Inflation: dans l'alimentaire, la descente en gamme des consommateurs

Les commerçants expliquent soustraire "tout ce à quoi les clients sont prêts à renoncer", sauf la qualité, affirme la directrice des Marques de Carrefour Martine Loyer. (AFP)
Les commerçants expliquent soustraire "tout ce à quoi les clients sont prêts à renoncer", sauf la qualité, affirme la directrice des Marques de Carrefour Martine Loyer. (AFP)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Inflation: dans l'alimentaire, la descente en gamme des consommateurs

  • L'inflation pousse les consommateurs à revoir la composition de leur panier et à «glisser» vers les gammes de prix inférieures
  • L'inflation s'élevait à 5,8% sur un an en juin selon l'Insee, et à 5,7% dans l'alimentaire, forçant de nombreux ménages à «descendre en gamme» de prix pour rester dans les limites de leur budget

PARIS: Acheter la même quantité mais moins cher: l'inflation pousse les consommateurs à revoir la composition de leur panier et à "glisser" vers les gammes de prix inférieures, une situation qui profite aux enseignes identifiées comme les moins chères, ainsi qu'aux marques de distributeurs bon marché.

"Depuis le début de l'épisode d'inflation, on voit que ces produits-là montent très fort", dans un contexte où les consommateurs veulent "continuer à acheter à peu près la même quantité" en payant moins cher, relève l'experte en produits de grande consommation chez IRI, Emily Mayer.

L'inflation s'élevait à 5,8% sur un an en juin selon l'Insee, et à 5,7% dans l'alimentaire, forçant de nombreux ménages à "descendre en gamme" de prix pour rester dans les limites de leur budget.

Les spécialistes notent que la clientèle des marques nationales (MN) et du bio, plus onéreux, se tourne de plus en plus vers les marques de distributeur (MDD) telles que "Marque Repère" (E.Leclerc), "Bouton d'or" (Intermarché), "Reflets de France" (Carrefour). Ces références créées, détenues et vendues par les enseignes sont en moyenne 20 à 30% moins chères que les produits équivalents de grandes marques.

Selon une étude de l'Observatoire Société & Consommation, parmi les 39% de Français qui disent "restreindre" leurs dépenses alimentaires en 2022, 78% "renoncent aux grandes marques pour les MDD".

Parmi ces dernières, l'offre premier prix connaît la progression la plus rapide. "Top Budget" (Intermarché), "Éco+" (E.Leclerc) ou encore "Simple" (Carrefour) peuvent être "40 à 50% moins chères" que les marques nationales.

Les marques de distributeur, atout des enseignes face à l'inflation

Qu’est-ce qui distingue une tablette de chocolat Nestlé, une autre de marque Monoprix, ou "Marque Repère" ? A priori, peu de chose, mais la première est une marque nationale, les secondes des marques de distributeur, ou "MDD", et la différence est loin d’être neutre.

Les MDD, des lignes de produits créées, détenues et dont les caractéristiques sont définies par les enseignes qui en assurent la commercialisation pesaient en 2021 plus de 30% des produits de grande consommation (PGC) vendus en France, selon NielsenIQ.

Ce sont les "Marque Repère" (E.Leclerc), "Reflets de France" (Carrefour), "Labell" (Intermarché)... La plupart des distributeurs en possèdent une ou plusieurs.

Certaines couvrent les recettes régionales, d'autres les articles de base premier prix, les produits bio, le bricolage... Et différentes gammes de prix.

Dans les enseignes comme Netto ou Lidl, elles représentent même la majorité des références mises en rayon, voire l'intégralité pour Aldi.

En raison de la forte inflation, elles sont particulièrement mises en avant par les enseignes: les marques de distributeur du coeur de marché sont en général 20 à 30% moins chères que leur équivalent en marque nationale.

"Le principe des marques de distributeur est d'offrir une alternative aux marques nationales avec un niveau de qualité équivalent pour un prix inférieur", résume le président des marques de distributeurs alimentaires d'E.Leclerc, Fabrice Hersent.

Elles peuvent même être 50% moins chères pour les marques de distributeur dites "économiques" comme "Top Budget" (Intermarché), "Tous les jours" (Casino) ou "Éco+" (E.Leclerc), explique l'experte en produits de grande consommation d'IRI, Emily Mayer.

