Karabakh: des villageois armés en rempart d'un col stratégique

Des combattants volontaires se tiennent dans une vallée à l'extérieur d'un village au sud-est de Stepanakert pendant les combats en cours entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises sur la région séparatiste du Haut-Karabakh. (ARISMESSINIS/AFP)
Des combattants volontaires se tiennent dans une vallée à l'extérieur d'un village au sud-est de Stepanakert pendant les combats en cours entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises sur la région séparatiste du Haut-Karabakh. (ARISMESSINIS/AFP)
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Publié le Dimanche 25 octobre 2020

Karabakh: des villageois armés en rempart d'un col stratégique

  • Dans le Haut-Karabakh, des villageois volontaires défendent un point d'accès stratégique entre la capitale Stepanakert et l'Arménie
  • "Pour le moment, ils sont proches. Ils essaient d’avancer mais ils n’ont pas pu le faire parce que nous contre-attaquons. Tout est sous contrôle"

En tenue camouflée, Kalachnikov à la main, ils patrouillent le long de la rivière qui serpente dans la vallée. Dans le Haut-Karabakh, des villageois volontaires défendent un point d'accès stratégique entre la capitale Stepanakert et l'Arménie. 

Ils ne sont pas les seuls à faire rempart. Bien audibles, des tirs de canons cachés alentours couvrent régulièrement le bruit tumultueux de la petite rivière Hakari qui coule entre les collines boisées aux couleurs d'automne.

La vallée mène au corridor de Lachin. Un lieu stratégique, littéralement un couloir de vie reliant le Haut-Karabakh à la mère patrie arménienne.

Et c'est ici que les forces de Bakou ont détruit un pont qui enjambe le cours d'eau, lors d'un bombardement dès les premiers jours du conflit commencé le 27 septembre avec l'Azerbaïdjan.

Depuis, véhicules et camions empruntant cet itinéraire font un petit crochet sur une piste en terre cahoteuse pour poursuivre leur chemin. Stepanakert n'est qu'à une petite heure de route.

La vallée descend en parallèle de la frontière avec l'Arménie, vers le front sud où les combats font rage entre les combattants séparatistes arméniens et les soldats azerbaïdjanais.

C'est dans cette direction que les canons font feu, pour empêcher une éventuelle avancée des troupes de Bakou vers le corridor de Lachin.

"Porte d'entrée"

"Nous sommes dans un village qui sert de porte d'entrée stratégique en Artsakh (le Haut-Karabakh en arménien), qui a été percé (par l'Azerbaïdjan) dans le sud. Leur objectif est d'atteindre Lachin en passant par nous", explique avec calme Andranik Chawshyan, maire du village. Il demande aux journalistes de l'AFP de ne pas donner le nom de son village.

"Pour le moment, ils (les Azerbaïdjanais) sont proches. Ils essaient d’avancer mais ils n’ont pas pu le faire parce que nous contre-attaquons. Tout est sous contrôle", assure le jeune homme de 31 ans.

Dans le sud de la vallée, des habitants ont récemment fui leurs villages à la suite de tentatives d'incursion des forces azerbaïdjanaises.

"Il est probable qu’ils passeront par la vallée plutôt que par les montagnes. C’est difficile pour eux, car ils seront sans véhicule. Ils essaieront probablement de passer par là. Tous les postes (de défense) doivent être occupés", ajoute-il, assis à un bureau, trois talkie walkies posés devant lui pour échanger avec ses hommes.

Dans le village d'à peine 3.000 âmes habituellement, ne restent plus que de rares femmes, et quelques dizaines de combattants volontaires, de tous âges.

Une cinquantaine de maisonnettes y ont été construites récemment, identiques, à un étage et au toit de tuiles, avec un jardin. Elles sont alignées en rangées, séparées par trois chemins. L'élevage de vaches et de cochons est la principale ressources.

Les combattants "sont tous des résidents. Certaines mères vivent également dans le village", ajoute le maire, précisant avoir envoyé ailleurs ses enfants "juste aujourd'hui".

Les tenues des volontaires sont disparates, même si le pantalon de treillis est la base. L'un porte un bob camouflé, des mitaines noires et les chargeurs de son arme sont peints d'une croix blanche arménienne.

En fin d'après-midi, alors que le soleil se cache déjà derrière la montagne, le maire et chef des volontaires apporte à ses hommes en faction du pain et du fromage faits au village.

L'occasion pour eux d'entonner un chant à la gloire de l'Artsakh, saluant en levant le bras le tir d'un canon tout proche, dont l'éclair brille furtivement à travers les arbres.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.