L'avenir sombre de Twitter, jouet rejeté par Elon Musk

Les experts ne voient pas quel prix pourrait mettre d'accord Elon Musk et Twitter à ce stade, alors que l'action de la plateforme a perdu plus d'un quart de sa valeur depuis fin avril (Photo, AFP).
Les experts ne voient pas quel prix pourrait mettre d'accord Elon Musk et Twitter à ce stade, alors que l'action de la plateforme a perdu plus d'un quart de sa valeur depuis fin avril (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 10 juillet 2022

L'avenir sombre de Twitter, jouet rejeté par Elon Musk

  • Elon Musk a adressé vendredi une lettre à Twitter, annonçant qu'il mettait fin à l'accord passé en avril pour racheter la plateforme au prix de 54,20 dollars par action
  • Il reste la possibilité que le multimilliardaire cherche en réalité encore à renégocier le prix à la baisse

SAN FRANCISCO: Convoité puis rejeté par l'homme le plus riche du monde, Twitter fait maintenant face à une bataille juridique que le conseil d'administration a toutes les chances de gagner, mais dont l'entreprise ne sortira pas indemne.

"C'est l'une des affaires économiques les plus folles que j'ai jamais vues. Depuis le début on dirait un spectacle de cirque, et c'est en train de se finir comme dans un cirque", a réagi l'analyste Dan Ives, de Wedbush, pour l'AFP.

Elon Musk a adressé vendredi une lettre à Twitter, annonçant qu'il mettait fin à l'accord passé en avril pour racheter la plateforme au prix de 54,20 dollars par action, soit 44 milliards de dollars en tout.

Mais ce genre de contrat est "conçu pour empêcher les acheteurs de paniquer et de décider de se retirer", rappelle Ann Lipton, professeure de droit à la Tulane University.

Le patron de Tesla et SpaceX présente plusieurs arguments: le conseil d'administration (CA) aurait minimisé le nombre de comptes inauthentiques actifs sur la plateforme, et ne lui aurait pas fourni toutes les informations nécessaires pour évaluer correctement le problème des spams.

Les avocats d'Elon Musk évoquent aussi des licenciements récents d'employés de Twitter et le gel des recrutements, contraires selon eux à l'obligation pour l'entreprise de continuer à fonctionner normalement.

Ce ne sont pas des motifs suffisants, estime la spécialiste en droit des affaires.

"Musk est en train de chercher la petite bête dans l'accord. Mais pour les 'fausses déclarations', par exemple, il ne faut pas juste prouver qu'elles sont fausses, mais aussi qu'elles remettent drastiquement en cause les fondamentaux économiques de la société", détaille-t-elle.

"Du point de vue légal, il semble clair que Musk a tort", ajoute-t-elle.

Tout à perdre

Il reste la possibilité que le multimilliardaire cherche en réalité encore à renégocier le prix à la baisse.

Cette tactique avait été utilisée avec succès par LVMH: il y a deux ans, le géant mondial du luxe avait rompu les fiançailles avec Tiffany avant d'obtenir un rabais.

Mais les experts ne voient pas quel prix pourrait mettre d'accord Elon Musk et Twitter à ce stade, alors que l'action de la plateforme a perdu plus d'un quart de sa valeur depuis fin avril.

"Les deux parties ont beaucoup à perdre", souligne Ann Lipton.

Si Twitter gagne devant les tribunaux, le fantasque homme d'affaires devra, au minimum, payer quelques milliards de dollars de dommages.

Au pire, il pourrait être contraint d'honorer son engagement et de racheter le groupe californien au prix de départ, exorbitant par rapport à la valorisation actuelle, et ce alors que sa fortune a fondu de quelques dizaines de milliards de dollars ces derniers mois.

Mais cette victoire pour les actionnaires laisserait l'entreprise et l'emblématique réseau social aux mains d'Elon Musk.

Or sa vision n'est pas du tout alignée avec celle de nombreux salariés, utilisateurs et annonceurs, dont dépend le modèle économique de ce service.

