alors qu'il était conduit au palais présidentiel de Bethléem, des pancartes avec l'inscription «Monsieur le Président, ceci est l'apartheid» étaient affichées le long de la route. À Bethléem, une grande banderole «Justice pour Shireen» a été déployée, et les anciens collègues de la journaliste assassinée lui ont symboliquement laissé un siège vide alors qu'ils couvraient la rencontre avec Abbas.
Le politicien palestinien Moustafa Barghouti a déclaré à Arab News que la réunion Biden-Abbas n'avait rien apporté au peuple palestinien, mais montrait le parti pris des États-Unis pour Israël. «Pourquoi Biden consacre-t-il trois jours de sa visite à Israël et n'accorde-t-il qu'une heure aux Palestiniens ?», a-t-il déclaré.
«Biden a confirmé être favorable à la solution à deux États sur le long terme, et non dans une perspective immédiate. Quand fait-il pression sur Israël pour mettre fin à la colonisation? Cela perpétue le régime d'apartheid israélien dans les Territoires palestiniens.
«Après cette réunion décevante, nous, Palestiniens, devons unir nos forces car aucun espoir n'attend les négociations israélo-palestiniennes sous l'égide des États-Unis.»