«Les frontières tuent»: plusieurs manifestations en Espagne pour protester après le drame de Melilla

Des migrants lors d'une manifestation contre le racisme à Rabat, la capitale marocaine, le 28 juin (Photo, AFP).
Des migrants lors d'une manifestation contre le racisme à Rabat, la capitale marocaine, le 28 juin (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

«Les frontières tuent»: plusieurs manifestations en Espagne pour protester après le drame de Melilla

  • La justice marocaine a engagé des poursuites contre 65 migrants en situation irrégulière
  • A Madrid, plusieurs centaines de personnes ont repris les slogans du mouvement «Black Lives Matter»

MADRID: Plusieurs manifestations ont eu lieu dans diverses villes d'Espagne et à Rabat vendredi soir pour protester après le drame de Melilla qui a coûté la vie à au moins 23 migrants africains ayant tenté de pénétrer le 24 juin dans cette enclave espagnole au nord du Maroc.

A Barcelone (nord-ouest), Malaga (sud), Vigo, Saint-Sébastien ou La Corogne (nord-est) ou dans la ville même de Melilla où s'est déroulée la tragédie, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à l'appel de nombreux collectifs qui voulaient dénoncer "les politiques migratoires, matérialisées dans la brutalité policière et la militarisation des frontières".

Dans la capitale marocaine, quelques dizaines de représentants du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc et d'associations d'aide aux migrants ont manifesté devant le parlement pour que Rabat "cesse de jouer le rôle du gendarme de l'UE".

"Nous demandons l'arrêt de la politique migratoire financée par l'Union européenne, l'ouverture d'une enquête indépendante et la restitution des corps aux familles", a expliqué à l'AFP le militant Mamadou Diallo.

"Les Européens nous ont colonisés et nous ont tout pris pour se développer. Aujourd'hui, si nous partons chez eux, c'est que nous avons le droit de partir", a estimé M. Diallo.

La justice marocaine a engagé des poursuites contre 65 migrants en situation irrégulière, en majorité des Soudanais, accusés d'avoir pris part à la tentative d'entrée massive il y a une semaine dans l'enclave de Melilla à partir du Maroc.

Cette tentative de passage en force a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, "au moins 37", selon des ONG.

Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et Ceuta et Melilla, les seules frontières de l'UE sur le continent africain, et il a provoqué l'indignation internationale, avec notamment des propos d'une sévérité rare de la part de l'ONU, ainsi que l'ouverture de deux enquêtes en Espagne et une mission d'information au Maroc.

«Gendarme de l'UE»

A Madrid, plusieurs centaines de personnes ont repris les slogans du mouvement "Black Lives Matter" et scandé "Aucun être humain n'est illégal !", "Les antiracistes sont là !" ou encore "Union européenne, responsable criminelle !" et brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Les frontières tuent".

"Ce pays me fait honte", a lâché Carmen Reco, 77 ans présente après cette "injustice qui a donné lieu à l'assassinat de migrants parce qu'ils essayaient d'entrer en Espagne".

Renzo Rupay, qui travaille dans les transports, a été choqué par "les images de la frontière" : "Moi aussi, je suis un migrant, arrivé avec des papiers enfant. Tout le monde n'a pas la possibilité d'arriver légalement en Espagne", explique cet homme de 28 ans, énervé que Madrid "rejette la faute" sur des pays comme le Maroc.

"Ce n'est pas normal qu'autant de gens meurent. On parle de vies humaines, de gens qui fuient la guerre et on les tue à la frontière", surenchérit Eva Ruiz, une étudiante de 24 ans.

Selon Rabat, les victimes ont péri "dans des bousculades et en chutant" du haut de la grille métallique qui sépare le Maroc de Melilla, au cours d'un "assaut marqué par l'usage de méthodes très violentes de la part des migrants".

Mais des images étaient rapidement apparues, celles de "corps jonchant le sol dans des mares de sang, de membres des forces de sécurité marocaines (...) frappant des gens et de membres de la Garde civile espagnole tirant du gaz lacrymogène sur des hommes accrochés à des grillages", selon l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Ce nouveau drame migratoire aux portes de l'UE survient après que Madrid et Rabat ont normalisé à la mi-mars leurs relations à la suite d'une brouille diplomatique de près d'un an à propos de la question du territoire disputé du Sahara occidental.

