Martin Hirsch, patron de l'AP-HP, quitte ses fonctions

Une photo montre une banderole, sur laquelle on peut lire «Pas de lits, pas de personnel, c'est criminel», aux grilles de l'hôpital Tenon à Paris lors d'un rassemblement d'agents de santé dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail, le 25 mai 2022. AFP
Une photo montre une banderole, sur laquelle on peut lire «Pas de lits, pas de personnel, c'est criminel», aux grilles de l'hôpital Tenon à Paris lors d'un rassemblement d'agents de santé dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail, le 25 mai 2022. AFP
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

Martin Hirsch, patron de l'AP-HP, quitte ses fonctions

  • M. Hirsch, 58 ans, a annoncé son départ de l’AP-HP, mastodonte du système de santé qui emploie plus de 100.000 personnes et fait fonctionner 38 hôpitaux
  • Dans sa lettre aux personnels, M. Hirsch fait part de son «rapport passionnel» à l'institution et à ceux qui la font vivre mais délivre aussi quelques piques

PARIS : Emblématique mais contesté patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch quittera ses fonctions à la fin du mois sur fond de crise sans précédent de l'hôpital public.

A l'aube de la vague du Covid-19 qui allait déferler sur le système de soins, il avait promis «un modèle hospitalier différent de ce qu'il a été avant, plus proche de nos attentes et de nos ambitions à tous».

C'est officiellement parce qu'il s'estime incapable de tenir cet engagement que M. Hirsch, 58 ans, a annoncé son départ de ce mastodonte du système de santé qui emploie plus de 100.000 personnes et fait fonctionner 38 hôpitaux. Il était son directeur général depuis 2013.

Dans un courrier aux personnels, le haut-fonctionnaire médiatique à la personnalité atypique affirme: «C'est parce que j'ai pensé ne pas pouvoir réunir toutes les conditions pour que cet engagement soit respecté que j'ai décidé, il y a un mois, de remettre mon poste de directeur général de l'AP-HP à la disposition du gouvernement».

«Je suis convaincu que beaucoup de maux dont nous souffrons appellent des changements de même ampleur que ceux qui avaient été réalisés en 1958, quand l'hôpital universitaire avait été repensé pour lui redonner force, noblesse et attractivité», a-t-il complété.

Des propos qui résonnent, au moment où le système de santé français et en particulier l'hôpital public font face à une crise conjoncturelle et systémique qui le font trembler sur ses bases.

Hôpitaux engorgés, déserts médicaux croissants, «perte de sens» du métier pour les personnels, services d'urgence au bord de la syncope: les plaies du système de soins sont à vif au sortir de plus de deux ans de pandémie qui ont essoré les soignants.

Avec l'école, c'est l'un des deux grands chantiers du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron qui a prévu de lancer en juillet sa grande conférence sur la santé avec à la clef une «vraie révolution collective à faire».

Dans sa lettre aux personnels, M. Hirsch fait part de son «rapport passionnel» à l'institution et à ceux qui la font vivre mais délivre aussi quelques piques.

- Critiques au vitriol -

«A l'AP-HP, on trouve toujours ce qui fait le plus vibrer: la solidarité, le soin, la transmission, l'innovation, l'assistance, le service public. On y trouve encore aussi ce qui fait le plus rager: les rigidités, les pesanteurs, les rivalités et les égoïsmes, les forces d'inertie, le dénigrement», a-t-il écrit.

«C'est un vrai tueur. Il a accéléré les processus déjà en cours de l'hôpital public», commente, acide, Christophe Prud’homme, médecin urgentiste au Samu 93 et responsable à la fédération CGT de la Santé et Action sociale.

«Sa démission est un non-évènement, nous avons peu d'espoir que la situation change avec son successeur», a poursuivi le syndicaliste auprès de l'AFP. Des médias spéculent sur l'arrivée prochaine à la tête de l'AP-HP de l'ex-directeur de cabinet de Jean Castex à Matignon, Nicolas Revel.

«Il quitte le navire avant qu'il ne sombre après l'avoir commandé pendant neuf ans», tacle encore Marion Malphettes, médecin au service d'immuno-pathologie - menacé de fermeture - de l'hôpital Saint-Louis à Paris.

