ISLAMABAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a accepté de lever la suspension d'un programme de prêt octroyé au Pakistan après la mise en place de mesures notamment fiscales, ce qui va permettre d'injecter 1,17 milliard de dollars dans une économie souffrante.
Selon un communiqué du FMI faisant référence à un accord qui doit encore être approuvé par le conseil de l'organisme international, cela portera la contribution du Fonds à 4,2 milliards. Elle pourrait être portée à 7 milliards et s'étendre jusqu'en juin 2023.
Une enveloppe de 6 milliards avait été octroyée en 2019 dans le cadre d'un plan de sauvetage conclu avec le Premier ministre d'alors Imran Khan, mais il avait été repoussé à plusieurs reprises face à l'inertie du gouvernement pour prendre les mesures prévues dans cet accord notamment en matière fiscale.
Le nouvel accord intervient après plusieurs mois de réformes drastiques très impopulaires effectuées par le gouvernement de Shehbaz Sharif, arrivé au pouvoir en avril. Il a supprimé en particulier les subventions aux carburants et introduit de nouvelles mesures destinées à élargir la base fiscale.
"Le Pakistan se trouve à un croisement économique crucial", a relevé Nathan Porter, chef de l'équipe du FMI, dans un communiqué, attribuant la responsabilité à des facteurs extérieurs et à des politiques nationales.
Le Pakistan recherche activement un soutien international pour son économie qui pâtit d'un faible recouvrement des impôts et de réserves de devises étrangères insuffisantes pour payer sa dette abyssale.
Afin d'obtenir le feu vert du FMI, le Premier ministre a procédé à trois hausses des prix des carburants --50% en cumulé-- et augmenté le prix de l'électricité en supprimant les subventions mises en place par son prédécesseur.
"Il est devenu essentiel de reprendre le programme du FMI pour épargner au pays un défaut de paiement", a expliqué Miftah Ismaïl, ministre des Finances, devant le Parlement en juin. "Nous savions que cela pourrait nuire à notre réputation politique mais nous l'avons quand même fait".
Le dernier budget prévoyait 18,8 milliards de dollars uniquement au service de la dette de 128 milliards.