Pour Madrid, cette normalisation a pour but principal de s'assurer de la "coopération" de Rabat dans le contrôle de l'immigration illégale.


Trump qualifie l'évêque de Washington de «méchante» et réclame des excuses

Donald Trump a qualifié mercredi de "méchante" l'évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, lui réclamant des excuses, au lendemain d'un sermon dans lequel elle s'inquiétait de la peur semée par le président américain chez les immigrants et les membres de la communauté LGBTQ. (AFP)
Donald Trump a qualifié mercredi de "méchante" l'évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, lui réclamant des excuses, au lendemain d'un sermon dans lequel elle s'inquiétait de la peur semée par le président américain chez les immigrants et les membres de la communauté LGBTQ. (AFP)
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  • Lors de son service religieux, à la cathédrale nationale de Washington, l'évêque épiscopalienne avait exhorté M. Trump, assis au premier rang à côté de son épouse Melania, à faire preuve de "miséricorde"
  • Investi lundi, après avoir prêté serment pour la deuxième fois en tant que président des Etats-Unis, Donald Trump avait aussitôt pris des décrets visant l'immigration clandestine et niant l'existence de personnes transgenres

WASHINGTON: Donald Trump a qualifié mercredi de "méchante" l'évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, lui réclamant des excuses, au lendemain d'un sermon dans lequel elle s'inquiétait de la peur semée par le président américain chez les immigrants et les membres de la communauté LGBTQ.

"Cette pseudo-évêque qui a parlé lors du service national de prière mardi matin était une radicale de gauche, qui déteste Trump avec acharnement", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

"Elle a introduit son église dans le monde de la politique de manière très ingrate. Elle était méchante par son ton et ce n'était ni convaincant ni intelligent... Elle et son église doivent des excuses au public !", poursuit le message.

Lors de son service religieux, à la cathédrale nationale de Washington, l'évêque épiscopalienne avait exhorté M. Trump, assis au premier rang à côté de son épouse Melania, à faire preuve de "miséricorde".

"Il y a des enfants gays, lesbiennes, transgenres de familles démocrates, républicaines ou indépendantes, dont certains craignent pour leurs vies", avait-elle lancé, ajoutant que "la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels".

Investi lundi, après avoir prêté serment pour la deuxième fois en tant que président des Etats-Unis, Donald Trump avait aussitôt pris des décrets visant l'immigration clandestine et niant l'existence de personnes transgenres.

Le républicain était resté impassible durant le service religieux, déclarant seulement à son retour à la Maison Blanche que le service religieux "aurait pu être bien meilleur".

Dans son message sur Truth Social, il s'est montré disert:

"A part ses déclarations inappropriées, le service était très ennuyeux et sans inspiration. Elle n’est pas très douée dans son travail !", a-t-il jugé, tout en fustigeant à nouveau les "migrants illégaux".

 


Turquie: ce que l'on sait après l'incendie d'un hôtel qui a fait 76 morts

Le sinistre s'est rapidement propagé, possiblement encouragé par le bardage extérieur en bois, prenant au piège les clients des étages supérieurs dont certains ont trouvé la mort en se défenestrant. (AFP)
Le sinistre s'est rapidement propagé, possiblement encouragé par le bardage extérieur en bois, prenant au piège les clients des étages supérieurs dont certains ont trouvé la mort en se défenestrant. (AFP)
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  • Selon la presse turque, le feu s'est déclaré au niveau d'un restaurant situé au quatrième étage de l'établissement qui en compte douze. L'incendie a démarré à 03H27 du matin mardi, selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya
  • Mais plusieurs témoins ont affirmé que plus d'une heure après les premières fumées, et alors que les clients des étages supérieurs appelaient à l'aide, aucun secours n'était présent

KARTALKAYA: Au moins 76 personnes ont perdu la vie mardi en Turquie dans l'incendie de leur hôtel au coeur de la station de ski de Kartalkaya (centre).

De nombreux témoins ont dénoncé l'absence d'alarme incendie et de portes coupe-feu.

