Hong Kong 25 ans après la rétrocession: promesse tenue ou «trahison»?

Les gens agitent des drapeaux chinois et hongkongais alors que des bateaux de pêche avec des bannières et des drapeaux pour marquer le 25e anniversaire de la passation de Hong Kong de la Grande-Bretagne à la Chine traversent le port Victoria de Hong Kong le 28 juin 2022. (AFP)
Les gens agitent des drapeaux chinois et hongkongais alors que des bateaux de pêche avec des bannières et des drapeaux pour marquer le 25e anniversaire de la passation de Hong Kong de la Grande-Bretagne à la Chine traversent le port Victoria de Hong Kong le 28 juin 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 28 juin 2022

Hong Kong 25 ans après la rétrocession: promesse tenue ou «trahison»?

  • Hong Kong célèbre vendredi le 25e anniversaire de sa rétrocession et le mitan du système «Un pays, deux systèmes» en vertu duquel la ville devait conserver pendant 50 ans une certaine autonomie
  • Mais dès les premières heures, les lignes de fracture qui allaient traverser la politique de Hong Kong pour les deux décennies suivantes étaient tracées

HONG KONG: Alors que minuit sonnait le 30 juin 1997, Hong Kong passait de la couronne britannique à la souveraineté chinoise, Lee Wing-tat, député pro-démocratie, se tenait avec ses collègues sur le balcon du Conseil législatif de la ville pour manifester.

Hong Kong célèbre vendredi le 25e anniversaire de sa rétrocession et le mitan du système "Un pays, deux systèmes" en vertu duquel la ville devait conserver pendant 50 ans une certaine autonomie.

Mais dès les premières heures, les lignes de fracture qui allaient traverser la politique de Hong Kong pour les deux décennies suivantes étaient tracées.

Furieuse des tentatives de dernière minute du gouverneur britannique sortant Chris Patten d'introduire des éléments de démocratisation, la Chine a annoncé l'expulsion de tout député ayant ouvertement soutenu celles-ci.

Ainsi, à l'aube du 1er juillet, Lee Wing-tat et nombre de ses collègues étaient démis de leurs mandats.

M. Lee a passé cette nuit-là au Conseil législatif pour y faire entrer ceux dont l'habilitation avait expiré après minuit et protester contre leur expulsion.

"C'est un moment où tous les Chinois doivent se sentir fiers", avait déclaré le fondateur du Parti démocratique Martin Lee. "Nous espérons que Hong Kong et la Chine pourront progresser ensemble".

Les sentiments de Lee Wing-tat étaient plus mitigés. "Nous n'étions plus aussi optimistes, je ne croyais plus que nous aurions une vraie démocratie", a-t-il déclaré à l'AFP.

Hong Kong: des villages de pêcheurs devenus centre d'affaires international

Avec ses immenses gratte-ciel, Hong Kong est, de nos jours, un important centre financier international et une porte d'entrée commerciale sur la Chine continentale.

Pendant des siècles, ce territoire situé au sud de la Chine, n'était qu'un coin perdu, situé entre mer et montagnes, où vivaient des pêcheurs établis dans de quelques hameaux.

Vingt-cinq ans après la rétrocession de Hong Kong à Pékin par Londres, voici les moments clés de son histoire:

Préhistoire et Antiquité 

Des vestiges de lieux de sépulture et des gravures rupestres témoignent d'une présence de vie humaine à Hong Kong dès l'âge de pierre.

Le territoire serait entré dans le giron de l'empire chinois sous la dynastie des Han, aux quatre siècles de longévité, au tournant de notre ère (206 avant JC - 220 après JC).

Un nombre croissant de Chinois de l'ethnie Han ont commencé à s'installer à Hong Kong, aux côtés d'habitants originaires du sud de la Chine qui vivaient sur des bateaux.

Essor commercial

A compter du VIIe siècle, aux belles heures de la route de la soie entre l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient, Hong Kong servait de port de ravitaillement pour les bateaux.

Outre la soie, la Chine exportait de la porcelaine et du thé et importait des épices, des plantes et des étoffes.

Les îlots situés au large de Hong Kong étaient aussi le repaire de pirates chinois. Le territoire actuel compte quelque 260 îles, dont un grand nombre sont inhabitées.

Arrivée des Européens 

Les marchands portugais, néerlandais et français ont débarqué sur le littoral méridionale de la Chine au XVIe siècle. Le Portugal établit un comptoir commercial à Macao, voisine de Hong Kong.

Au XVIIIe siècle, la Chine tente de contrer l'influence des Européens et leur oppose des restrictions.

Un décret impérial destiné à lutter contre le phénomène d'addiction à l'opium provoque l'ire des Britanniques en leur interdisant le commerce de cette drogue produite en Inde.

Après la saisie par les autorités chinoises d'une vaste quantité d'opium, Londres attaque en 1840, gagnant le nord de la Chine et menaçant Pékin. Ce fut la première Guerre de l'opium.

