La Serbie, un terrain fertile pour le prosélytisme du Kremlin

Un policier fouille l'épave d'un bâtiment après l'explosion d'une roquette russe dans la périphérie nord-ouest de Kharkiv le 26 juin 2022. (AFP)
Un policier fouille l'épave d'un bâtiment après l'explosion d'une roquette russe dans la périphérie nord-ouest de Kharkiv le 26 juin 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

La Serbie, un terrain fertile pour le prosélytisme du Kremlin

  • Sous la férule du président serbe Aleksandar Vucic, le contrôle du pouvoir sur les médias serbes s'est considérablement accru ces dernières années. Les rares voix indépendantes sont l'objet de pressions intenses
  • A Belgrade, les T-shirts à l'effigie de Vladimir Poutine se vendent comme des petits pains. La lettre Z, devenue le symbole de l'invasion russe, orne les murs de la capitale

BELGRADE: Au bout de 12 années, la propagande a finalement eu raison du mariage entre l'Ukrainienne Liubov Maric et son époux serbe.

L'économiste de 44 ans reconnaît que son union était tumultueuse mais après l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, la situation a dégénéré à mesure que grandissait l'appétit de son mari pour le prosélytisme russe.

L'homme dont elle était tombée amoureuse était devenu méconnaissable, raconte-t-elle. A un moment, son mari, un Serbe originaire de Bosnie, a même interdit à leur fils de neuf ans d'écouter de la musique folklorique ukrainienne qualifiée de "nazie".

"J'avais espéré du soutien, de la compréhension mais il a commencé à accuser tout le monde sauf les Russes", poursuit-elle. Voici quelques jours, elle a fait ses bagages et est partie pour l'Ukraine avec leur enfant. Elle ne sait pas si elle reviendra un jour.

Loin de Moscou, la propagande du Kremlin a trouvé d'excellents relais en Serbie, où la haine contre l'Otan et les Etats-Unis est latente, héritage entre autres de la campagne de bombardement menée en 1999 pour mettre fin à la guerre du Kosovo.

Parmi les sept millions de Serbes, beaucoup se rangent du côté de Moscou dans le conflit ukrainien.

Dans de nombreux pays d'Europe, les autorités ont sévi contre les médias russes mais ils s'épanouissent en Serbie, où les médias serbes eux-mêmes répètent à l'envi les messages du Kremlin.

"Je crois que la vérité se situe quelque part entre les deux mais personne n'en parle", déclare Dario Acimovic, graphiste de 27 ans. "Ils (l'Occident) ont coupé les tuyaux aux médias russes alors ils n'entendent pas l'autre versant. Le résultat, c'est l'hystérie".

«Droit divin»

Sous la férule du président serbe Aleksandar Vucic, le contrôle du pouvoir sur les médias serbes s'est considérablement accru ces dernières années. Les rares voix indépendantes sont l'objet de pressions intenses.

Dans les semaines avant la guerre, Informer, le premier tabloïd serbe, a chanté à longueur d'articles les louanges du président russe Vladimir Poutine. "L'Ukraine a attaqué la Russie", titrait le journal en une deux jours avant l'invasion.

"Les médias serbes de propagande gouvernementale ont créé un culte de la personnalité autour de Poutine qui dépasse même celui qu'ils ont créé pour Vucic", juge Dinko Gruhonjic, professeur de journalisme à l'Université de Novi Sad.

"Il bénéficie quasiment d'un statut de droit divin".

D'après la dernière enquête d'opinion menée par l'ONG indépendante CRTA, les deux tiers des gens se sentent "plus proches" de la Russie et les trois quarts estiment que Moscou a été acculé à la guerre "à cause des visées expansionnistes de l'Otan".

Selon le même sondage, 40% de la population aimerait que la Serbie abandonne sa candidature à l'Union européenne et s'allie à la Russie.

"Les médias pro-gouvernementaux ont adopté une position clairement favorable à la Russie, sont neutres envers l'UE et négatifs envers l'Ukraine", souligne le chercheur Vujo Ilic, l'un des auteurs de l'enquête.

"La Russie est l'alternative présentée aux électeurs pour prouver que la Serbie peut s'en sortir sans l'UE".

«Pas confiance»

Les deux pays à majorité orthodoxe et slave sont unis par des liens culturels et historiques et beaucoup se sentent proches du "grand frère" russe.

A Belgrade, les T-shirts à l'effigie de Vladimir Poutine se vendent comme des petits pains. La lettre Z, devenue le symbole de l'invasion russe, orne les murs de la capitale.

Les guerres qui ont consacré la désintégration sanglante de l'ex-Yougoslavie ont laissé des traces.

"Je ne fais pas confiance aux médias occidentaux", dit à l'AFP Tihomir Vranjes, retraité de 73 ans. "Je me rappelle ce qu'ils racontaient sur les Serbes pendant la guerre. Ils nous présentaient comme des animaux. Et si c'était pas vrai à l'époque, c'est pas vrai aujourd'hui ce qu'ils racontent sur les Russes".

La couverture de la guerre par les médias serbes et la prévalence des médias russes ont suscité la colère de l'ambassadeur ukrainien à Belgrade, qui a estimé que "les citoyens serbes n’étaient pas correctement informés".

Mais se tenir au courant n'est pas forcément facile dans le petit pays des Balkans.

Pour Liubov Maric, qui a pourtant accès à des informations de première main sur les événements en Ukraine, il était parfois difficile de s'y retrouver parmi le déluge de désinformation en Serbie.

"Leur propagande est si efficace qu'après cinq minutes de lecture, je commence à me remettre en question".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.