Voici ce que l'on sait:

Cause inconnue

Selon la presse turque, le feu s'est déclaré au niveau d'un restaurant situé au quatrième étage de l'établissement qui en compte douze. L'incendie a démarré à 03H27 du matin mardi, selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, qui a affirmé que les pompiers, "428 à bord de 156 camions", sont intervenus dans les 45 minutes.

Mais plusieurs témoins ont affirmé que plus d'une heure après les premières fumées, et alors que les clients des étages supérieurs appelaient à l'aide, aucun secours n'était présent.

Certains clients et employés ont même affirmé avoir senti les fumées et vu les flammes dès 02H30 du matin.

Le sinistre s'est rapidement propagé, possiblement encouragé par le bardage extérieur en bois, prenant au piège les clients des étages supérieurs dont certains ont trouvé la mort en se défenestrant.

Le bilan

Le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi soir la mort de 76 personnes, sans préciser si le bilan antérieur de 51 blessés avait évolué.

Selon lui, 56 des victimes avaient été identifiées mardi soir et 45 corps rendus à leurs proches.

La presse turque rapporte mercredi que 14 membres d'une même famille ont péri dans l'incendie.

L'hôtel

La direction de l'hôtel Grand Kartal a présenté ses condoléances et exprimé "sa peine" dans un communiqué publié dans la nuit, assurant "coopérer avec les autorités pour faire toute la lumière sur cet accident".

Cet établissement de luxe (plusieurs centaines d'euros la nuit) est situé à 35 km de Bolu, la capitale provinciale, et moins de quatre heures de route à l'est d'Istanbul. Il était pratiquement plein en ces vacances scolaires d'hiver en Turquie, avec 238 clients enregistrés.

Le bâtiment, avec vue panoramique sur les montagnes, est situé à proximité d'une pente abrupte, ce qui a compliqué l'intervention des pompiers.

L'enquête

Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête confiée à six procureurs et formé un comité de cinq experts.

A ce stade, neuf personnes ont été arrêtées, dont le directeur de l'hôtel.

Selon le ministère du Tourisme, l'hôtel avait été "vérifié" par les pompiers en 2021 et 2024. Mais ministère et municipalité se renvoient la balle sur la délivrance des certificats de conformité aux normes de sécurité.

Accusations de négligences

Les rescapés du sinistre ont dénoncé à l'unisson l'absence de système d'alarme incendie, de détecteurs de fumée et de portes coupe-feu.

Le ministre du Tourisme a démenti l'absence d'escaliers de secours, affirmant que l'hôtel en comptait deux.

"Ce n'est pas l'incendie mais les négligences qui ont causé la mort", écrit mercredi le grand quotidien progouvernemental Hürriyet.


L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis représente le Royaume à la cérémonie d'investiture de Donald Trump

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, et le président américain Donald Trump posent pour une photo lors de la cérémonie d'investiture de ce dernier, lundi. (@rbalsaud)
L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, et le président américain Donald Trump posent pour une photo lors de la cérémonie d'investiture de ce dernier, lundi. (@rbalsaud)
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  • La princesse Reema bint Bandar transmet les félicitations du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman à M. Trump alors qu'il entame son second mandat de président des Etats-Unis

RIYADH : L'ambassadrice d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a représenté le royaume lors de la cérémonie d'investiture du président américain Donald Trump lundi.

La princesse a transmis les félicitations du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane à M. Trump le jour de sa deuxième investiture en tant que président des Etats-Unis. Elle a également transmis les espoirs des dirigeants saoudiens qu'il connaisse le succès dans ses fonctions, a rapporté l'agence de presse saoudienne

"Alors que nos deux nations célèbrent 80 ans d'amitié, j'ai eu l'honneur de transmettre les félicitations sincères de nos dirigeants au nom du Royaume d'Arabie saoudite au président Donald Trump et au peuple américain à l'occasion de son investiture", a écrit la princesse Reema dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X.

"La relation entre nos deux pays est historique et nous sommes impatients de poursuivre notre travail ensemble pour le bénéfice de nos deux peuples, de notre région et du monde."

Lors de sa prestation de serment en tant que 47e président des États-Unis, Donald Trump a promis une "révolution du bon sens". Il prend les choses en main alors que les républicains prennent également le contrôle unifié du Capitole et entreprennent de remodeler les institutions du pays.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com