Après la seconde, Londres récupère la péninsule de Kowloon, sur le continent, en 1860, puis, en 1898, avec un bail de 99 ans, poursuit son extension vers le nord, dans les Nouveaux territoires.

Règne britannique 

C'est l'expiration de ce bail qui est la cause directe de la rétrocession de Hong Kong à la Chine le 1er juillet 1997.

Pendant l'ère coloniale, Hong Kong se mue en centre d'affaires dont le port est parmi les plus fréquentés du monde.

En 1967, le ressentiment envers le colonisateur nourrit des émeutes qui débouchent sur quelques réformes sociales et politiques. Quand Hong Kong est rendue à la Chine, la ville dispose d'un Parlement partiellement élu et d'un système judiciaire indépendant.

Quand la Chine commence à ouvrir son économie sur le monde à la fin des années 1970, Hong Kong en profite à plein, jouant le rôle d'interface entre la puissance régionale en pleine ascension et le reste du monde.

Retour dans le giron chinois

Après de longues négociations, y compris entre Deng Xiaoping et la Première ministre Margaret Thatcher, la rétrocession est décidée en 1984.

La déclaration sino-britannique stipule que Hong Kong est une "région administrative spéciale" de la Chine qui conservera ses libertés et son mode de vie pendant 50 ans.

Un demi-siècle après, Pékin affirme que le principe "un pays, deux systèmes" de Hong Kong reste inchangé. Mais de nombreuses puissances occidentales, au premier rang desquelles la Grande-Bretagne, estiment que la Chine a mis fin aux libertés dont jouissaient les habitants, notamment à la suite des immenses manifestations pro-démocratie de 2019.

Méfiance croissante

Vingt-cinq ans plus tard, il ne reste plus aucun député de l'opposition au Conseil législatif de Hong Kong. Certains ont été arrêtés en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020, et beaucoup disqualifiés au nom de nouvelles règles réservant les élections aux "patriotes".

D'autres ont fui la ville, comme Lee Wing-tat, qui vit désormais en Grande-Bretagne.

Pourtant, il était plein d'espoir en 1984, lorsque la déclaration sino-britannique a ouvert la voie à la fin de 150 ans de domination coloniale.

Le principe "Un pays, deux systèmes", énoncé dans la mini-constitution de Hong Kong, promettait un haut degré d'autonomie, un pouvoir judiciaire indépendant et la nomination du dirigeant de la ville par Pékin sur la base d'élections ou de consultations locales.

Mais la répression de Tiananmen en 1989 a ébranlé sa foi dans le parti communiste (PCC).

Au cours des années qui ont suivi la rétrocession, la méfiance n'a fait que croître entre un camp pro-démocratie qui voyait en Pékin un pouvoir autocrate déterminé à priver les Hongkongais des droits promis, et le PCC qui considérait leurs revendications comme un défi à la souveraineté chinoise.

Les tensions ont finalement explosé lors des immenses manifestations, parfois violentes, de 2019, auxquelles la Chine a répondu par une répression qui a transformé la ville.

Vengeresse 

Chris Patten, le dernier gouverneur britannique, accuse le PCC de trahir ses promesses envers Hong Kong.

"La Chine a déchiré la déclaration commune et tente de supprimer les libertés de Hong Kong de manière vengeresse et exhaustive parce qu'elle les considère comme une menace, non pas pour la sécurité de la Chine, mais pour la capacité du Parti communiste chinois à s'accrocher au pouvoir", a-t-il déclaré à l'AFP.

L'ancien chef de l'exécutif de Hong Kong Leung Chun-ying, ne considère pas la récente répression excessive. "Vous ne pouvez pas dire, +nous voulons avoir un haut degré d'autonomie et vous restez à l'écart+, ce serait l'indépendance de facto de Hong Kong", a-t-il déclaré à l'AFP.

En poste au moment du mouvement des Parapluies de 2014, il impute l'agitation sociale au fait que les gens ont été induits en erreur par des personnalités politiques et ont mal compris la loi hongkongaise.

Il suggère également que des "forces étrangères" hostiles sont impliquées, refusant d'être plus précis.

Se faisant l'écho de Pékin, M. Leung qualifie de succès la mise en œuvre de l'accord "Un pays, deux systèmes", qui dit-il pourrait se poursuivre au-delà de son terme de 50 ans.

Selon les sondages réalisés par l'Institut de recherche sur l'opinion publique de Hong Kong depuis 1994, la confiance de la population dans cet accord a pourtant atteint un niveau historiquement bas.

Certains, comme Herman Yiu, ont perdu tout espoir de faire un jour évoluer le système. "Etant né en 1997... j'avais l'impression que mon destin était lié à celui de Hong Kong", explique ce jeune homme politique à l'AFP.

Fraîchement diplômé, M. Yiu a été élu lors du raz-de-marée pro-démocratique des élections de district de 2019. Mais sa carrière a tourné court quand les autorités ont disqualifié les représentants qui n'ont pas prêté allégeance à Pékin.

"Je me sens impuissant, pour Hong Kong et pour moi-même", dit-il.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.