Maroc: la nouvelle vie des écoles coraniques de Fès

Une femme visite la Bou Inania Madrasa, une école théologique construite entre 1350 et 1355 après JC, dans l'ancienne ville marocaine de Fès le 8 juin 2022. (photo, AFP)
Une femme visite la Bou Inania Madrasa, une école théologique construite entre 1350 et 1355 après JC, dans l'ancienne ville marocaine de Fès le 8 juin 2022. (photo, AFP)
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Publié le Samedi 09 juillet 2022

Maroc: la nouvelle vie des écoles coraniques de Fès

  • Bou Inania, du nom du sultan de la dynastie mérinide Abou Inan Faris (1329-1358), est la plus célèbre médersa de Fès, dépositaire de la civilisation arabo-andalouse, où les élèves pouvaient à la fois loger et étudier
  • Les visiteurs sont fascinés par les versets du Coran et poèmes arabes peints sur les zelliges, les carreaux de faïence marocains

FÈS, Maroc : Mouad Souief est très fier d'habiter la médersa Bou Inania, école coranique récemment rénovée au coeur de la vieille ville médiévale de Fès, l'ancienne capitale du royaume du Maroc.

L'étudiant de 25 ans se sent «l'héritier de l'histoire prestigieuse» de cette médersa fondée au XIVe siècle, réhabilitée depuis 2017 et qui a renoué avec sa tradition multiséculaire d'un islam du «juste milieu».

Bou Inania, du nom du sultan de la dynastie mérinide Abou Inan Faris (1329-1358), est la plus célèbre médersa de Fès, dépositaire de la civilisation arabo-andalouse, où les élèves pouvaient à la fois loger et étudier.

Mouad occupe une des 40 chambres d'étudiants de l'école installée dans les murs de la vénérable université Al-Qaraouiyine.

La plus vieille au monde selon certains historiens -- construite en 859, sous la dynastie idrisside --, elle héberge cinq autres médersas, restaurées récemment dans le cadre du programme de sauvegarde des sites historiques de Fès délaissés ou menacés de ruine.

Les étudiants partagent ce patrimoine avec les touristes qui découvrent les patios à ciel ouvert, les fontaines et les murs colorés de mosaïques.

Ce site témoigne de «l'âge d'or» de Fès, redevenue capitale du royaume sous la dynastie des Mérinides qui a régné du XIIIe au XVe siècle, contrôlant épisodiquement d'autres parties du Maghreb et de la péninsule ibérique, après avoir été éclipsée par Marrakech pendant trois siècles.

- Lieu de savoir -

La médersa Bou Inania est située près de Bab Boujloud, une des portes de la Vieille ville.

C'est l'une des premières étapes d'un circuit touristique, qui inclut deux autres écoles renommées, Cherratine et Attarine, également restaurées.

«Spirituelle et authentique ! C'est ce que me disent souvent les touristes qui visitent Fès», explique la guide Sabah Alaoui, en faisant découvrir la Bou Inania à deux touristes espagnoles.

Les visiteurs sont fascinés par les versets du Coran et poèmes arabes peints sur les zelliges, les carreaux de faïence marocains.

«On peut y lire un vers qui parle au nom de l'école: +Je suis un lieu de savoir, sois le bienvenu+», explique Lhaj Moussa Aouni, professeur d'histoire et d'archéologie islamiques à l'université de Fès.

«Ces écoles étaient des annexes de la grande université Al-Qaraouiyine», rappelle M. Aouni. «En plus des sciences islamiques et de la littérature arabe, on y étudiait les mathématiques, la médecine, la mécanique et la musique».

En sortant de la médersa Boua Inania, au bout d'une ruelle bordée de boutiques d'artisanat, trône la mosquée Al-Quaraouiyine, qui remonte au développement de Fès au IXe siècle, inséparable de l'université.

- «Un modèle d'islam ouvert» -

«Tous les savants qui comptaient dans l'Occident islamique sont passés par Al Quaraouiyine», souligne le professeur Aouni.

Averroès, Ibn Khaldoun... Mais elle attirait aussi des étudiants européens comme le Français Gerbert d'Aurillac, mathématicien et mécanicien, futur pape Sylvestre II, le pape de l'An mil (999-1003).

C'est l'époque où rayonnent les cités de Fès, Marrakech, Tlemcen et Oran (Algérie), Kairouan (Tunisie) et les royaumes musulmans d’Andalousie.

L'université conserve des traces des savants et philosophes dans sa bibliothèque fondée au XIVe siècle et qui contient environ 4.000 manuscrits «parmi les plus anciens du monde islamique», précise son conservateur Abdelfattah Boukchouf.

Le calme que dégage la salle de lecture –- agrandie au XXe siècle par le roi Mohammed V -- contraste avec l'incessant brouhaha des artisans du quartier.

Parmi ses trésors conservés dans une pièce spéciale, un manuscrit du XIIe siècle de médecine d'Ibn Tofail ou encore un exemplaire du «Kitab al-ibar», le «Livre des exemples» de l'historien philosophe tunisien Ibn Khaldoun (1332-1406), qu'il a lui-même offert à la bibliothèque.

Modernisée, elle a été dotée d'un laboratoire «afin de restaurer les parties endommagées et prolonger la durée de vie des manuscrits», explique sa directrice, Sabah El Bazi.

La réhabilitation des médersas de Fès participe aussi des efforts du Maroc pour promouvoir une éducation religieuse «du juste milieu» afin de répondre aux courants extrémistes islamistes.

Ainsi, parallèlement à la restauration, a été lancé à l'université d'Al-Qaraouiyine un nouveau cursus de cinq ans qui aboutit à un diplôme de hautes études de sciences islamiques. Il est ouvert aux bacheliers après un concours et un test de mémorisation du Coran.

«Nous étudions les différentes sciences islamiques, les religions comparées, les langues française, anglaise et hébraïque, tout ce qui peut nous permettre de s'ouvrir à d'autres cultures», explique l'étudiant Mouad dans sa petite chambre qu'il «préfère à sa maison».

«Nous devons d'être l'exemple d'un islam tolérant et au niveau des grands érudits qui sont passés par ici», plaide-t-il.


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com