NEW YORK : Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont baissé nettement plus que prévu la semaine dernière, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui ont également montré un ralentissement de la consommation d'essence.
Durant la semaine achevée le 24 juin, les stocks commerciaux d'or noir ont reculé de 2,7 millions de barils en net, alors que les analystes ne les voyaient diminuer que de 950 000 barils.
Le mouvement est d'autant plus inattendu que les réserves stratégiques de brut ont de nouveau enregistré une forte contraction (-6,9 millions de barils).
Au total, les stocks américains de pétrole ont fondu de près de 10 millions de barils sur une semaine.
A cause d'un problème technique, l'EIA n'avait pas publié de rapport hebdomadaire la semaine dernière. Sur les deux semaines écoulées depuis le dernier état des stocks, les réserves ont reculé de 16,9 millions de barils.
Les réserves commerciales, que le gouvernement Biden a décidé d'utiliser massivement pour tenter de soulager les cours du pétrole, sont actuellement au plus bas depuis 36 ans.
Pour Matt Smith, de Kpler, cette baisse surprise des stocks est liée à la montée en régime des raffineries américaines, dont le taux d'utilisation est monté à 95%, contre 93,7% il y a deux semaines.
Autre facteur, la diminution des importations et le maintien à un niveau élevé des exportations de brut.
L'un des points marquants du rapport concerne la demande d'essence, qui a affiché des signes d'essoufflement ces deux dernières semaines, correspondant au début de la saison estivale des grands déplacements aux États-Unis.
Elle s'est inscrite en-deçà du seuil symbolique de 9 millions de barils par jour sur chacune des deux semaines.
Les analystes ont évoqué, ces dernières semaines, la possibilité d'un ralentissement de la consommation d'essence aux États-Unis, sapée par les prix records à la pompe.
Les réserves d'essence ont augmenté de 2,6 millions de barils alors que les analystes tablaient sur une légère baisse de 100.000 barils. Les réserves de kérosène et de gasoil ont aussi progressé, alors que la demande pour ces produits s'est repliée.
La demande globale de produits raffinés est néanmoins restée soutenue, à 20 millions de barils par jour, soit son niveau de la moyenne des quatre semaines précédentes.
Quant à la production américaine de brut, elle a poursuivi sa remontée, à 12,1 millions de barils par jour, contre 12 la semaine précédente. Elle se rapproche doucement des 13 millions de barils par jour que produisaient les États-Unis début mars 2020, au début de la pandémie de coronavirus.