PEKIN : Le président chinois Xi Jinping participera vendredi à la cérémonie célébrant les 25 ans de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine par le Royaume-Uni, affichant son soutien au nouveau dirigeant local chargé d'imprimer la marque autoritaire de Pékin sur le centre d'affaires, selon l'agence d'information officielle chinoise.
Ce 1er juillet, M. Xi assistera également à l'entrée en fonctions de la nouvelle administration de Hong Kong, selon l'agence Chine nouvelle.
Si cette participation se fait en personne, ce serait sa première sortie de la Chine continentale depuis le début de la pandémie de coronavirus. Mais ni l'agence de presse, ni les autorités hongkongaises n'ont précisé explicitement si le chef de l'Etat se rendrait dans la ville ou participerait aux événements par visio-conférence.
"Le président Xi Jinping assistera à une réunion célébrant le 25e anniversaire du retour de Hong Kong à la mère patrie", a seulement indiqué Chine nouvelle.
Les présidents chinois participent habituellement à la prise de fonctions des nouveaux chefs de l'exécutif de la région semi-autonome. La dernière visite de M. Xi dans l'ancienne colonie britannique, entourée d'une forte présence policière, remonte à 2017 pour la prestation de serment de la dirigeante sortante Carrie Lam.
La visite présidentielle serait l'occasion de souligner l'autorité retrouvée de Pékin sur Hong Kong, après trois ans de bouleversements politiques.
Le 1er juillet marquera le mitan de la période de semi-autonomie pour Hong Kong, au nom du principe de "un pays, deux systèmes", qui doit rester en vigueur jusqu'en 2047.
Pékin avait promis de ne pas changer le système politique libéral de Hong Kong pendant une période de 50 ans.
Zéro Covid
Mais la loi sur la sécurité nationale imposée après les immenses et parfois violentes manifestations pro-démocratie de 2019 ont réprimé toute voix dissidente, envoyant en prison de nombreuses figures de l'opposition. Et une réforme électorale réserve tous les sièges du Conseil législatif aux Hongkongais pouvant être labellisés comme "patriotes".
John Lee, qui prêtera serment vendredi comme nouveau chef de l'exécutif, a supervisé la réponse policière controversée aux manifestations pro-démocratie de 2019.
Il s'est dit ravi de cette participation présidentielle à sa prestation de serment et a remercié M. Xi pour sa "considération et son soutien" envers Hong Kong.
"Hong Kong est à l'étape cruciale du passage du chaos à la gouvernance, et progressivement à la prospérité", a déclaré John Lee samedi dans un communiqué.
L'actuelle épidémie de coronavirus avait jeté un doute sur la présence de M. Xi à ce double événement.
Hong Kong, qui applique une politique sanitaire moins stricte qu'en Chine continentale tout en gardant un objectif de "zéro Covid", enregistre actuellement plus de 1.000 cas par jour pour 7,4 millions d'habitants. Jeudi, deux hauts responsables ont été testés positifs au coronavirus et ont été placés en quarantaine.
Mme Lam a assuré cependant que la situation n'est "pas alarmante", avec des hospitalisations demeurant à un niveau bas.
Du fait de la différence de politique sanitaire entre Hong Kong et la Chine continentale, les Hongkongais appelés à entrer en contact avec les dirigeants chinois devront certainement observer une quarantaine avant la cérémonie.
Selon les médias locaux, les responsables du gouvernement sont entrés dans une "bulle" pour minimiser le risque d'infection avant leur participation à la passation des pouvoirs.
Après avoir été désigné en mai par un comité restreint, John Lee s'est rendu à Pékin pour rencontrer Xi Jinping.
"La future administration va assurément faire naître une nouvelle atmosphère et écrire un nouveau chapitre du développement de Hong Kong", s'était alors félicité M. Xi.