La visite du prince Mohammed en Égypte devrait ouvrir de nouvelles perspectives

Pendant des décennies, les leaders égyptiens et saoudiens ont collaboré sur des questions internationales de grande envergure, telles que la paix en Palestine et l’appui à la jeunesse. (Photo, AFP)
Pendant des décennies, les leaders égyptiens et saoudiens ont collaboré sur des questions internationales de grande envergure, telles que la paix en Palestine et l’appui à la jeunesse. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

La visite du prince Mohammed en Égypte devrait ouvrir de nouvelles perspectives

Pendant des décennies, les leaders égyptiens et saoudiens ont collaboré sur des questions internationales de grande envergure, telles que la paix en Palestine et l’appui à la jeunesse. (Photo, AFP)
  • Les deux nations sont devenues plus fortes et ont établi des liens diplomatiques étroits au fil des ans
  • Après l’éviction de Moubarak et la brève et turbulente présidence des Frères musulmans, les deux nations ont assumé leur forte amitié avec l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2013

DJEDDAH: Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et l’Égypte entretiennent une relation singulière. Considérées comme des piliers jumeaux, les deux nations cherchent à consolider leur alliance et leur coopération afin de renforcer leurs postures régionales individuelles et conjointes, perpétuant ainsi leurs liens historiques profondément ancrés et que l’arrivée du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, au Caire lundi, vient resserrer davantage. 

Les liens solides entre l’Égypte et l’Arabie saoudite ont une portée symbolique et concrète pour le monde arabe. Les deux pays se considèrent historiquement comme des alliés importants pour la région – une politique qui remonte au 7 mai 1936, date à laquelle l’Égypte a officiellement reconnu l’État saoudien.

Les deux nations sont devenues plus fortes et ont établi des liens diplomatiques étroits au fil des ans, surmontant les obstacles et les différences même pendant les périodes mouvementées.

De 1945 à 1946, les visites d’État officielles du roi Abdelaziz et du roi Farouk portaient sur les préoccupations régionales, la sécurité et la stabilité, des sujets qui figuraient au premier plan des programmes des deux chefs d’État, notamment la crise palestinienne, la Syrie et le Liban, la création d’un État israélien et le renforcement des relations entre les nations arabes ayant des intérêts et des avantages communs.

Le 22 mars 1945, la Ligue arabe a été créée. L’association volontaire d’États arabes a été cofondée par l’Arabie saoudite et l’Égypte, aux côtés de l’Irak, de la Jordanie, du Liban et de la Syrie. Ses principaux objectifs sont de renforcer les relations, de coordonner la collaboration, de préserver l’indépendance et la souveraineté de de ses pays membres et de prendre en compte leurs affaires et leurs intérêts collectifs.

Depuis lors, seize nations arabes ont adhéré à la Ligue arabe et les vingt-deux États membres suivent une philosophie commune: «Une langue, une civilisation: vingt-deux pays arabes.»

Dans les années 1950 et 1960, le Moyen-Orient a connu de graves bouleversements politiques. La région a été témoin de la chute de plusieurs monarchies, de deux grandes guerres avec Israël, de préoccupations croissantes quant à la persistance des tensions, et de clivages idéologiques grandissants qui menaçaient l’unité des nations arabes. Les relations cordiales entre l’Arabie saoudite et l’Égypte ont été définies par l’époque.

Le roi Fayçal a effectué sa première visite officielle le 8 septembre 1965 et il s’est rendu en Égypte à sept reprises au cours de son règne. Alors que l’Arabie saoudite se trouvait particulièrement bien placée pour assumer une position de leader dans le monde musulman, l’Égypte était elle aussi en train de construire sa puissance militaire.

 En 1973, le président égyptien Anouar el-Sadate a soutenu l’embargo pétrolier décrété par le roi Fayçal pour protester contre le soutien de l’Occident à Israël pendant la guerre du Kippour, également connue sous le nom de guerre du Ramadan. En contrepartie, le roi Fayçal a soutenu la coalition d’États arabes dirigée par l’Égypte et la Syrie pendant et après la guerre.

Un an plus tard, la visite du roi Fayçal a consolidé davantage les relations entre les États voisins. Durant son déplacement, il a effectué une tournée dans plusieurs villes, et des milliers d’Égyptiens sont descendus dans les rues pour l’accueillir. De même, le roi Fahd et le président Hosni Moubarak ont entretenu une relation prospère qui a duré plus de deux décennies. Le roi saoudien s’est rendu en Égypte à plusieurs reprises, mais c’est en 1990 que le soutien indéfectible de l’Égypte s’est avéré essentiel lors d’un sommet d’urgence de la Ligue arabe, présidé par Moubarak, pour déterminer l’engagement commun de tous les membres de la Ligue à libérer le Koweït de l’occupation irakienne.

