L'incertitude économique fait encore baisser le pétrole, Biden se démultiplie

Joe Biden en réunion dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche le 23 juin 2022 à Washington (Photo, AFP).
Joe Biden en réunion dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche le 23 juin 2022 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 24 juin 2022

L'incertitude économique fait encore baisser le pétrole, Biden se démultiplie

  • Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a abandonné 1,51%
  • Les opérateurs ont aussi été confortés dans l'idée qu'un fort ralentissement économique est à l'œuvre par plusieurs mauvais indicateurs

NEW YORK: Les cours du pétrole ont encore reculé jeudi, toujours plombés par les craintes d'une récession, qui asphyxierait la demande, mais les contraintes persistent sur l'offre, malgré les appels du président américain Joe Biden aux producteurs et raffineurs.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a abandonné 1,51%, pour clôturer à 110,05 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août également, il a lui perdu 1,80%, à 104,27 dollars.

"Le marché s'inquiète des déclarations (du président de la banque centrale américaine Jerome) Powell et redoute de tomber en récession, ce qui pèserait sur la demande", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le responsable de la Réserve fédérale américaine, qui était auditionné jeudi par la commission des finances de la Chambre des représentants, a répété que sa priorité restait la lutte contre l'inflation. "Il va nous falloir des preuves qu'elle redescend vraiment avant de pouvoir déclarer +mission accomplie+", a déclaré Jerome Powell.

Pour Edward Moya, d'Oanda, les opérateurs ont aussi été confortés dans l'idée qu'un fort ralentissement économique est à l'œuvre par plusieurs mauvais indicateurs, notamment les indices d'activité économique PMI en zone euro et aux États-Unis.

Pour lui, ces chiffres "confirment que la contraction de la demande est à l'œuvre".

Fait rare, en proie à des problèmes techniques, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a annoncé qu'elle ne publierait pas, cette semaine, l'état hebdomadaire des stocks américains de pétrole et les chiffres de demande, qui auraient renseigné sur le niveau de la consommation actuelle.

Mercredi, la fédération du secteur pétrolier API avait fait état d'une hausse de 5,6 millions de barils la semaine dernière, une surprise car les analystes tablaient sur une baisse d'environ 1,5 million de barils, ce qui signalerait une baisse de l'appétit des Américains pour les produits pétroliers.

Côté offre, la ministre de l'Énergie du gouvernement Biden, Jennifer Granholm, a rencontré jeudi les principaux dirigeants du secteur du raffinage afin d'évoquer les moyens d'augmenter leurs capacités avec, pour objectif, de faire descendre le prix de l'essence.

L'API a fait état d'une rencontre "constructive", mais qui s'est conclue sans annonce concrète. Selon un communiqué du ministère de l'Énergie, Mme Granholm "a indiqué clairement que le gouvernement considérait comme impératif" l'augmentation de l'offre de produits raffinés, notamment l'essence.

Par ailleurs, selon plusieurs médias, la proposition de Joe Biden de lever, temporairement, la taxe fédérale sur l'essence et le gasoil, ne disposait pas de soutiens suffisants pour être adoptée au Congrès, point de passage obligé.

Sur le marché du gaz naturel, la journée de jeudi a encore souligné le contraste entre un marché américain ou l'offre est surabondante du fait de l'arrêt d'un important terminal gazier au Texas, et l'Europe, sous forte pression car dépendante du gaz russe.

Le principal contrat à terme américain a ainsi reculé de 9%, quant le contrat de référence européen TTF a lui gagné plus de 3%.

L'Allemagne a activé jeudi le "niveau d'alerte" de son plan d'urgence pour garantir son approvisionnement en gaz.

Les autorités allemandes avaient déjà annoncé qu'elles utiliseraient, pour assurer les besoins du pays en énergie, des centrales à charbon dites de "réserve".

Jeudi, le contrat de référence sur le charbon européen, l'API2 de Rotterdam, a pris 1,3%, à 350 dollars la tonne, au plus haut depuis début mars.


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.


Scandale des «vols fantômes»: amende de 66 millions de dollars pour Qantas

Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice
  • Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées

SYDNEY: La compagnie aérienne australienne Qantas devrait payer une amende de 66 millions de dollars et 13 millions de dollars d'indemnisation à des passagers victimes du scandale des "vols fantômes", annulés ou mal reprogrammés, a affirmé lundi l'organisme de surveillance de la concurrence australien.

Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice.

La compagnie "a admis avoir trompé les consommateurs" en annonçant des sièges sur des dizaines de milliers de vols alors qu'ils avaient été annulés, selon la Commission australienne de la concurrence et de la consommation.

Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées, selon cette source.

"La conduite de Qantas était inacceptable", a déclaré la présidente de cette commission, Gina Cass-Gottlieb.

"De nombreux consommateurs auront fait des projets de vacances, d'affaires et de voyage après avoir réservé un vol fantôme qui avait été annulé", a-t-elle déploré.

Qantas a admis que, dans certains cas, les clients avaient réservé des vols qui avaient été annulés "deux jours ou plus" auparavant.

La nouvelle directrice générale de Qantas, Vanessa Hudson, a reconnu que la compagnie aérienne "avait laissé tomber les clients et n'avait pas respecté ses propres règles".

"Nous savons que beaucoup de nos clients ont été affectés par notre incapacité à fournir des notifications d'annulation en temps voulu et nous en sommes sincèrement désolés", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Longtemps surnommée "l'esprit de l'Australie", la compagnie aérienne nationale Qantas, vieille de 103 ans, s'est donné pour mission de redorer son blason après avoir été confrontée à une réaction violente des consommateurs après cette affaire, la flambée des prix des billets et le licenciement de 1.700 membres du personnel au sol pendant la pandémie de Covid-19.

L'ex-PDG de la compagnie aérienne Qantas, Alan Joyce, avait annoncé en septembre sa retraite anticipée.

Le bénéfice net de Qantas a chuté de 13,2% en glissement annuel pour atteindre 869 millions de dollars australiens (526 millions d'euros) au deuxième semestre de 2023, la compagnie affirmant toutefois que la satisfaction des clients s'était améliorée sous l'impulsion de Vanessa Hudson.