Les commerçants expliquent soustraire "tout ce à quoi les clients sont prêts à renoncer", sauf la qualité, affirme la directrice des Marques de Carrefour Martine Loyer.

Les marques de distributeur les moins chères "ne bénéficient pas toujours des dernières innovations packaging comme des ouvertures faciles", relève Fabrice Hersent. Ni des mêmes campagnes promotionnelles que les grandes marques.

«Notre cahier des charges»

Il existe une autre différence de taille: alors que les produits de marques nationales font l'objet de négociations annuelles entre commerçants et industriels, les marques de distributeur fonctionnent par appels d'offre à durée variable, ou négociation de gré à gré.

"Vous mettez votre cahier des charges en termes de qualité (...) et vous l'envoyez aux différents fabricants, fournisseurs, qui peuvent faire ce produit-là", détaille le président d'Intermarché-Netto, Vincent Bronsard.

Les contrats restent assez flexibles, grâce à la relation "en direct" qui unit les distributeurs et leurs fournisseurs. "En termes de négociations, ça se fait tous les jours", "il y a ce partenariat permanent" surtout en période de forte variation des prix, indique la directrice des Marques de Carrefour, Martine Loyer.

"Vous n'avez pas cet échange là sur une marque nationale, parce que c'est un produit acheté sur catalogue", développe-t-elle. "Là, c'est notre produit, avec notre cahier des charges et donc on peut faire des arbitrages ensemble" sur les coûts, voire "simplifier un produit".

Nouveaux clients 

Carrefour et E.Leclerc ont ainsi enregistré en juin une nette hausse des ventes de leurs marques "économiques" (+15% et +16%), par rapport à la même période en 2021, ont-ils indiqué.

"Les plus touchés (par l'inflation) sont en train de se réfugier dans les premiers prix", commente la directrice des Marques de Carrefour, Martine Loyer.

Le rebond est "d'autant plus net que ces produits-là étaient en recul" ces dernières années, observe Emily Mayer, d'IRI. Les consommateurs ressentaient moins le besoin d'acheter à bas prix car "on avait un pouvoir d'achat qui progressait", renchérit le président d'Intermarché-Netto, Vincent Bronsard.

"Dans le contexte inflationniste" actuel, les magasins identifiés comme les moins chers et qui commercialisent en majorité leurs propres marques conquièrent de nouvelles clientèles, selon le panéliste Kantar.

Lidl, ex-discounter, est le plus dynamique. Il a recruté 784 000 nouveaux foyers entre le 16 mai et le 12 juin, contre 430 000 nouveaux clients pour son principal concurrent Aldi.

Pour Netto, sur ce même créneau, la fréquentation a aussi bondi, indique Vincent Bronsard. L'enseigne a attiré en six mois "1,4 million" de nouveaux clients.

L'inflation, alliée inattendue des courses anti-gaspi

Dates courtes, produits "moches", particulier à particulier... le secteur de l'anti-gaspi surfe sur la hausse des prix pour s'imposer comme une nouvelle "routine de consommation", entre perspectives d'économies et quête du manger mieux.

Depuis le 7 juillet, l'hypermarché Carrefour de Montesson (Yvelines) est devenu un refuge pour produits "moches". Concombre tordu, poivron rouge taché de vert ou camembert un peu trop léger pour en revendiquer l'appellation, ces articles jusque-là sans débouchés ont trouvé une place en rayon.

Circonspects dans un premier temps, les curieux font les yeux ronds devant leur prix: "20 à 25% moins cher" que leur équivalent coeur de marché, affirme le magasin.

L'initiative anti-gaspi tombe à point nommé alors que l'inflation s'élevait à 5,8% sur un an en juin selon l'Insee, et à 5,7% dans l'alimentaire.

"C'est une opportunité d'achat" pour des clients qui se seraient autrement privés de viande ou de fruits à cause de la hausse des prix, a expliqué lors d'une visite le directeur RSE (responsabilité sociétale et environnementale) de Carrefour, Bertrand Swiderski.

