DOHA, Qatar : Des négociateurs des Etats-Unis et d'Iran se trouvent mardi à Doha, où doivent reprendre cette semaine des pourparlers indirects entre les deux pays sur le dossier nucléaire iranien, après plusieurs mois de blocage.
L'émissaire américain pour l'Iran, Robert Malley, a rencontré dans la matinée à Doha le chef de la diplomatie qatarie Mohammed ben Abderrahmane al-Thani.
Les deux hommes «ont discuté du partenariat fort entre les deux pays, de même que des efforts communs sur le dossier iranien», selon un tweet de l'ambassade des Etats-Unis à Doha.
A Téhéran, l'agence officielle IRNA a annoncé l'arrivée à Doha du négociateur en chef iranien sur le nucléaire, Ali Bagheri, à la tête d'une délégation.
L'Iran et les Etats-Unis, pays qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980, ont confirmé qu'ils reprendraient leurs discussions cette semaine au Qatar mais sans annoncer de jour précis.
Selon les autorités iraniennes, les pourparlers porteront sur «la levée des sanctions» économiques américaines asphyxiantes imposées à l'Iran.
En 2018, les Etats-Unis de Donald Trump se sont retirés unilatéralement de l'accord international de 2015 prévoyant des limitations au programme nucléaire iranien, et ont rétabli ensuite les sanctions américaines économiques contre l'Iran. En riposte les Iraniens ont commencé à s'affranchir de leurs engagements dictés par ce pacte appelé JCPOA.
Conclu par l'Iran d'une part, la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne de l'autre, le JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis, en échange d'une levée progressive des sanctions internationales.
En avril 2021, des négociations ont été lancées à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances pour réintégrer les Etats-Unis au pacte et ramener l'Iran au respect intégral de ses engagements dictés par le JCPOA.
Les négociations de Vienne sont suspendues depuis mars dernier, Américains et Iraniens s'accusant mutuellement du blocage.
Au Qatar, les négociations reprendront seulement entre les Etats-Unis et l'Iran. Comme à Vienne, les délégations seront installées dans des salles et l'Union européenne (UE) assurera la médiation.
L'administration américaine de Joe Biden a dit vouloir revenir dans l'accord de 2015, à condition que Téhéran renoue avec ses engagements mais l'Iran exige auparavant la levée des sanctions et des garanties pour que Washington ne se retire plus du JCPOA.
L'Iran a également demandé le retrait de l'armée idéologique du régime, les Gardiens de la Révolution, de la liste américaine des «organisations terroristes».