TUNIS: Deux cent dix-neuf mille Tunisiens se sont inscrits cette année au pèlerinage de la Mecque. À l’instar des autres pays musulmans, la Tunisie renoue cette année avec le Hajj, le pèlerinage à La Mecque, l’un des cinq piliers de l’islam, après une pause forcée de deux ans imposée par la pandémie de Covid-19. Cette année, le Hajj a commencé durant la troisième semaine de juin et culminera le 9 juillet, jour de l’Aïd el-Kebir, marqué par le sacrifice du mouton.
Toutefois, la pandémie est loin d’être terminée, et elle impacte cette reprise en obligeant les autorités à imposer des mesures de sécurité sanitaires (attestation de vaccination et test PCR négatif datant de moins de soixante-douze heures) et, surtout, à réduire le nombre de pèlerins. Alors qu’on en enregistrait près de 2,5 millions de pèlerins avant la pandémie, ils ne seront qu’un million cette année.
Traditionnellement difficile en raison d’une demande toujours plus importante, l’organisation du Hajj a été rendue encore plus compliquée cette année pour les autorités, comme l’a souligné le ministre des Affaires religieuses, Brahim Chaïbi, lors d’une interview sur la télévision nationale Wataniya 1. «Dans le passé, la préparation du Hajj s’étalait sur des mois. On commençait les préparatifs en décembre pour un pèlerinage en août. Cette année, nous avons eu les informations sur les modalités d’organisation le 9 avril, et nous avons publié notre note d’orientation le 11 avril. Les préparatifs ont commencé en juin et les gens vont effectuer le pèlerinage le même mois», rappelle le ministre.
La deuxième difficulté rencontrée par les autorités a été l’établissement de la liste des candidats au Hajj. Le quota alloué à la Tunisie cette année est de 4 972 pèlerins, soit une baisse de 45 % par rapport à 2019. Or, 219 000 Tunisiens ont demandé à y figurer.
Les Tunisiens ont eu un mois (du 20 octobre au 21 novembre 2021) pour faire acte de candidature en s’inscrivant sur un site dédié du ministère des Affaires religieuses.
Défini tous les ans par une note d’orientation publiée avant le pèlerinage, le processus de sélection est bien rodé. Le tri est effectué par un prédicateur dans chacune des 264 délégations (l’équivalent de la sous-préfecture en France) que compte le pays.
À la différence de l’Omra, on ne peut effectuer le Hajj qu’une fois dans sa vie. Auparavant, les autorités avaient pour habitude d’accorder la priorité aux plus âgés. Mais l’Arabie saoudite ayant mis fin au pèlerinage pour les plus de 65 ans, l’âge est devenu un facteur disqualifiant.
Comme tous les ans, le prix du Hajj a été jugé par certains trop élevé et il a fait l’objet de contestations. «Le prix du pèlerinage reste élevé, mais on l’a baissé», souligne le ministre des Affaires religieuses. Les autorités ont donc dû faire un effort sur ce point, en agissant sur le seul paramètre sur lequel elles ont prise: le transport aérien. Le prix du billet d’avion a ainsi été baissé de 3 500 à 3 100 dinars (1 dinar tunisien = 0,31 euro).