Des religieuses survivent sous les bombes dans l'est de l'Ukraine

La communauté d'Adamivka est consacrée à un natif du village, Saint Jean de Shanghaï et de San Francisco, éminent représentant de l'Eglise orthodoxe hors de Russie, établie par des croyants rejetant la main-mise du KBG sur l'Eglise orthodoxe du temps de l'URSS. (AFP).
La communauté d'Adamivka est consacrée à un natif du village, Saint Jean de Shanghaï et de San Francisco, éminent représentant de l'Eglise orthodoxe hors de Russie, établie par des croyants rejetant la main-mise du KBG sur l'Eglise orthodoxe du temps de l'URSS. (AFP).
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

Des religieuses survivent sous les bombes dans l'est de l'Ukraine

  • Les visites à la communauté religieuse du village d'Adamivka se font sur autorisation de l'armée ukrainienne, qui contrôle la zone
  • On aperçoit des champs au delà desquels se trouvent les forces russes, échangeant des tirs d'artillerie avec l'armée ukrainienne

ADAMIVKA: "Ici vous pouvez voir un cratère de missile Grad", montre une religieuse en robe noire, en désignant un grand cratère au milieu du jardin de sa communauté religieuse orthodoxe, qui vit à deux pas de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine.

Dans un autre coin du jardin, ce sont les dommages causés par une bombe à fragmentation que pointe du doigt soeur Anastasia.

Sous bombardement quasi-constant des forces russes, avec son groupe de religieuses orthodoxes et de pèlerins, elle vit dans son village d'Adamivka, non loin de Sloviansk, dans le Donbass.

"Nous sommes tous en vie. Personne n'est parti. C'est notre maison... Nous n'avons nulle part d'autre où aller", dit-elle posément, son visage encadré par un voile noir, alors que les bombardements grondent au loin.

"Nous sommes quelques religieuses, il y a aussi des pèlerins. En tout, nous sommes 60 personnes" à vivre dans cette communauté.

Les murs blancs du bâtiment de la congrégation religieuse sont émaillés d'éclats d'obus. Et juste devant le bâtiment, un grand cratère creuse une pelouse.

Les visites à la communauté religieuse du village d'Adamivka se font sur autorisation de l'armée ukrainienne, qui contrôle la zone.

On aperçoit des champs au delà desquels se trouvent les forces russes, échangeant des tirs d'artillerie avec l'armée ukrainienne.

Electricité coupée depuis des mois

Les religieuses ont de l'eau et des vivres, mais l'électricité est coupée dans le bâtiment de la communauté depuis des mois.

"Nous avons confiance dans la volonté de Dieu, dans l'aide de Dieu, dans l'aide de tous les saints et de la Vierge Marie", énumère soeur Anastasia.

Les affrontements se multiplient sur ce front nord de Sloviansk, sans atteindre jusqu'ici l'intensité des combats dans les régions voisins de Severodonetsk et Lyssytchansk. Les Russes "sont à la recherche des faiblesses" de la défense ukrainienne dans ce secteur, selon Kiev.

La maîtrise de Sloviansk a une dimension symbolique: la ville avait été prise par les séparatistes pro-russes en 2014 avant d'être reconquise par les forces de Kiev quelques mois plus tard au terme d'un long siège.

La communauté d'Adamivka est consacrée à un natif du village, Saint Jean de Shanghaï et de San Francisco, éminent représentant de l'Eglise orthodoxe hors de Russie, établie par des croyants rejetant la main-mise du KBG sur l'Eglise orthodoxe du temps de l'URSS.

Elle a depuis restauré des liens avec l'Eglise orthodoxe de Russie. Mais l'Eglise orthodoxe d'Ukraine a annoncé en mai rompre avec la Russie en raison de l'offensive, soutenue par le patriarche Kirill, chef des orthodoxes russes, fervent soutien du président Vladimir Poutine.

Statue protégée avec des sacs de sable

A Adamivka, une statue du saint dans la cour intérieure de la communauté a été entièrement recouvert de sacs de sable, pour le protéger des bombardements.

La statue "a été érigée l'année dernière pour les 125 ans de sa naissance et nous l'avons recouvert de sacs de sable pour qu'il ne souffre pas" des bombardements, explique soeur Anastasia.

La communauté religieuse d'Adamivka a des liens avec un site orthodoxe sacré, Sviatogirsk Lavra, où une église en bois a été incendiée en juin par des bombardements de l'armée russe. Celle-ci a depuis pris le contrôle de la zone.

Les religieuses ne sont pas les seules à être restées sur place. Parmi les civils restés se trouve Touliï, un chômeur de 42 ans qui vit dans le hameau voisin de Krestychtche avec sa femme et ses enfants, et surveille sans relâche les grondements des tirs d'artillerie.

"J'entends quelque chose qui vole, ça pourrait être un obus et nous devons nous cacher", dit-il, tenant à la main les oeufs frais ramassés dans son poulailler.

"Je ne compte plus, il ya sans cesse des explosions", témoigne-t-il, évoquant des tirs venant des deux côtés de la ligne de front, tant côté russe qu'ukrainien.

"Ici, je suis chez moi. Qui a besoin de moi ailleurs?", dit celui qui ne compte pas rejoindre les flots de réfugiés et de déplacés.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.