"Twitter est en moins bon état qu'il y a six mois, mais sur le long terme il vaut quand même mieux qu'il n'appartienne pas à Musk", considère Carolina Milanesi.

Oiseau bleu humilié

"Ce serait comme de donner un jouet à un enfant capricieux qui n'en veut plus et ne sait pas quoi en faire, et finit par l'oublier dans un coin", continue l'analyste de Creative Strategies. L'oiseau bleu "s'éteindrait lentement et douloureusement".

Le procès devrait durer des mois, d'autant qu'Elon Musk va faire traîner les choses, selon Ann Lipton.

L'entrepreneur libertarien, suivi par plus de 100 millions de personnes sur la plateforme, "va chercher à les humilier, et ce sera démoralisant pour les employés", avance-t-elle.

Il a déjà harcelé le service à coup de tweets très critiques, de moqueries et de suggestions farfelues, encouragé par ses nombreux fans.

Pour Twitter, "cela va être une bataille sur tous les fronts, pour garder leurs ingénieurs, pour ne pas perdre du terrain, pour préserver leur image de marque et faire face aux questions des investisseurs", élabore Dan Ives.

Contrairement à ses voisins de la Silicon Valley, le réseau des gazouillis n'est jamais devenu une machine lucrative, capable de transformer l'attention des usagers en recettes publicitaires astronomiques.

"Ces derniers mois, Twitter n'a pas pu se concentrer sur son activité. Ils vont se retrouver avec les mêmes problèmes qu'ils avaient avant Musk", constate Debra Williamson de eMarketer.

"La croissance des utilisateurs ralentit. Et les revenus de la pub progressent à la marge, mais le groupe fait maintenant face à un ralentissement de l'économie mondiale qui affecte les budgets publicitaires sur tous les réseaux sociaux".


Autrefois prospère, Hong Kong peine aujourd'hui à combler ses déficits publics

Cette photo prise le 21 février 2025 montre une vue aérienne d'immeubles d'habitation dans le quartier de Kai Tak à Hong Kong. Hong Kong est confronté à son test fiscal le plus difficile depuis trois décennies, après trois années de déficits colossaux, et les experts exhortent le gouvernement à procéder à des coupes prudentes alors que l'économie vacille. (Photo par Peter PARKS / AFP)
Cette photo prise le 21 février 2025 montre une vue aérienne d'immeubles d'habitation dans le quartier de Kai Tak à Hong Kong. Hong Kong est confronté à son test fiscal le plus difficile depuis trois décennies, après trois années de déficits colossaux, et les experts exhortent le gouvernement à procéder à des coupes prudentes alors que l'économie vacille. (Photo par Peter PARKS / AFP)
Short Url
  • Le territoire chinois, connu pour sa fiscalité avantageuse, a enregistré une série de déficits annuels de plus de 15 milliards d'euros sur trois des quatre dernières années.
  • Singapour et Hong Kong ont toutes deux connu d'importants déficits en 2020. Mais contrairement au territoire chinois, la cité-État a depuis lors maîtrisé ses dépenses et dépassé ses objectifs budgétaires.

HONG-KONG : Malgré sa traditionnelle réputation d'opulent centre financier, Hong Kong se retrouve confrontée à une situation budgétaire la plus difficile en trois décennies, avec des déficits difficiles à juguler alors que l'économie vacille.

Le territoire chinois, connu pour sa fiscalité avantageuse, a enregistré une série de déficits annuels de plus de 15 milliards d'euros sur trois des quatre dernières années, sans toutefois atteindre les 252 milliards de dollars hongkongais (30,9 milliards d'euros) de l'exercice fiscal 2020-2021, en pleine pandémie de Covid-19.

La dernière série de déficits à Hong Kong remontait à la période post-crise financière asiatique de la fin des années 1990.