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Les liens historiques entre les deux nations de la mer Rouge que sont l'Arabie saoudite et l'Égypte continuent de se développer avec la visite du prince héritier au Caire. (AFP/Photo d'archives)

Le duo s’accordera par la suite sur une multitude de sujets, notamment sur la crise palestinienne qui atteint son paroxysme en 2000, lorsqu’un nouvel appel à un sommet d’urgence de la ligue est lancé par l’Égypte afin d’adopter une position unifiée sur la violence israélo-palestinienne.

Il s’agissait du premier sommet des dirigeants arabes en quatre ans. L’Égypte, négociateur clé avec Israël, a rappelé à ses confrères leur devoir de «tenter une fois de plus de sauver le processus de paix».

Le prince héritier saoudien Abdallah a appelé les dirigeants à faire don d’un milliard de dollars pour soutenir le soulèvement palestinien et financer des projets sur les terres palestiniennes. L’Arabie saoudite contribuera à hauteur de 25% à ce soutien.

Le roi Abdallah a conservé les relations solides entre l’Arabie saoudite et l’Égypte, les deux voisins de la mer Rouge partageant des intérêts croissants en matière de sécurité maritime, de tourisme et de développement, sans la concurrence habituelle pour le pouvoir et l’influence.

Sa première visite en Égypte en tant que chef d’État a eu lieu à Charm el-Cheikh en 2008. Au cours de son séjour, il s’est concentré sur le conflit en Irak et la menace croissante du programme nucléaire iranien. 

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Le roi Faisal (à droite) d'Arabie saoudite, alors ministre des Affaires étrangères, le ministre égyptien des Affaires étrangères Mahmud Fawzi (1952-58) (2ème à droite) et le Premier ministre syrien Fares Al-Khoury (3ème à droite) avec d'autres représentants arabes lors d'une réunion de la Ligue arabe au Caire au début des années 1950. (AFP/Photo d'archives)

Le printemps arabe et ses conséquences désastreuses n’ont pas entravé les relations entre les deux nations. Après l’éviction de Moubarak et la brève et turbulente présidence des Frères musulmans, les deux nations ont assumé leur forte amitié avec l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2013.

M. Al-Sissi est considéré comme un ami essentiel de Riyad et comme le représentant d’un État égyptien soutenant le statu quo régional.

Les rapports bilatéraux se sont considérablement améliorés dès lors, les relations entre l’Arabie saoudite et l’Égypte étant de plus en plus marquées par des liens économiques croissants et des projets de développement conjoints, renforcés par des infrastructures et un climat favorables aux investissements.

Au cours des quatre dernières décennies, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont tissé des liens économiques, sociaux, humanitaires et culturels solides. Le Royaume propose de nombreuses opportunités à la main-d’œuvre égyptienne par le biais de visas de travail légaux et, selon l’Agence centrale égyptienne pour la mobilisation publique et les statistiques, 1,8 million d’Égyptiens résident dans le Royaume.

En 2016, le roi Salmane s’est adressé au Parlement égyptien et a appelé à l’unité et à l’alliance. Il était le premier dirigeant arabe à prononcer un tel discours au Caire, et cette visite a également abouti à la conclusion de vingt-et-un accords et mémorandums d’entente en matière d’investissement entre les deux pays.

Il a été nommé «grand invité» de l’Égypte et a reçu l’ordre du Nil, la plus haute distinction d’État du pays.  

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Une fan faisant le signe de la victoire avant le match de football du groupe A de la Coupe du monde 2018 entre l'Arabie saoudite et l'Égypte, à la Volgograd Arena, à Volvograd,le 25 juin 2018. (AFP/Photo d’Archives)

«Cette visite vient confirmer les promesses de fraternité et de solidarité entre les deux pays frères», a déclaré M. Al-Sissi dans un discours télévisé.

Un fonds d’investissement égypto-saoudien a également été créé, avec un total de 16 milliards de dollars injectés (1 dollar = 0,95 euro) dans des projets d’investissement saoudiens dans plusieurs gouvernorats égyptiens. On compte environ 2900 projets saoudiens en Égypte et 1300 projets égyptiens en Arabie saoudite. La valeur totale des investissements saoudiens en Égypte s’élève à 27 milliards de dollars.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est rendu plusieurs fois au Caire depuis 2017, mettant ainsi en valeur l’alliance entre les deux pays. Une multitude d’accords bilatéraux et de projets d’investissement ont été signés depuis.

En 2018, le Royaume est devenu le deuxième plus grand investisseur étranger, représentant 11% du total des investissements étrangers en Égypte, dont le volume a dépassé les 6 milliards de dollars. Un accord de 10 milliards de dollars a été conclu en mars de la même année, l’Égypte ayant accepté d’aménager des terrains au sud du Sinaï pour faire partie de Neom.

Les investissements saoudiens les plus importants pour l’Égypte concernent le secteur des services, notamment l’énergie, les transports, la logistique, la santé et l’éducation.

Le dernier programme de soutien a été mis en place en mars dernier, lorsque l’Arabie saoudite a annoncé une aide de 5 milliards de dollars déposée à la Banque centrale d’Égypte.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
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  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
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  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."