En mai, un collectif de médecins avait publié dans les Echos une tribune au vitriol dénonçant son «bilan désastreux» et listant une situation budgétaire «dégradée», une attractivité en berne ou encore sa «brutalité» envers les personnels.

Martin Hirsch entretenait par ailleurs des rapports notoirement difficiles avec l'exécutif régulièrement agacé par des prises de position jugées parfois urticantes ou trop alarmistes pendant la crise sanitaire, ont rapporté plusieurs sources gouvernementales.

Interrogée sur le départ du patron de l'AP-HP, la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon en déplacement dans la Vienne, a sobrement «salué le travail qu'il a fourni pendant ces années pour le service public».

Longtemps estampillé à gauche mais membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy, M. Hirsch est connu pour son franc-parler. Il est aussi à l'origine du revenu de solidarité active (RSA), qui a succédé au revenu minimum d'insertion (RMI).


Soudan: le chef de la diplomatie française exhorte les belligérants à cesser les hostilités

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui visitait jeudi des camps de réfugiés soudanais au Tchad, y a exhorté les parties belligérantes au Soudan voisin à cesser leurs hostilités et s'engager dans des négociations. (AFP)
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui visitait jeudi des camps de réfugiés soudanais au Tchad, y a exhorté les parties belligérantes au Soudan voisin à cesser leurs hostilités et s'engager dans des négociations. (AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui visitait jeudi des camps de réfugiés soudanais au Tchad, y a exhorté les parties belligérantes au Soudan voisin à cesser leurs hostilités et s'engager dans des négociations
  • Il a également invité "les puissances étrangères qui sont alliées aux belligérants à cesser de jeter de l'huile sur le feu", tandis que Abderaman Koulamallah, le ministre tchadien des Affaires étrangères, qui était à ses côtés

ADRE: Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui visitait jeudi des camps de réfugiés soudanais au Tchad, y a exhorté les parties belligérantes au Soudan voisin à cesser leurs hostilités et s'engager dans des négociations.

Il a également invité "les puissances étrangères qui sont alliées aux belligérants à cesser de jeter de l'huile sur le feu", tandis que Abderaman Koulamallah, le ministre tchadien des Affaires étrangères, qui était à ses côtés, a assuré que le Tchad gardait "sa stricte neutralité dans le conflit".

Le ministre français n'a pas cité de pays précisément.

"La guerre au Soudan menace le Tchad parce que les combats les plus violents ont lieu dans nos frontières et nous partageons plus de 1.084 km de frontières avec le Soudan", a souligné de son côté le ministre tchadien.

"Nous avons intérêt à ce que la paix revienne au Soudan et à rester le plus neutre possible dans cette guerre au Soudan" a ajouté M. Koulamallah.

M. Barrot a également annoncé que la France allait "allouer 7 millions d'euros supplémentaires pour soutenir l'action des organisations onusiennes et non gouvernementales dans la lutte contre le choléra et dans l'accompagnement des femmes et enfants en bas âge" au Tchad.

 


Courrier suspect en Saône-et-Loire: aucune trace de peste après de nouveaux tests

Six "victimes potentielles" avaient été placées sous surveillance médicale, et un laboratoire lyonnais avait été saisi pour procéder à des analyses complémentaires. (AFP)
Six "victimes potentielles" avaient été placées sous surveillance médicale, et un laboratoire lyonnais avait été saisi pour procéder à des analyses complémentaires. (AFP)
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  • Aucune trace de peste n'a finalement été relevée après de nouveaux tests sur un courrier suspect contenant de la poudre adressé à un centre de formation de Chalon-sur-Saône, initialement testé positif, a indiqué jeudi la préfecture de Saône-et-Loire
  • Les analyses complémentaires de l'enveloppe ont permis de "lever le doute et de confirmer un résultat négatif à la peste", explique-t-elle dans un communiqué

LYON: Aucune trace de peste n'a finalement été relevée après de nouveaux tests sur un courrier suspect contenant de la poudre adressé à un centre de formation de Chalon-sur-Saône, initialement testé positif, a indiqué jeudi la préfecture de Saône-et-Loire.

Les analyses complémentaires de l'enveloppe ont permis de "lever le doute et de confirmer un résultat négatif à la peste", explique-t-elle dans un communiqué.