Avant de dévoiler son prochain budget mercredi, Paul Chan, le secrétaire aux Finances de la région administrative spéciale (RAS) de Chine, a déclaré être convaincu que Hong Kong renouera avec les excédents d'ici environ trois ans, à mesure que les dépenses publiques se stabiliseront.

Mais pour Anthony Cheung, ancien secrétaire aux Transports et au Logement, la situation n'est « pas seulement due aux cycles économiques » provoqués par la pandémie de Covid-19 : « Si l'on compare Hong Kong à d'autres économies de la région, comme Singapour, ces dernières s'en sortent beaucoup mieux. »

Singapour et Hong Kong ont toutes deux connu d'importants déficits en 2020. Mais contrairement au territoire chinois, la cité-État a depuis lors maîtrisé ses dépenses et dépassé ses objectifs budgétaires.

- Crise foncière -

Victime de la crise qui touche ses promoteurs immobiliers, Hong Kong se retrouve face à une équation délicate pour réduire ses dépenses, alors que la Chine, dont la croissance ralentit, est confrontée à des tensions commerciales croissantes avec les États-Unis de Donald Trump.

La Loi fondamentale de Hong Kong, qui fait office de Constitution, impose au gouvernement local de « s'efforcer d'atteindre l'équilibre budgétaire », vestige de la période coloniale britannique durant laquelle le marché a pu rester pratiquement à l'abri de l'intervention de l'État.

Après sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong a continué à maintenir les impôts à un faible niveau et a rempli ses caisses grâce aux recettes foncières.

Cependant, les promoteurs immobiliers rencontrent des difficultés depuis plusieurs années et Hong Kong n'a perçu que 2,4 milliards d'euros de recettes foncières en 2021, contre un pic de plus de 20 milliards en 2018.

Selon Yang Liu, professeur associé de finance à l'université de Hong Kong, ce déclin représente « la majorité de la baisse des revenus » de la ville. « Nous avons un marché foncier très inactif et des prix de l'immobilier en baisse », souligne-t-il auprès de l'AFP.

Hong Kong dispose encore d'une bonne quantité de réserves et sa dette publique reste faible par rapport à la plupart des économies du monde, ce qui lui permet d'emprunter facilement sur les marchés.

- Moins de fonctionnaires ? -

Mais les déficits accumulés ces dernières années ont alimenté le débat sur la manière de dépenser moins.

Le budget que doit dévoiler le secrétaire aux Finances devrait afficher un déficit inférieur à 100 milliards de dollars de Hong Kong (12,25 milliards d'euros).

Edmund Wong, membre du Conseil législatif de Hong Kong, a mis en garde contre une baisse des salaires des fonctionnaires, qui, selon lui, pourrait inciter les employeurs du secteur privé à faire de même.

Il a néanmoins exhorté le gouvernement à réduire ses dépenses, estimant auprès de l'AFP que des coupes « considérables » dans les effectifs de fonctionnaires sont possibles « à long terme ».

Les autorités ont indiqué qu'elles poursuivraient un plan massif d'infrastructures dans le nord de Hong Kong, mais ont renoncé à un autre projet de création d'îles artificielles.

Les déficits pourraient également amener Hong Kong à reconsidérer ses sources de revenus, bien que les discussions passées concernant l'élargissement de la taxation des biens et services n'aient pas abouti.

Pour dynamiser son économie, Hong Kong cherche des opportunités dans la région du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est.

Mais selon l'ex-ministre Cheung, la richesse du territoire dépend du regard que les investisseurs portent sur son statut de plaque tournante de l'économie régionale et mondiale.

La réputation internationale de Hong Kong a souffert de la répression des manifestations pro-démocratie en 2019 par Pékin, qui a imposé une loi sur la sécurité nationale l'année suivante.

« Nous devons continuer à présenter Hong Kong comme une ville qui accueille toutes sortes de points de vue et de personnes, tant qu'elles restent dans les limites de la législation sur la sécurité nationale », plaide M. Cheung. 


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
Short Url
  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Short Url
  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com