BRUXELLES: La famille d'un travailleur humanitaire belge détenu « arbitrairement » dans une prison iranienne depuis près de cinq mois a imploré la Belgique de « faire tout ce qu'il faut » pour le libérer, dans un message vidéo transmis lundi aux médias.
L'arrestation le 24 février à Téhéran d'Olivier Vandecasteele, 41 ans, a été rendue publique la semaine dernière par le ministre belge de la Justice, sur fond de débat parlementaire sur un traité controversé de transfèrement de prisonniers conclu avec l'Iran.
Dans ce message vidéo, Nathalie Vandecasteele, une des soeurs d'Olivier, insiste sur la détérioration de sa santé, physique et psychologique, tandis que sa mère, Annie, réprime des sanglots en implorant aussi l'aide des autorités belges.
« Alors qu'il est innocent, il croupit depuis presque cinq mois en isolement complet. Il a passé deux mois sans même un matelas, dans une cellule éclairée 24 heures sur 24, et subit quotidiennement une pression psychologique avec des interrogatoires », dénonce Nathalie Vandecasteele, dans cette vidéo montrant les parents et les deux soeurs de l'otage.
« Suite à la deuxième visite consulaire nous avons appris qu'Olivier a fortement maigri et qu'il souffre d'une infection au pied », poursuit-elle.
« Aujourd'hui Olivier a besoin de votre soutien (...) Il est inconcevable pour notre famille de penser que notre Belgique démocratique ne fasse pas tout ce qu'il faut pour sortir des prisonniers innocents de pays tels que l'Iran », ajoute-t-elle.
Le cas de M. Vandecasteele est au cœur d'un imbroglio politique en Belgique, où le gouvernement veut faire ratifier ce mois-ci par le Parlement un traité sur le « transfèrement de personnes condamnées » conclu avec l'Iran. Ce texte est présenté comme « un instrument de collaboration » bilatérale sur la question des détentions arbitraires dans ce pays.
Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a admis que cet otage belge francophone n'entrait pas dans le champ d'application du traité --qui concerne des personnes définitivement condamnées--, mais que celui-ci va néanmoins permettre de dialoguer avec Téhéran.
Les détracteurs du texte, dans l'opposition belge et surtout dans les rangs des opposants iraniens et de leurs soutiens, y voient une porte ouverte à la remise à Téhéran, et à une possible grâce, d'un agent du renseignement iranien condamné en 2021 en Belgique à 20 ans de prison pour terrorisme.
Ce dernier, Assadollah Assadi, qui agissait à l'époque sous couverture diplomatique (en poste à l'ambassade de Vienne), a été reconnu coupable par le tribunal d'Anvers (nord) d'avoir orchestré un projet d'attentat à l'explosif qui devait viser le 30 juin 2018 en France le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). La procédure a été vivement dénoncée par Téhéran, mais l'intéressé n'a pas fait appel du jugement.