Frankly Speaking: L'Arabie saoudite et les EAU pourraient mener la bataille des énergies renouvelables dans le monde

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) possèdent le potentiel requis pour devenir des pionniers dans le domaine des énergies renouvelables, alors que les effets dévastateurs du changement climatique se font de plus en plus sentir. Capture d'écran.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) possèdent le potentiel requis pour devenir des pionniers dans le domaine des énergies renouvelables, alors que les effets dévastateurs du changement climatique se font de plus en plus sentir. Capture d'écran.
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Publié le Lundi 03 octobre 2022

Frankly Speaking: L'Arabie saoudite et les EAU pourraient mener la bataille des énergies renouvelables dans le monde

  • Les initiatives écologiques menées aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite servent de modèles aux pays qui souhaitent se tourner vers les énergies renouvelables
  • En raison des dégâts occasionnés aujourd’hui par le changement climatique à travers le monde, les pays développés sont tenus d'assumer leur part de responsabilité dans la réduction des émissions de carbone

DUBAÏ: L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) possèdent le potentiel requis pour devenir des pionniers dans le domaine des énergies renouvelables, alors que les effets dévastateurs du changement climatique se font de plus en plus sentir. C'est ce qu'a déclaré Adnan Amin, ancien directeur général de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables et conseiller principal de Sultan al-Jaber, l'envoyé spécial des EAU pour le changement climatique.

Dans une entrevue avec Katie Jensen, animatrice de Frankly Speaking, le talk-show d'Arab News qui reçoit des personnalités politiques et des chefs d'entreprise, M. Amin s'est penché sur les changements profonds intervenus dans l'orientation des EAU vers les énergies vertes et sur l'incidence de ces changements sur la tendance régionale vers les énergies renouvelables.

Les EAU proposent l'énergie solaire la plus économique et l'une des plus grandes centrales solaires au monde. Ils ambitionnent de tripler, voire de quadrupler leur puissance solaire d'ici à  2025 et n'abandonneront pas l'exportation de produits à base de combustibles fossiles. En revanche, ils sont en passe de s'imposer comme un chef de file dans le domaine des énergies renouvelables aux côtés de la Compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi. Ils produiront par ailleurs «le pétrole le moins polluant au monde», affirme M. Amin.

Les critiques s'accordent à reconnaître que l'empreinte carbone par habitant reste importante aux EAU et que le pétrole et le gaz génèrent le tiers du produit intérieur brut (PIB) annuel du pays. Pour M. Amin, cette situation est en partie imputable aux températures extrêmes de la région. Il ajoute que le pays n'émet que moins de 0,5% des émissions mondiales de CO2.

«L'engagement du gouvernement des Émirats arabes unis en faveur de la décarbonisation est incontestable et l'intensité des émissions de carbone diminue chaque année», fait observer Katie Jensen.

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Katie Jensen.

M. Amin prévoit que les avancées accomplies par les EAU en matière d'infrastructures énergétiques propres encourageront d'autres pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, à suivre la même voie. Il a qualifié de «ville à faible émission de carbone» Neom (projet de ville intelligente et de zone économique indépendante située dans le nord du Royaume, qui fonctionnera exclusivement avec des énergies renouvelables).

«L'Arabie saoudite consacre ces derniers temps de gros investissements à la production d'énergies renouvelables. L'investissement consacré à la recherche et au développement dans le domaine scientifique et technologique dans ce pays est très impressionnant. On constate que l'Arabie saoudite fait des essais sur toute une série de technologies. Ainsi, il ne fait pas de doute que toutes sortes d'innovations se produisent dans ce pays, qu'il s'agisse d'énergie verte, de géothermie, d'énergie solaire révolutionnaire ou encore de nouveaux matériaux de construction.»

En dépit de l'engagement mondial à se tourner vers les énergies propres, les politiques nationales et internationales complexes contraignent souvent les gouvernements à revenir sur leurs promesses de législation en matière de climat. Le président américain, Joe Biden, qui est attendu au Moyen-Orient le mois prochain, s'est engagé à diminuer de moitié les émissions de CO2 d'ici à 2030.

En raison de la hausse du prix des carburants, M. Biden a toutefois été contraint de réclamer une plus grande production de combustibles fossiles. «Les prix élevés de l'essence à la pompe compromettent les chances électorales des partis au pouvoir», indique M. Amin, faisant allusion aux élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre prochain aux États-Unis.

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En raison de la hausse du prix des carburants, les États-Unis ont été contraints d'augmenter leur production de combustibles fossiles. (Photo d'archive AP)


Selon M. Amin, si les gouvernements peinent à adopter des actions sérieuses en matière de changement climatique, «beaucoup s'attendent à voir les États-Unis s'engager davantage dans ce domaine et agir sérieusement, tant au niveau national qu'international».

Pour pallier la montée en flèche des prix des carburants, de nombreux pays accélèrent leur production de combustibles fossiles ainsi que les infrastructures indispensables à cette production. Toutefois, ces dernières ont une échéance, prévient M. Amin.

«Les actifs liés à la production de combustibles fossiles risquent d'être bloqués sur le long terme dans des pays qui, franchement, possèdent la capacité technologique et financière d'avancer à grands pas vers les énergies propres», explique-t-il, avant d'ajouter qu'il incombe aux États de s'efforcer de trouver des solutions plus propres et plus avancées pour répondre à la crise énergétique croissante que traverse le monde.

«Nous nous attendons à ce que les gouvernements se tournent avec plus de vigueur vers cette opportunité pour éviter que les problèmes du passé ne se reproduisent. Ils sont tenus de trouver des solutions pour l'avenir», ajoute-t-il. Les investissements dans de nouvelles infrastructures, les énergies propres, l'agriculture résiliente au changement climatique et la sécurité de l'eau, selon lui, «sont les domaines qui présentent un risque réel à l'avenir».

