Israël: Bennett ne sera pas candidat aux élections, la dissolution du Parlement reportée à jeudi

Les législateurs israéliens se débattent sur la date exacte des élections, soit le 25 octobre, soit le 1er novembre, la cinquième élection en moins de quatre ans (Photo, AFP).
Les législateurs israéliens se débattent sur la date exacte des élections, soit le 25 octobre, soit le 1er novembre, la cinquième élection en moins de quatre ans (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 30 juin 2022

Israël: Bennett ne sera pas candidat aux élections, la dissolution du Parlement reportée à jeudi

  • Naftali Bennett «a annoncé aux élus de Yamina (son parti, ndlr) son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections», a indiqué à la presse son porte-parole dans un court message en hébreu
  • Le lendemain de la dissolution du Parlement, donc jeudi sauf surprise de dernière minute comme un vote in extremis pour renouveler la loi sur les colons, M. Bennett cèdera sa place à Yaïr Lapid, l'actuel chef de la diplomatie israélienne

JÉRUSALEM: Le Premier ministre israélien Naftali Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections législatives, les cinquièmes en moins de quatre ans en Israël, dont le lancement prévu mercredi a été repoussé, la dissolution du Parlement ayant été reportée à jeudi.

"Je n'ai pas l'intention de me présenter aux prochaines élections, mais je resterai un soldat loyal de ce pays, que j'ai servi toute ma vie en tant que soldat, officier, ministre et Premier ministre", a déclaré M. Bennett dans un discours à la Knesset, le Parlement, confirmant céder la direction de sa formation Yamina à l'actuelle ministre de l'Intérieur, Ayelet Shaked.

"Dans peu de temps, je mettrai fin à mon poste de Premier ministre d'Israël et remettrai le bâton de pèlerin à mon ami, Yaïr Lapid (l'actuel chef de la diplomatie, ndlr) que je continuerai d'assister au besoin dans mon rôle de Premier ministre suppléant", a ajouté M. Bennett peu avant que des sources parlementaires n'annoncent le report à jeudi du vote sur la dissolution du Parlement qui était attendu mercredi soir.

En juin 2021, MM. Bennett et Lapid avaient écrit une page de l'histoire d'Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu.

Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre au point où Naftali Bennett a jeté l'éponge la semaine dernière en annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.

Chaos ou élections?

Des députés s'étaient entendus pour voter une série de lois - mardi et mercredi - avant de dissoudre le Parlement tard mercredi soir afin d'éviter qu'une disposition protégeant les plus de 475 000 colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée ne soit plus en vigueur.

Afin de fragiliser encore davantage le gouvernement de M. Bennett qui avait perdu sa majorité, l'opposition menée par Benjamin Netanyahu avait refusé début juin de voter en faveur de cette loi qu'elle défend pourtant.

Or cette loi doit être renouvelée au 30 juin sans quoi les colons en Cisjordanie --territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967-- risquent de perdre leur protection légale en vertu du droit israélien. Or si le Parlement est dissous avant ou à cette échéance, la loi est automatiquement reconduite.

Mais mercredi soir, les débats pour valider d'autres projets de loi traînaient au Parlement, des élus de droite accusant entre autres des députés arabes de vouloir ralentir le processus législatif afin que la "loi sur les colons" ne soit pas renouvelée à temps.

Au point où le vote sur la dissolution du Parlement a été reporté à jeudi, ont indiqué plusieurs sources parlementaires sous couvert d'anonymat, confirmant des informations de la presse israélienne. Ce retard repousse aussi l'entrée en scène de Yaïr Lapid comme Premier ministre.

Unité?

L'accord de coalition entre MM. Bennett et Lapid prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle M. Lapid assurait l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement en cas de dissolution du Parlement, qui intervient par ailleurs à l'heure où les sondages font toujours état d'une fragmentation du paysage politique israélien avec 13 partis se partageant l20 sièges.

"Ce dont nous avons besoin aujourd'hui est de retourner au concept d'unité israélienne et non de laisser les forces de l'ombre nous diviser", a déclaré la semaine dernière M. Lapid, qui n'aura pas le temps de célébrer longtemps son accession aux plus hautes marches du pouvoir israélien.

Cet ex-journaliste vedette, qui a fondé il y a une décennie le parti centriste "Yesh Atid" ("Il y a un futur" en hébreu), devra rapidement mettre ses troupes en ordre de bataille pour les élections législatives, en plus d'être à la fois Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Et c'est lui qui accueillera en Israël le président américain Joe Biden pour sa première tournée au Moyen-Orient, à la mi-juillet, depuis son arrivée à la Maison Blanche.

De son côté, M. Bennett gardera le titre de Premier ministre par alternance en gardant ses yeux rivés sur le dossier d'un potentiel nouvel accord sur le programme nucléaire iranien auquel l'Etat hébreu s'oppose. Et jetera aussi un regard interessé sur le futur de son parti Yamina (droite radicale) menacé d'implosion et de déconfiture aux législatives prévues à l'automne.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.