NEW YORK: L'organisation professionnelle NFTC a demandé au gouvernement américain de revenir sur sa décision de mettre fin à un accord fiscal entre Etats-Unis et Hongrie, qui intervient sur fond de veto hongrois à un mécanisme d'impôt minimum global.
"Annuler cette convention fiscale à cause des réserves de la Hongrie relatives à une directive européenne serait contre-productif", a fait valoir, dans un communiqué publié mardi, Jake Colvin, président du Conseil national du commerce international.
Le département du Trésor américain a annoncé vendredi son intention d'annuler cette convention, qui lie les deux pays depuis 1979. Il a fait valoir que "les bénéfices" de cet accord "(n'étaient) plus réciproques", selon un porte-parole.
En 2016, le gouvernement du Premier ministre Viktor Orban a abaissé le taux d'imposition des sociétés de 19% (hors petites entreprises) à 9%, adoptant ainsi la fiscalité la plus avantageuse parmi les 27 pays de l'UE.
Aux Etats-Unis, le taux d'imposition sur les sociétés est de 21%, même si, dans les faits, beaucoup d'entreprises se situent en-dessous de ce seuil.
Selon S&P Global, les 500 compagnies cotées qui composent l'indice boursier S&P 500 ont affiché un taux d'imposition de 17,54% au premier trimestre.
En l'état, la convention induit "des pertes significatives de revenus fiscaux pour les Etats-Unis, avec des retombées modestes pour les entreprises américaines et leurs investissements en Hongrie", a indiqué le porte-parole.
Pour Jake Colvin, l'annulation de la convention "va créer de l'incertitude et pénaliser les entreprises et travailleurs des deux pays".
La décision intervient alors que la Hongrie s'est opposée, le 17 juin, à la transposition en droit européen du principe de taux d'imposition minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales, soutenue par l'ensemble des autres Etats membres.
La semaine dernière, le Parlement européen a voté une résolution qui dénonce ce veto.
Le principe d'un taux d'imposition minimum commun à tous les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), adopté en octobre par 136 pays membres, a été activement soutenu par l'actuelle secrétaire au Trésor, Janet Yellen.
L'adoption de ce mécanisme aux Etats-Unis est néanmoins toujours bloquée au Congrès, où elle fait face à l'opposition de nombreux élus républicains, notamment au Sénat.