Les émissions de carbone dans le monde risquent d’augmenter en raison de la volonté de l'Europe de réduire sa dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la crise du carburant. Toutefois, M. Amin se montre optimiste, car cela pourrait encourager les pays à se tourner vers des sources d'énergies renouvelables telles que les énergies solaire, éolienne, géothermique et hydroélectrique.

 

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La volonté de l'Europe de réduire sa dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes pourrait encourager les pays à se tourner vers des sources d'énergies renouvelables, selon M. Amin. (Photo illustration: Reuters)

«Il faut consacrer davantage d'investissements aux énergies renouvelables et adopter les infrastructures propices à la production de ces énergies. Cela passe notamment par l'investissement dans l'innovation et les technologies», explique M. Amin. Pour lui, si les conditions nécessaires à la croissance du secteur des énergies renouvelables existent déjà, il convient toutefois de développer davantage la numérisation, les réseaux à ultrahaute tension, la stabilité des réseaux et les compteurs intelligents.

«Les dirigeants politiques ont intérêt à réaliser cette transition de toute urgence, dans la mesure où les impacts du changement climatique menacent de s'aggraver au fil des ans».

Les EAU ont récemment investi 50 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) dans des projets d'énergie propre. Cependant, les pays ne s'engagent pas tous dans la lutte contre le changement climatique. Les nations développées, responsables de la majeure partie des émissions de carbone qui ont ruiné le climat de la planète, refusent souvent d'assumer leurs responsabilités, selon M. Amin.

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Les Émirats arabes unis ont récemment investi 50 milliards de dollars dans des projets d'énergie propre; cependant, les pays ne s'engagent pas tous dans la lutte contre le changement climatique. (Photo d'archive AFP)

«Le climat est une problématique mondiale qui presse tous les pays du monde à unir leurs efforts pour y remédier. Mais il exige avant tout [et c'est la question abordée à Bonn lors des réunions intersectorielles] que tous les pays partagent les responsabilités», affirme-t-il, faisant allusion à la conférence de Bonn sur le changement climatique qui s'est tenue au début du mois en Allemagne dans le cadre de la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques.

Les pays qui émettent la plus grande quantité de CO2, ajoute M. Amin, sont tenus de «prendre part à la solution et de soutenir les pays les plus vulnérables, qui pâtissent actuellement des conséquences néfastes du changement climatique».

Lors de la 26e Conférence des nations unies sur le changement climatique (COP26), qui s'est tenue à Glasgow en 2021, les dirigeants mondiaux ont insisté sur la nécessité de lutter sans délai contre le changement climatique. L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Royaume-Uni, le prince Khaled ben Bandar, avait fait cette déclaration à Arab News: «L'Arabie saoudite se tient prête, désireuse et capable de se positionner au sein de la communauté internationale pour trouver une solution à ce problème et de faire tout son possible pour y remédier.»

Au cours de la COP26, le Royaume s'est engagé à éliminer les émissions nettes de carbone d'ici à 2060 dans le cadre de l'Initiative verte de l'Arabie saoudite. M. Amin explique que les conférences à venir (la prochaine se tiendra en Égypte cette année et la COP28 aux EAU en 2023) viseront à faire évoluer les promesses climatiques et de les concrétiser sur le terrain.

 

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Cette photo aérienne du 13 janvier 2020 montre des champs circulaires de l'oasis verte de Wadi ad-Dawasir, en Arabie saoudite. (Photo d'archive AFP)

«Nous avons évoqué la crise énergétique mondiale et les pressions exercées par plusieurs pays. Nous nous sommes penchés sur les financements qui font défaut. La prochaine COP, qui se déroulera en Égypte, revêt une grande importance. C'est la première Conférence sur les changements climatiques qui aura lieu depuis celle de Glasgow. Il s'agira donc d’une rencontre consacrée à la réalisation des engagements. Le gouvernement égyptien et le reste du monde désirent que l'on passe à la mise en œuvre, loin des discussions.»

Les pays développés, responsables en grande partie du changement climatique, manifestent une «grande résistance» à l'idée de soutenir les pays vulnérables et en développement dans leur lutte contre les incidences du changement climatique, s'inquiète M. Amin. Il garde toutefois espoir: en attendant que la conférence COP28 se tienne aux EAU, les pays auront dressé le bilan des efforts consentis au niveau international en matière de lutte contre le changement climatique. «Un programme sera alors élaboré pour les cinq années à venir.»

Outre sa dimension internationale, le changement climatique constitue, selon M. Amin, un enjeu intersectoriel qui se répercutera sur le monde entier et entraînera des effets catastrophiques.

«Je crains que nous soyons confrontés à l’avenir à de multiples crises qui frapperont périodiquement différentes parties du monde et qui menaceront les chaînes alimentaires mondiales. Nous sommes déjà vulnérables en termes de sécurité alimentaire. L'agriculture paraît vulnérable au climat dans de nombreux pays pauvres qui sont menacés de souffrir de graves pénuries alimentaires à l'avenir.»

«La gestion de l'eau s'impose de toute urgence. Dans la mesure où les ressources en eau douce baissent, nous sommes de plus en plus confrontés à des conflits autour de ressources telles que la nourriture et l'eau.»

M. Amin précise que la sécheresse, l'élévation du niveau des mers, la fonte des glaces, la dégradation des ressources et d'autres conséquences du changement climatique menacent de provoquer des vagues massives de migration, les populations se voyant contraintes de se déplacer vers de nouvelles régions pour assurer leur survie.

«Si nous ne mettons pas un frein aux effets du changement climatique, l'ensemble de ces crises combinées engendrera une instabilité impossible à gérer dans le monde», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.