L'objectif est d'avoir une "offre moins standardisée", a poursuivi le cofondateur de "Nous anti-gaspi" Charles Lottmann, partenaire du projet et créateur de la gamme. "Souplesse" sur l'aspect des produits, "dates courtes" ou "poids variable", celle-ci a été victime de son succès et les étals dévalisés, a assuré M. Swiderski.

Nouvelle routine 

Les achats anti-gaspi étaient d'abord perçus comme un "engagement écologique", estime Jean Moreau, cofondateur de l'application spécialisée dans les invendus, Phenix. Mais ils "sont en train de devenir une routine de consommation" en réponse "à la problématique du pouvoir d'achat", ajoute-t-il.

"On a en moyenne 12% d'inscriptions en plus" par mois depuis le début de l'année par rapport à l'année précédente, poursuit M. Moreau. L'application a dépassé les 4 millions d'utilisateurs en séduisant de nouveaux profils comme les personnes âgées et en renforçant sa base d'étudiants, attirés par les ristournes de "50% au minimum".

La tendance est encore plus forte chez le leader du secteur, TooGoodToGo. "Rien qu'au mois de juin, les téléchargements ont bondi de 42% par rapport à juin 2021" et la fréquence d'achat augmente, a indiqué à l'AFP sa directrice France, Sarah Chouraqui.

Déjà familier de ces plateformes, Fabien Da Silva, alternant en informatique de 24 ans, multiplie les commandes pour réduire les effets de la hausse des prix sur sa consommation. "Je prends régulièrement un panier contenant 3 à 4 articles de viande, j'évite de les acheter en supermarché car je ne peux pas me le permettre", développe-t-il.

"Je commande quasiment tous les jours", témoigne de son côté Thomas, cadre de 47 ans qui souhaite garder son anonymat pour des raisons professionnelles. "Le chômage partiel a réduit mon train de vie", développe-t-il, les paniers anti-gaspi lui permettent ainsi de "manger pour 5 à 8 euros par jour", contre "15 à 20 euros" auparavant, de quoi réduire les effets de l'inflation.

Particulier à particulier 

La dynamique s'est propagée à des réseaux locaux plus confidentiels, qui prônent des échanges directs entre petits producteurs et clients, voire de particulier à particulier.

Il s'agit de "remettre au goût du jour cette pratique qu'on avait, de donner (ou vendre à prix cassé) les légumes qu'on avait en trop dans son jardin, quand on ne pouvait pas les consommer", explique Inès Bazillier de Fruit and Food.

Née il y a un an et implantée surtout dans le sud-est, la start-up a recruté un quart de ses 8.000 membres ces dernières semaines, boostée par une envie constante des Français de manger "sain et local" malgré la hausse des prix.

Certains "payent pour un kilo d'abricots mais repartent avec une caisse de cinq kilos" grâce à la générosité du jardinier, d'autres viennent chez l'habitant "cueillir directement sur l'arbre, et gratuitement", s'amuse Mme Bazillier, qui dénombre autant d'habitués des circuits courts que d'utilisateurs "en recherche de bons plans".

Qualité «quasiment similaire»

Les marques de distributeur dites "classiques" (par opposition aux premiers prix) ont retrouvé leur vitalité depuis le début de la crise inflationniste, attirant toutes sortes de publics, y compris des ménages au pouvoir d’achat plus élevé.

Ces produits sont longtemps restés impopulaires: les consommateurs rechignaient à les mettre dans leur panier, redoutant une qualité moins bonne que celle proposée par les grandes marques, ou butaient sur le manque de choix.

La valeur nutritionnelle est pourtant "quasiment similaire", rassure la nutritionniste Anne-Laure Laratte, en particulier sur les aliments de base (riz, pâtes, thon en boite...). "La différence se fait surtout sur le marketing" et sur la composition des "produits transformés".

Avec l'inflation, les distributeurs étendent leur offre et remettent leurs propres marques en évidence, avec la promesse de payer moins cher sans perdre en qualité.

"Ce n'est pas triste" d'acheter des marques de distributeur, conclut Vincent Bronsard. "Si la crise s'arrête, nous allons retrouver les tendances comme le bio, le +mieux manger+". Mais pour l'heure, des habitudes d'économies sont prises. "Et elles vont rester", prédit-il.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.