Pour les Arabes, l’Iran est une des trois principales menaces aux intérêts américains

L’Iran occupe la troisième place, avec 9 % de Téhéran comme la plus grande menace des États-Unis, suivi de la cybercriminalité et de l’extrémisme islamique radical (AFP)
L’Iran occupe la troisième place, avec 9 % de Téhéran comme la plus grande menace des États-Unis, suivi de la cybercriminalité et de l’extrémisme islamique radical (AFP)
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Publié le Mardi 27 octobre 2020

Pour les Arabes, l’Iran est une des trois principales menaces aux intérêts américains

  • Les Arabes interrogés semblent bien connaitre le rythme du pouls politique américain
  • Le public arabe considère la Chine comme le plus grand ennemi des États-Unis

NEW YORK: Dans quelques jours, les Américains se dirigeront vers les urnes aux sons de l’agitation civile, des tensions raciales, de polarisation politique, et d'une économie qui croule sous la pression de la pire pandémie de coronavirus que le monde ait connu.

À quelques jours de l'élection présidentielle du 3 novembre, Arab News/YouGov a demandé aux citoyens du monde arabe ce qu’ils pensent être la plus grande menace pour les États-Unis. Avec les enjeux qui se multiplient, déterminer quel défi est le plus pressant peut être un défi complexe.

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32 % des personnes interrogées placent le nationalisme blanc en tête de liste. La Chine arrive en deuxième place, avec 22 % des Arabes interrogés qui pointent du doigt la deuxième plus grande économie du monde, comme l'une des plus grandes menaces auxquelles les États-Unis sont actuellement confrontés.

L'Iran occupe la troisième place, avec 9 % de participants qui estiment que Téhéran est la plus grande menace, suivi de la cybercriminalité, de l'extrémisme islamique radical, du changement climatique, et ainsi que le gouvernement fédéral intrusif comme les principaux maux de l'Amérique.

«Les résultats de l'enquête reflètent la façon dont les Américains eux-mêmes perçoivent ces menaces», déclare Khalil Jahshan, directeur exécutif du Centre arabe basé à Washington DC, un groupe de réflexion axé sur la politique étrangère américaine au Moyen-Orient. «Cela indique que la population arabe est mieux informée que les Américains sur les différents défis ici aux États-Unis.»

Les groupes d'extrême droite sont considérés comme l’une des plus grande menaces pour les États-Unis; les répondants sont très préoccupés par l'influence maléfiques de l'Iran (AFP)
Les groupes d'extrême droite sont considérés comme l’une des plus grande menaces pour les États-Unis; les répondants sont très préoccupés par l'influence maléfiques de l'Iran (AFP)

Les Arabes interrogés semblent en effet bien connaitre le rythme du pouls politique américain.

13 membres d'une milice blanche armée ont récemment été accusés de comploter pour kidnapper Gretchen Whitmer, la gouverneure démocrate du Michigan, et pour renverser le gouvernement de l'État.

Ceci survient suite à des mois d'inquiétude croissante face à la visible propagation des opinions de droite alternative «alt-right» et aux affrontements entre Black Lives Matter et les groupes de suprémacistes blancs. À cela s’ajoute l’incapacité de Donald Trump à dénoncer les Proud Boys d'extrême droite, lors du premier débat télévisé avec son rival Joe Biden.

«La menace des groupes racistes d'extrême droite est la première en termes de terrorisme commis sur le sol américain», a déclaré Jahshan. «Elle a remplacé une menace islamique radicale présumée qui a accaparé l’attention après le 11-septembre.»

Bien que le président américain garde l’Iran dans sa ligne de mire, le public arabe considère la Chine comme le plus grand ennemi des États-Unis. Au cours de sa présidence, le discours de Trump, réfractaire aux chinois, est passé du statut de guerre commerciale à un contexte d’allusions que Pékin aurait délibérément lancé le «virus chinois» (Covid-19) pour affaiblir l’économie américaine. «Cela n’a pas plu à Pékin, alors la relation s’est effritée», a déclaré Jahshan.

Malgré leurs inquiétudes quant à l’influence maléfique de l’Iran sur leur propre quartier du Moyen-Orient, seuls 9 % des personnes interrogées pour le sondage panarabe Arab News / YouGov croient que Téhéran représente une menace plus pour Washington que pour la Chine.

«Ce faible pourcentage reflète une divergence d’opinions entre les publics arabes et américains (sur la question de la menace iranienne). L'Arabe lambda n'est pas convaincu que les États-Unis le soutiennent face à l'Iran», a déclaré Jahshan. «C'est le sentiment général, surtout dans la région du Golfe qui a tendance à considérer l'Iran comme l'ennemi juré et les États-Unis comme principal allié.»

Géopolitique mise à part, les répondants arabes comprennent bien l’enjeu actuel qui a trait au changement climatique. Ils estiment que Trump a inversé une grande partie des progrès accomplis ces dernières années en matière de protection de l'environnement. «Le fait que 5 % des femmes arabes et 9 % des hommes arabes considèrent ce problème comme une menace vitale pour les États-Unis est exact», a déclaré Jahshan. «J’aurais voulu cependant que les chiffres soient plus élevés.»

En tant qu'observateur de longue date au Moyen-Orient qui a fait affaire avec de nombreux gouvernements arabes au cours des quatre dernières décennies, Jahshan se dit heureux de savoir que l'opinion publique arabe est prise en considération pour une fois. «Ces enquêtes sont encourageantes et édifiantes. J'espère voir l’opinion publique arabe devenir un facteur de politique étrangère, que ce soit ici aux États-Unis, ou dans les pays arabes.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.