Salah Abdeslam incarcéré en Belgique où l'attend un autre procès

Sur cette photo d'archive d'un croquis d'audience réalisé le 8 septembre 2021, l'accusé Salah Abdeslam se tient debout le premier jour du procès des attentats de novembre 2015 au Palais de Justice de Paris. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive d'un croquis d'audience réalisé le 8 septembre 2021, l'accusé Salah Abdeslam se tient debout le premier jour du procès des attentats de novembre 2015 au Palais de Justice de Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Salah Abdeslam incarcéré en Belgique où l'attend un autre procès

Dans cette photo d'archive d'un croquis d'audience réalisé le 8 septembre 2021, l'accusé Salah Abdeslam se tient debout le premier jour du procès des attentats de novembre 2015 au Palais de Justice de Paris. (Photo, AFP)
  • Le djihadiste français doit être jugé à partir du 10 octobre à Bruxelles pour les attentats commis par le même groupe dans la capitale belge le 22 mars 2016
  • Abdeslam est devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible, la plus haute sanction du code pénal, qui rend infime toute possibilité de remise en liberté. 

BRUXELLES: Deux semaines après sa condamnation à la perpétuité incompressible en France, Salah Abdeslam a été transféré de sa prison et incarcéré mercredi en Belgique où l'attend un autre procès à partir d'octobre, pour les attentats de Bruxelles de mars 2016. 

Le djihadiste français, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis 13 novembre 2015, doit être jugé à partir du 10 octobre à Bruxelles pour les attentats commis par le même groupe dans la capitale belge le 22 mars 2016. 

Ces attaques qui avaient fait 32 morts à l'aéroport et dans une station de métro de Bruxelles avaient également été revendiquées par l'organisation Etat islamique. 

Extrait mercredi entre 08H00 (06H00 GMT) et 08H30 locales de la prison de Fleury-Mérogis, au sud de Paris, pour être transféré en avion vers la Belgique, le Français de 32 ans est arrivé environ trois heures plus tard à la prison belge d'Ittre, entre Bruxelles et Charleroi (sud), a indiqué une source proche du dossier. 

Il doit être jugé à Bruxelles dans trois mois avec neuf autres hommes pour les attentats du 22 mars. Les débats pourraient durer entre « six et huit mois » jusqu'à l'été 2023, selon le parquet fédéral. Une audience préliminaire est prévue le 12 septembre. 

Le 29 juin, au terme de près de dix mois d'un procès « historique » à Paris, Salah Abdeslam a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible par la cour d'assises spéciale de la capitale française pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015. 

Il est devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible, la plus haute sanction du code pénal, qui rend infime toute possibilité de remise en liberté. 

Il n'a pas fait appel, rendant sa condamnation définitive. 

La cour l'a reconnu coupable d'être le « coauteur » d'une « scène unique de crime » : le Stade de France, les terrasses parisiennes mitraillées et la salle de spectacles Le Bataclan. 

Pendant le procès, il a affirmé avoir « renoncé » à déclencher sa ceinture explosive dans un bar parisien le soir des attentats, par « humanité ». 

Ses 19 co-accusés ont été condamnés à des peines allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible (pour cinq des six accusés jugés en leur absence, tous les cinq présumés morts). Aucun n'a, non plus, fait appel. 

Six accusés du 13-Novembre jugés en Belgique 

Au procès des attentats de Bruxelles, Salah Abdeslam sera jugé aux côtés de cinq de ses coaccusés de Paris, dont un absent. Les quatre autres attendus dans le box sont Mohamed Abrini, l'« homme au chapeau » qui avait abandonné son chariot d'explosifs à l'aéroport de Zaventem le 22 mars au matin avant de prendre la fuite, le Suédois Osama Krayem, le Tunisien Sofien Ayari et le Belgo-Marocain Ali El Haddad Asufi. 

Oussama Atar, commanditaire présumé des attentats du 13-Novembre, sera jugé à Bruxelles également par défaut, car présumé mort en Syrie. 

Comme Abdeslam les accusés déjà concernés par le procès parisien doivent être transférés vers la Belgique. Mohamed Abrini y est, lui, arrivé mardi et a été incarcéré dans une prison du pays, a confirmé l'un de ses avocats, Stanislas Eskenazi. 

Dans la perspective du procès, la justice belge souhaite réunir les accusés dans la nouvelle méga prison de Haren, près de Bruxelles, selon une source proche du dossier. 

Mais l'établissement, toujours en cours d'aménagement, n'a pas encore été livré à l'Administration pénitentiaire qui compte sur un accueil possible de ces détenus « normalement en septembre », a ajouté cette source. 

En attendant la mise à disposition des cellules de Haren, les prisonniers seront incarcérés dans différentes prisons belges. 

Salah Abdeslam avait été arrêté en Belgique le 18 mars 2016, après plusieurs mois de cavale. Il a été définitivement remis à la France en vertu d'un mandat d'arrêt européen un mois plus tard. Il reviendra effectuer sa peine en France, après le procès belge. 

Une fois toutes ses condamnation définitives, il lui sera juridiquement possible de demander à effectuer sa peine en Belgique, où il a grandi et où toute sa famille réside. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".