"Il n'existe, à ce jour, plus aucun risque biologique" et "les six personnes exposées ont été déconfinées", précise-t-elle.

Mercredi soir, la préfecture avait indiqué que le centre de formation Colint School avait reçu des enveloppes en provenance de l'étranger, dont l'une contenait de la poudre. Des premières analyses avaient révélé la présence de peste.

Six "victimes potentielles" avaient été placées sous surveillance médicale, et un laboratoire lyonnais avait été saisi pour procéder à des analyses complémentaires.

Cette poudre s'apparente finalement plutôt à une matière noire "inoffensive", selon la commandante Magali Perrin du commissariat de Mâcon, interrogée par l'AFP. Les enveloppes, postées en Slovaquie, portaient l'inscription "Joyeux Noël" écrite en alphabet cyrillique, a-t-elle ajouté.

"Quel était le but de tout cela ? Nous n'en savons rien", a-t-elle commenté. Aucune enquête judiciaire n'a pour l'instant été ouverte.

En juillet, une poudre noire retrouvée dans un courrier au centre de tri de Longvic, en Côte-d'Or, et adressé à l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avait aussi révélé de légères traces de peste après de premières analyses.

La poudre avait fait l'objet de tests supplémentaires, mais il s'agissait là aussi d'un "faux positif": "Il n'y a jamais eu de trace de peste", a rappelé Magali Perrin.

Aucun cas de peste n'a été récemment signalé en Europe, et en France, les derniers cas survenus datent de 1945, en Corse, selon l'Institut Pasteur.

Cette maladie sévit toujours de nos jours en Afrique, Asie et Amérique où près de 50.000 cas humains ont été déclarés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 1990 et 2020.


Budget en France: le ministre de l'Economie prêt à «des concessions» pour éviter une «tempête»

Les résultats du vote sont affichés à la fin d'une séance d'examen sénatorial du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, au Sénat français à Paris le 26 novembre 2024. (AFP)
Les résultats du vote sont affichés à la fin d'une séance d'examen sénatorial du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, au Sénat français à Paris le 26 novembre 2024. (AFP)
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  • Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, le gouvernement du conservateur Michel Barnier est fragile
  • La gauche et l'extrême droite pourraient le faire tomber, en votant ensemble une motion de censure en cas de recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution

PARIS: Le ministre français de l'Economie et des Finances, Antoine Armand, s'est dit jeudi disposé à faire "des concessions" sur les textes budgétaires afin d'éviter la "tempête" économique et financière qu'entraînerait selon lui la chute du gouvernement.

"Quelles que soient les différences de valeur qu'on a, on est aujourd'hui face à une situation extrêmement grave pour le pays. Le Premier ministre a parlé de tempête. Ce n'est pas un mot choisi au hasard, c'est un mot qui a une résonance financière, économique et budgétaire, et nous sommes évidemment prêts à des concessions pour éviter cette tempête", a déclaré M. Armand sur les médias BFMTV et RMC.

Le ministre a notamment évoqué la taxe sur l'électricité, dont l'augmentation envisagée est jugée "inadmissible" par le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN), qui dispose du plus grand nombre d'élus à l'Assemblée nationale.

Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, le gouvernement du conservateur Michel Barnier est fragile.

La gauche et l'extrême droite pourraient le faire tomber, en votant ensemble une motion de censure en cas de recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution - qui permet de faire passer un texte sans vote en engageant la responsabilité de l'exécutif - sur le budget de la Sécurité sociale ou celui de l'Etat.

"Ce que je dis aux partis politiques qui n'ont rien en commun (...) ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec une politique qu'on met un pays dans le rouge (...), qu'on plonge le pays dans l'inconnu budgétaire et financier", a lancé Antoine Armand, à la veille de la décision de l'agence de notation S&P sur la dette de la France.

La France est lourdement endettée et le gouvernement veut faire voter de nombreuses économies, très critiquées.

Menaçant de voter la censure avec la gauche, la cheffe de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, a demandé des "engagements clairs et fermes sur l'abandon des 3 milliards d'euros de hausses du prix de l'électricité (au budget de l'Etat), l'abandon du déremboursement de nouveaux médicaments et de la désindexation des retraites" sur l'inflation.